L’étonnant manège de “Petit Pierre”Bien plus qu’une construction de bric et de broc ou un divertissement : le manège de “Petit Pierre” est une utopie d’art brut, façon “palais du facteur Cheval”, et la revanche du monde intérieur de cet homme atteint d’une maladie.
Quatre TTTT dans Télérama pour l’exposition HEY! LE DESSIN !!!
Après quatre expositions mémorables en dix ans, toutes dédiées à la pop culture, la revue Hey! fait son grand retour à la Halle Saint Pierre pour un accrochage géant consacré au dessin sous ses formes les plus radicales !
Les œuvres de cent treize artistes d’une trentaine de pays y sont réunies. Art brut, art carcéral, lowbrow (inspiré par l’art populaire), graffiti…
L’art des marges revient mettre le bazar! Et on adore ce labyrinthe foutraque où l’on reste des heures à se perdre dans l’histoire singulière des artistes, emporté par leur expression virtuose au-delà des normes.
On retrouve avec plaisir de grands noms de l’art brut, on découvre les œuvres étonnantes du chef d’un gang d’apaches des années 30, celles de prisonniers japonais dans les couloirs de la mort, ou encore pléthore de jeunes artistes autodidactes contemporains.
Une visite n’y suffira pas !
TTTT TELERAMA – 24 mai 2022
Au Japon, des femmes nues dans le couloir de la mort
A la Halle Saint-Pierre, à Paris, l’exposition HEY ! Le Dessin fait la part belle à des œuvres de condamnés à mort au Japon, dont celles, crues et contestataires, de Masashi Hara. Une première en France.
À la Halle Saint Pierre à Paris, une foisonnante expo consacrée au dessin déploie sa constellation de tatouages étincelants, de joies pop ou de séditions brutes. Promenade en terres inouïes, aux côtés d’Anne Richard, éternelle défricheuse de marges et commissaire invitée. Paloma Hermine Hidalgo ARTENSION -Mai – juin 2022
À la Halle Saint-Pierre, trois dessinateurs qui croquent notre époque
Après avoir exploré les contrées obscures de la scène alternative, l’équipe de la revue “Hey ! Modern Art & Pop Culture” revient à la Halle Saint-Pierre pour une nouvelle exposition, cette fois entièrement consacrée au dessin.
La revue pop réunit à la halle Saint-Pierre, à Paris, une soixantaine d’artistes internationaux pour une expo aux allures de train fantôme, cahotant entre grotesque, délirant et monstrueux.
Chaque passage de Hey ! à la Halle Saint-Pierre augmente la visibilité d’une communauté d’artistes pour qui la marge est la vie. Les créations exposées témoignent d’obsessions intimes que seul le dessin soulage. Et quel dessin !
Surprise, curiosité, angoisse, rejet ou émerveillement, les dessins présentés à la Halle Saint Pierre sont porteurs de l’énergie créatrice de la contre-culture, et ne laissent pas de marbre.
Beaux- Arts magazine. Par Aurélia Antoni • le 5 mars 2022
C’est désormais une réjouissante tradition ! Pour la cinquième fois, la Halle Saint Pierre s’associe à la revue « HEY! Modern Art & Pop Culture » pour nous révéler le dessin sous ses formes les plus délurées. De la pyrogravure sur planche de skateboard aux grands formats psychédéliques ou surréalistes, ce sont 60 artistes sélectionnés pour dessiner un panorama en marge des tendances mais d’une folle audace. On y a repéré pour vous cinq talents complètement scotchants.
1. Laurie Lipton : de la science-fiction à la manière des maîtres flamands
Elle n’a absolument aucune idée du temps passé sur ses dessins, et préfère l’ignorer : « en fait, il m’a fallu plus de 50 ans pour apprendre à dessiner de cette manière » explique l’artiste américaine Laurie Lipton (née en 1953) dans une vidéo, tout en crayonnant sur d’immenses planches par lignes hachurées, le plus délicatement possible, sans jamais poser le doigt sur le papier (un sacrilège selon elle).
Une manière d’imiter par le dessin la technique de la détrempe à l’œuf utilisée au XVIe siècle par les artistes de l’école flamande.
L’effet créé : une multitude de nuances et une profondeur inouïe. Durant trente-six ans, Laurie Lipton a étudié et travaillé dans différents pays d’Europe, notamment pour perfectionner ce procédé. (…)
Dessinez, c’est gagné
L’OBS
HEY! Le dessin à la Halle Saint Pierre Jusqu’au 31 décembre 2022.
Le dessin est plus qu’un art et moins qu’un art. Il est le geste pictural fondamental, que l’homme pratique depuis la nuit des temps et pratiquera jusqu’à la fin. L’art dont tous les arts découlent. Il est le gribouillis, l’esquisse, l’œuvre non finie, indigne d’être montrée. Mais aussi la discipline reine, dont la maîtrise distingue l’artiste du faiseur. Il est enfin une forme d’art à part entière, populaire, souvent méprisée.
Une drôle de chose, en somme, que cette exposition, organisée dans le temple parisien de l’art brut, regarde sous toutes ses facettes, et les plus folles. On peut y voir des œuvres d’artistes internationaux rarement montrés en France, comme l’Américaine Laurie Lipton («Like, Dislike », ci-contre) ou le Néerlandais Ron Roboxo. On y découvre aussi – art brut oblige – les incroyables pièces de la fondation japonaise Dai doji Sachiko & Akahori Masao, jamais vues hors du Japon, réalisées par des condamnés à mort attendant leur exécution – manière de rappeler que l’humanité dessinera jusqu’à son dernier souffle.
– David Caviglioli
SINE MENSUEL – FEVRIER 2022 Par : VERONIQUE BROCARD LIRE LE PDF
Soixante artistes internationaux, 500 œuvres, 2 étages, 1 000 m². Il n’en faut pas moins pour plonger les visiteurs dans l’exploration de la scène artistique alternative. Du 22 janvier au 31 décembre 2022, l’exposition Hey! Le Dessin à la Halle Saint-Pierre explore un éventail large en présentant des dessins sur une myriade de supports différents.
« L’art brut, l’art singulier ou encore l’art outsider n’existe que pour lui-même » avance Anne Richard, fondatrice de HEY!. Pour lui-même et un peu pour nous aussi puisque c’est à (re)découvrir en dessins pendant un an au pied du Sacré Cœur. Hey! Le Dessinà la Halle Saint-Pierre prouve, s’il le fallait, que l’art de dessiner ne se limite pas à une feuille de papier et un crayon.
Terre cuite gravée, porcelaine, émail, brou de noix sur film mylar, encre sur toile, mine de plomb, acrylique, encre de Chine, rouleaux de papier marouflé sur sari usagé ou encore vidéo. L’évènement de l’année à la Halle Saint-Pierre livre ici une exposition plurielle sous la lumineuse et impressionnante halle de 1868.
Avec un regard spécial sur les « Feuilles de Poilus » (1914 – 1918), véritable mémoire végétale de la Grande Guerre. Elles représentent des feuilles d’arbres séchées ajourées par les combattants, souvent artisans d’art avant de devenir soldats malgré eux. De vraies merveilles de précisions et de poésie dans l’enfer des tranchées baignées de sang.
Pour se quitter sur des couleurs vives, faites un détour à l’espace dédié au graffiti avec Rammellzee, JohnOne et consorts : « Le graffiti est évoqué sous une nouvelle perspective, comme pulsion graphique ou projection sous forme de dessins préparatoires ». Vous savez tout.
Minute papille. Une dernière chose : avant de repartir à l’assaut de la Butte, n’hésitez pas à picorer dans les nouveautés du café de la Halle Saint-Pierre et dire coucou à Muriel et compagnie de notre part !
HEY ! Le Dessin La Halle Saint-Pierre 2, rue Ronsard – Paris 18e Du 22 janvier au 31 décembre 2022 Ouvert tous les jours de 11 h à 18 h (samedi 19 h – dimanche dès 12 h) Plein tarif : 9 euros / tarif réduit 7 euros
La marchande d’art Caroline Smulders et la galerie Karsten Greve (basée à Paris, St. Moritz et Cologne) s’allient cette année pour présenter un solo show de l’Américain Roger Ballen, en parallèle de son exposition monographique à la Halle Saint-Pierre (prolongée jusqu’au 3 janvier 2021). L’artiste de 70 ans, grand héritier du surréalisme dont le travail combine installations, dessins et photographies, a conçu lui-même le projet pour la foire parisienne : il y dévoile son univers fantasmagorique autour d’œuvres récentes, mettant en scène des poupées extatiques dans des compositions colorées, mais aussi des photographies noir et blanc plus anciennes, révélant les ambiguïtés de l’enfance.
« Le monde selon Roger Ballen » En écho au solo show sur le stand de Caroline Smulders et de Karsten Greve, qui fait office d’introduction, la rétrospective de la Halle Saint-Pierre donne toutes les clés pour comprendre le style « ballenesque »
Ils enchantent, dérangent ou questionnent… Florilège de talents à admirer sous la nef du Grand Palais et partout en ville lors de la 23e édition de Paris Photo, du 7 au 10 novembre.
Roger BALLEN Le photographe sud-africain est le grand invité de Paris cette année. À la Halle Saint Pierre où il fait l’objet d’une grande exposition… (Le Figaro.fr)
Il y a chez lui des grimaces et des battements d’ailes, des grincements de dents et des rats, des squelettes et des bébés. Le photographe Roger Ballen fait dialoguer toutes sortes d’obsessions dans des compositions cauchemardesques, quoique étrangement familières. À Paris, la Halle Saint-Pierre l’expose pour une année entière, le temps peut-être de déchiffrer une œuvre puissamment énigmatique. Rencontre.
Lorsqu’il se rend à Paris, Roger Ballen visite la Halle Saint-Pierre, dans le XVIIIe arrondissement. Pour sa série d’expositions en Europe qui reviendront sur son travail, il a donc tout naturellement fait le choix d’y exposer à son tour. Dans ce lieu dédié à l’art brut, le photographe, Américain d’origine mais Sud-Africain d’adoption, revient sur cinquante années de carrière.
L’exposition « Le monde selon Roger Ballen », plus grande rétrospective à ce jour de l’œuvre du photographe sud-africain, revient à la Halle Saint Pierre, à Paris, sur les cinquante ans de carrière de cet artiste hors-norme. Photographies et installations dont certaines, inédites, ont été produites in situ, composent un univers sombre et cruel, métaphore de l’absurdité existentielle.
L’exposition « Le monde selon Roger Ballen » à la Halle Saint Pierre, à Paris, constitue, pour la première fois en France, une véritable rétrospective de l’œuvre d’un des photographes majeurs de sa génération. Le style unique de cet artiste sud-africain, qu’il définit lui-même comme « ballenesque » renvoie de façon crue le versant le plus sombre de la condition humaine : l’absurdité de l’existence et du monde et la confusion voire la folie qui en résultent.
A la Halle Saint-Pierre, bienvenue à Ballenland, « Le Monde selon Roger Ballen », un monde angoissant, horrifique, drolatique et/ou macabre décliné sur le mode du paysage mental, dont l’artiste photographe et plasticien indique qu’il ressort non à la représentation de sa psyché mais à la sollicitation de celle du regardeur en charge de l’élaboration de sa propre autofiction.
» Chaque fois que je visite Paris année après année, j’ai hâte de visiter la Halle Saint Pierre […]. L’art qu’on peut voir à la Halle Saint Pierre est authentique, essentiel, implicitement compréhensible » souligneRoger Ballen (1950, New York). Après des études de psychologie et un doctorat en économie minière il part, en 1982, en Afrique du Sud. Il y exerce son métier de géologue, découvre banlieues et campagnes, pratique la photographie. Ce médium, il le connaît depuis son enfance, sa mère travaillait à l’agence Magnum avant d’ouvrir une galerie de photographies à New York.
To encounter the South Africa-based American photographer Roger Ballen means to experience the uncanny nature of his photographs. The artist enjoys showing them to you in an easygoing, straightforward manner over lunch, which he barely touches, choosing instead to reveal some of the secrets of his art…
De géologue, ce docteur en économie minière est devenu photographe ; du documentaire, il est passé à la mise en scène, aux dessins, installations, vidéos, projections, peintures, sans jamais abandonner la photographie. Témoin : cette image prise sur une vitre selon un procédé qu’il a lui-même mis au point. Comment qualifier le travail de Roger Ballen ? Absurde, surréaliste, creepy ? L’artiste réfute l’idée de mettre des mots pour le décrire et nous déconseille de le faire ! Précision de sa part : « Ce n’est pas l’ordre qui commande, c’est le chaos ». Tout est dit : ballenesque reste sans doute le terme le plus approprié tant l’œuvre de cet Américain vivant en Afrique du Sud depuis près de quarante ans est atypique. Elle fait l’objet d’une rétrospective à la Halle Saint-Pierre à Paris (jusqu’au 31 juillet 2020), où sont présentées pour la première fois des photos couleur.
Exposition Roger Ballen commentée par Bruno Dubreuil, blog ViensVoir
Article dans Charlie Hebdo sur l’exposition Roger Ballen à la Halle Saint Pierre.
Théâtre de l’absurde et de la cruauté, le monde de Roger Ballen hante la Halle Saint Pierre.
A l’étage, son travail photographique qui est la base de sa création. Au rez-de-chaussée, ses dessins et installations dont certaines conçues expressément pour cette exposition. L’univers sombre et pénétrant de Roger Ballen s’expose en cette rentrée à la Halle Saint-Pierre et c’est un sacré choc de s’y confronter pour la première fois.
Ses clichés ont fait le tour du monde. Le photographe sud-africain s’expose dans un lieu consacré à l’art brut. A la marge.
Roger Ballen, regard clair et perçant, semble très à l’aise au milieu des caisses remplies de têtes de poupées, d’animaux empaillés, de fils de fer, de cheveux, d’os…, qui serviront à composer les décors de l’une de ses plus importantes expositions. Il ne manque que les souris et les rats blancs vivants qui hantent habituellement ses images et dont il aurait aimé qu’ils soient aussi de la fête (mais que Martine Lusardy, directrice de la Halle Saint-Pierre, a refusé d’accueillir). A 69 ans, le photographe est soucieux de faire comprendre son univers, qu’il qualifie de « ballenesque »et qu’il décrit comme énigmatique, mystérieux, psychologique, primaire et, surtout (insiste-t-il), profondément instinctif. Un univers cauchemardesque qui fera le tour du monde grâce à la diffusion du clip de I Fink U Frieky (2012), que Ballen réalise avec le duo déjanté de hip-hop hardcore Die Antwoord.
Au cœur de ses ténèbres
On découvrira ici des œuvres réalisées entre 1995 et 2018 avec plusieurs médiums : de la photographie (ce par quoi il a débuté) au dessin, en passant par l’installation et la vidéo. Pourquoi les déshérités, les êtres marqués par la consanguinité et les troubles psychologiques, croisés à travers l’Afrique du Sud lorsqu’il exerçait le métier de géologue, ont-ils déserté ces images crues qui ont fait connaître, et parfois détester, Roger Ballen ? « Lorsqu’il y a des humains dans les photos, répond-il, le public se demande : pourquoi sont-ils là, qui sont-ils, sont-ils d’accord ? Leurs visages prennent ainsi le dessus sur le reste du travail et un tas d’aspects sont oubliés. Alors que devant un oiseau, un dessin, on est sans jugement, et cela reste bien plus mystérieux. »
Roger Ballen : « L’essence de la vie est au-delà des mots » Lire la suite: DIACRITIK
“Le monde selon Roger Ballen” à la Halle Saint Pierre, Paris
Que se passe-t-il dans la tête de Roger Ballen ? Son monde plein de symboles se montre complexe, labyrinthique, plein de sombres métaphores, et pourtant simple et enfantin, délibéré et organique, laissant un doute sur l’interprétation qu’on peut en faire, donc nous laissant libres. Des objets accumulés sont mis en scène, photographiés, ou filmés pour une vidéo avec les musiciens et graphistes sud-africain déjantés Die Antwoord ; l’image carrée imprimée est un récit, un film entier. Sa photographie est documentaire, elle explore les marges de la société, y cherche le beau, la grâce édentée et grimaçante. Ensuite, elle rentre dans une intimité presque obscène, documentant cette fois l’imaginaire de Roger Ballen, les méandres de sa mémoire et de son expérience.
L’art brut, à l’origine considéré comme «l’art des fous», séduit collectionneurs et galeries car proche des gens, loin d’un art conceptuel, luxueux ou kitsch : en témoigne «l’Outsider art fair», un des foires off en marge de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac) à Paris.
La septième édition de cette foire anti-conformiste, fondée en 1993 à New York, regroupe une quarantaine d’exposants, dont 22 galeries étrangères, de Poznan à Marrakech.
Alors que de plus en plus de jeunes plasticiens se réclament aujourd’hui de l’art brut, deux musées, le Crédac, à Ivry-sur-Seine, et le LaM, à Villeneuve-d’Ascq, mettent à l’honneur des œuvres de cet art longtemps marginalisé. M LE MAGAZINE DU MONDE Lire la suite
La Toile judéo-chrétienne (1937), de Victor Simon, exposée au LaM. D. Cueco/LaM, Villeneuve-d’Ascq
L’ART brut entre au musée.
DE PLUS EN PLUS DE JEUNES PLASTICIENS SE RÉCLAMENT AUJOURD’HUI DE L’ART BRUT, CELUI DES MALADES MENTAUX, PRISONNIERS ET AUTRES MARGINAUX. UNE FORME DE RETOUR AUX SOURCES DE LA CRÉATION. M LE MAGAZINE DU MONDE Par Roxana AzimiPublié le 30 octobre 2019
Il y avait une place à prendre pour un ouvrage encyclopédique sur cette énergie créative, ses défis, son ancrage international. La somme de Citadelles & Mazenod s’en empare, en beauté.
« L’art brut » compte 650 illustrations dont plusieurs pièces de l’Américain Henri Darger (1892-1973) qui a déroulé sa saga (ici un détail) opposant deux clans sur les 3000 feuilles de «In the realms of the unreal»
Dans quelle éta-gère « L’art brut », de Martine Lusardy
(Citadelles et Mazenod)
diffusé le lun. 17.12.18 à 9h25
Monique Atlan reçoit Martine Lusardy pour son livre « L’art brut »
(Citadelles et Mazenod).« En Europe, c’est dans le contexte psychiatrique mais aussi dans les milieux très confinés des cercles spirites que la prise de conscience et l’appréciation des formes puissantes et insolites da pulsion créatrice ont eu lieu. » (p 250)
Beau livre. « L’Art brut » est un somptueux panorama de l’œuvre d’artistes longtemps ignorés, aujourd’hui recherchés.
Par Philippe DagenPublié le 13 décembre 2018
L’Art brut,sous la direction de Martine Lusardy, Citadelles & Mazenod,
608 p. sous coffret, 205 €.
Ce livre est un paradoxe. Comme tous les ouvrages de Citadelles & Mazenod, il est très gros et superbement illustré de reproductions de grande qualité (650) qui, étant donné le sujet, sont aussi d’une grande variété, des « classiques » de la première moitié du XXe siècle, tels Aloïse, Wöfli ou Pujolle, à de moins connus, dont nombre de vivants. Or, sous cette forme luxueuse, il célèbre des créations qui étaient, quand elles sont apparues, marquées par la souffrance, le refus et, souvent, la misère. C’étaient des dessins ou des assemblages réalisés avec peu de moyens par des femmes et des hommes internés psychiatriques, certains parce qu’ils pouvaient être dangereux et d’autres, plus nombreux, parce qu’il était plus simple pour leurs familles de les faire enfermer, telle Camille Claudel. On ne peut s’empêcher de ressentir un malaise à la pensée de cette contradiction, de l’enfermement et du mépris au beau livre.
« Art brut, art marginal »
Entretien avec Martine Lusardy
Par Gilles Noussenbaum
BordeauxVenez rencontrer Martine Lusardy à l’occasion de la sortie de son livre « L’Art Brut », paru aux éditions Citadelles & Mazenod.« Introduction à l’art brut mêlant contributions d’historiens de l’art, de critiques, de psychologues et d’artistes. Outre l’ouverture à de nouveaux champs de prospection, l’interaction avec l’art contemporain, dans une perspective de décloisonnement et d’élargissement, est une mise à l’épreuve de la notion d’art brut. »Rendez-vous au Studio Ausone
L’ART BRUT dans le JOURNAL DES ARTS par Colin Lemoine.
La locution « Art brut » se distingue par son ampleur comme par sa polysémie. Ébouriffant, l’ouvrage des éditions Citadelles & Mazenod est une odyssée sémantique, esthétique et politique vers ces œuvres de la marge et de l’ailleurs.
«En un mot, c’est LA collection!» Arts visuels. Au moment où la frénésie pour l’Art Brut gagne le monde, l’institution lausannoise joue plus que jamais son rôle de pilier et de repère historique.
24 heures, CH
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Le gouverneur de Tokyo Yoichi Masuzoe en visite à la Halle Saint Pierre, devant les sculptures de Sawada. https://twitter.com/tocho_seisaku
Non, l’art brut n’est pas que « l’art des fous » ! Presque 70 ans après l’invention du terme par Jean Dubuffet, les clichés ont la vie dure. À côté des créations associées aux asiles psychiatriques étudiées dès les années 1920 par le docteur Hans Prinzhorn se rangent celles de « l’homme du commun » comme l’appelle Dubuffet celui en dehors des circuits artistiques et l’art médiumnique. […]