L’Art Brut d’Iran

L’ART BRUT D’IRAN
12 février – 31 juillet 2025

DOSSIER DE PRESSE

A l’heure où l’art brut est considéré comme un patrimoine artistique inestimable, nous découvrons qu’il ne connait pas de limites, qu’elles soient historiques, culturelles, formelles ou géographiques. L’irruption récente d’un art brut iranien sur la scène internationale nous en apporte la démonstration et contribue à porter ce phénomène artistique au-delà de son ancrage originel occidental. Que ce soit dans les pays développés ou dans des régions du monde encore attachées à des savoirs vernaculaires, des créateurs en rupture de normes sociales ou éprouvant un sentiment d’exil intérieur, auront toujours un accès privilégié à des réalités non ordinaires, à des ressources mentales, culturelles, éthiques, thérapeutiques inexploitées ou dévalorisées par leur culture.
Dans un pays comme l’Iran où la culture est façonnée par l’héritage religieux du zoroastrisme et du soufisme, par sa littérature riche de grandes épopées et de poésie mystique, par le raffinement de son architecture et de ses jardins, par ses traditions artisanales et décoratives du tissage, de la miniature et de la calligraphie, la règle de l’art brut n’est pas contrariée. Les vingt quatre artistes présentés dans l’exposition nous en font la démonstration. Pour certains, l’enracinement dans une culture trois fois millénaire est recomposé, transformé ou détourné en constructions imaginaires. Une restitution patrimoniale en quelque sorte, à travers laquelle ils se saisissent de certains éléments de l’histoire et de la culture qui les entourent pour reconstruire, dans un langage visuel surprenant leur mythologie personnelle. D’autres, exclusivement concentrés sur leur vision intérieure, construisent des cosmogonies autoréférentielles énigmatiques, univers infinis contenus dans leurs propres lois internes.
Fonctionnant comme une harmonie dissonante de singularités, les créateurs réunis le temps de l’exposition, nous invitent à croire à la puissance régénératrice de la fiction créatrice. Insuffler de l’imaginaire qui ouvre à l’aventure onirique, est un processus nécessaire pour réinventer la vie, relancer le sens, renouveler les possibles afin que l’humain continue de rêver, de construire et de survivre.
Martine Lusardy, directrice et commissaire des expositions

Avec les artistes Limoo Ahmadi, Abolfazl Amin Bidokhti, Jamshid Aminfar, Alireza Asbahi sisi (CC), Mohsen Asgariyan, Ali Azizi, Mohammad Banissi, Kiyavash Danesh, Mohammadali Dehghanizadeh, Farnood Esbati, Kazem Ezi, Farideh, Sarvenaz Farsian, Fatemeh Khanoom Khodabandeh, Haaj Mohammad Harati, Hasan Hazermoshar, Salim Karami, Reyhaneh Kazamzadeh, Davood Koochaki, Mahmoodkhan, Alireza Maleki, Zabihollah Mohammadi, Abbas Mohammadi Arvajeh, Nazanin Tayebeh.

Commissaires d’exposition : Martine Lusardy et Morteza Zahedi
Conseillers artistiques et scientifiques : Shari Cavin et Randall Morris

Au sein de l’exposition est projeté le film Outsider Inside réalisé par Ali Zanjani.

Gilbert PEYRE

Gilbert PEYRE
L’électromécanomaniaque
11 septembre 2024 – 31 juillet 2025

DP Gilbert Peyre

Artiste emblématique de la Halle Sant Pierre, Gilbert Peyre accompagne l’aventure de ce musée hors les normes depuis près de quarante ans.  Opérant simultanément sur les terrains de l’installation et du spectacle vivant, cet artiste électromécanomaniaque sait concilier la singularité de l’art brut avec l’esprit contemporain dans une ambiance de fête foraine autant visuelle que sonore. Ses machines extravagantes et poétiques sont les manifestations les plus inventives de l’instinct créateur. Elles nous conduisent sur les voies magiques du merveilleux et du fabuleux que nos univers familiers ont occultées.

Gilbert Peyre répond de nouveau à l’invitation de la Halle Saint Pierre. En résulte une proposition artistique originale sous forme de spectacle-performance, entre esthétique foraine et technologie de pointe. Cet artiste qui se définit volontiers comme un « électromécanomaniaque », nous présente ses sculptures machines, automates farfelus et poétiques conçus à partir d’objets récupérés qui, d’un coup d’électricité, de mécanique, de pneumatique et d’électronique vont être amenés à la vie et devenir les protagonistes d’un conte cruel et enchanteur. Dans ce jeu aux combinaisons ambivalentes, dramatiques et burlesques, Gilbert Peyre réconcilie le bricolage et le progrès technologique. Il récupère, détourne, recycle ce que la technologie a d’abord condamné comme obsolète pour, contre toute attente, concourir ensuite à sa réhabilitation. Nul désir donc de soumettre le monde mais plutôt la nécessité de le ré-enchanter afin que création et existence se confondent dans une conception de la vie comme poésie. Loin des machines «célibataires» ne célébrant que leur ivresse mécanique solitaire, les êtres fictionnels et hybrides de Gilbert Peyre nous ouvrent sur un habiter poétique du monde au sein duquel l’artiste interprète et transfigure le quotidien. Cette métaphore du voyage-aventure au tréfonds de la sensibilité, parce qu’elle donne à saisir la mesure de l’être humain, ne peut qu’entrer en résonance avec l’esprit de la Halle Saint Pierre.

Martine Lusardy
Directrice de la Halle Saint Pierre, Commissaire de l’exposition

Vidéos Gilbert Peyre 

 

NOTICE BIOGRAPHIQUE

VISUELS POUR LA PRESSE