Peintures – dessins
Exposition du 3 au 30 avril 2023
Halle saint Pierre – à la galerie (entrée libre)

Le Songe du roi (1998-99), aquarelle sur papier marouflé sur bois, 170 x 200 cm
Peintures – dessins
Exposition du 3 au 30 avril 2023
Halle saint Pierre – à la galerie (entrée libre)
Le Songe du roi (1998-99), aquarelle sur papier marouflé sur bois, 170 x 200 cm
Exposition du 1er au 30 juin 2023
Mardi 20 juin 2023 de 17h à 22h
Grande vente aux enchères des œuvres de JABER
au profit de la Fondation Abbé-Pierre-Emmaüs
200 œuvres exposées à la Halle Saint Pierre
Halle Saint Pierre – à la galerie (entrée libre)
Un parcours exceptionnel et une œuvre multiforme qui apporte la joie, autant que la détermination de vivre sa vie !
Né en Tunisie en 1938 à M’Saken, dans la banlieue de Sousse, Jaber El Mahjoub (dit JABER), orphelin à l’âge de trois ans, est élevé par sa tante.
Il est tout d’abord berger et homme à tout faire dans la ferme, puis devient boulanger à Tunis et n’apprend ni à lire, ni à écrire.
Il migre en France en 1956 et exerce son métier de boulanger à Marseille, puis à Paris à partir de 1958. Il devient par la suite boxeur avant de s’improviser comédien-chanteur, exerçant suvent ses talents sur le parvis de Beaubourg. Enfin, il part aux Etats-Unis pour épouser une riche américaine rencontrée à Paris (dont il divorcera deux ans plus tard) et obtient le premier prix du Plainfield’s Annual Festival of Art de New York en 1971. De 1976 à 1979, il effectue plusieurs séjours en Tunisie, au Canada, au Maroc, en Egypte et en Arabie Saoudite avant de retourner à Paris, dans des conditions particulièrement précaires. Son travail est remarqué par Jean Dubuffet qui le collectionne pour le musée de Genève.
Qu’il s’agisse de gouaches, d’acryliques, de dessins, de peintures, de céramiques ou de sculptures en bandes plâtrées, son œuvre est richement colorée et les figures cernées de noir. La vie, les enfants, les femmes ; tant de générosité dans les couleurs comme au fond du cœur. Ses réalisations ont aussi la particularité de comprendre des inscriptions faites de chiffres et de mots, souvent humoristiques.
Jaber est décédé en 2021 à Paris où il résidait.
Son œuvre est présente dans quantité de collections d’art brut à La Fabuloserie à Dicy, à la Création Franche de Bègles, ou à celle de l’Aracine au LaM Lille Métropole. Mais il est aussi présent dans des musées en Suisse, au Japon, en Chine, aux Etats Unis, ou au Canada.
La présente vente provient de la collection de Bertrand Bellon qui l’a accueilli dans son atelier et soutenu pendant plus d’une décennie.
David COHEN
Têtes en quête de monde …
fragments Houellebecq
Exposition du 2 au 31 mai 2023
Halle Saint Pierre – à la galerie (entrée libre)
Rencontre – Lecture visuelle
Dimanche 14 mai 2023 à 15h – entrée libre
Avec la participation du club des Poètes
David Cohen est un artiste plasticien et un psychiatre pour enfants et adolescents. Sa carrière artistique l’a amené à explorer plusieurs médias tels que la peinture, la sculpture et la performance. Il travaille à Paris en France et à Pietrasanta en Italie. Son ambition plastique est avant tout poétique et esthétique. Ses expositions traitent généralement de divers thèmes dans lesquels les effets de trace ou de mémoire et les questions existentielles, invariantes à la condition humaine, s’entremêlent. Il privilégie souvent la couleur et les variations (comme en musique) comme source d’inspiration constante. En plus de ses activités dans le domaine des arts visuels, David Cohen est également commissaire et membre de plusieurs comités ou fondations soutenant l’outsider art ou l’art-thérapie (Entreprendre pour aider; Les lutins de l’art; Prix de la revue Art Absolument pour l’art brut). Il a été membre du conseil des gouverneurs de la Bezalel Academy of Art and Design de Jérusalem, en Israël de 2012 à 2017.
David Cohen est aussi professeur à Sorbonne Université, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, et membre du laboratoire Institut des Systèmes Intelligents et de Robotiques à Paris (ISIR CNRS UMR 7222, voir http://speapsl.aphp.fr). Depuis 2021, il est également membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine.
RENCONTRE / SIGNATURE
Frederika Abbate
ANNE VAN DER LINDEN
CAVALIÈRE DE LA TEMPÊTE
White Rabbit Prod, avril 2023
Dimanche 16 avril 2023 à 15 heures – entrée libre
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Figure majeure de la scène artistique underground, Anne Van der Linden déborde tous les cadres. Au creuset de courants picturaux de multiples provenances, allant des arts populaires et arts premiers à l’art classique, moderne et contemporain, son style puissant donne existence à un monde résolument singulier. Solide comme les corps vigoureux qu’elle peint magistralement. Fluide comme les liqueurs nombreuses qui en jaillissent, sécrétions des deux sexes, salive, sang… Ténébreux comme les pulsions primaires qui les animent. Solaire en son exubérante vitalité. Et d’évidence, monde régi par un phénomène mystérieux qui nous dépasse. Ainsi, c’est plus qu’une œuvre que construit Anne Van der Linden, c’est une entière cosmogonie. D’année en année, de dessin en peinture, de gravure en sérigraphie, livre, estampe, elle donne corps à un univers et à une quintessence où sont rendus visibles les fondamentaux mêmes de la chair et de l’esprit.
Cette monographie abondamment documentée retrace le parcours d’une artiste hors du commun, et propose une analyse vivante du processus créateur. Elle fournit une description dynamique de la scène alternative foisonnante au sein de laquelle Anne Van der Linden évolue depuis le début des années 1990.
Enfin, l’ouvrage apporte un éclairage inédit sur cette œuvre extraordinaire qui transgresse tous les codes et bafoue les interdits.
L’auteur
Frederika Abbate est romancière, essayiste et critique d’art. Elle est l’auteur de six romans à forte teneur érotique. Chroniqueuse à la radio sur des ouvrages littéraires et philosophiques, elle écrit également des articles et des essais sur l’art, sur des artistes contemporains et autour de thématiques actuelles, comme la terreur, la violence, le transhumanisme. Ses derniers romans parus sont Les Anges de l’Histoire (2020) aux Nouvelles Éditions Place, et La Fille Sauvage (2022) aux Éditions de la Reine Rouge.
White Rabbit Prod est une maison d’édition indépendante créée fin 2017 par Nicolas Le Bault, auteur et artiste visuel, et Frederika Abbate, écrivain.
Sa démarche se situe au croisement de l’art contemporain, de la bande dessinée et de la scène graphique alternative. White Rabbit Prod publie des artistes du monde entier qui se distinguent chacun par un univers esthétique original, transgressif et sans équivalent. Des figures en marge des courants esthétiques dominants de l’art officiel subventionné, des singularités qui échappent aux critères du marché et de la politique
culturelle d’État. White Rabbit Prod défend l’art non-officiel sous toutes ses formes à travers ses livres, la revue White Rabbit Dream, à parution irrégulière, et Pool Of Tears, une collection de monographies miniatures.
Contact éditeur : nicolas.lebault@gmail.com
RENCONTRE
avec
Anne Lima des éditons Chandeigne
La librairie de la Halle Saint Pierre 2023,
est sous le signe de l’imaginaire et du réenchantement du monde
avec l’exposition La Fabuloserie
A cette occasion nous avons le plaisir d’accueillir Anne Lima, fondatrice des
Editions Chandeigne, autour d’une sélection de livres d’auteurs lusophones et un éclairage particulier sur l’auteur mozambicain Mia COUTO,
coup de cœur du libraire !
*
Présentation par Pascal Hecker de la librairie de la Halle Saint Pierre
Rencontre avec Anne Lima, fondatrice des éditions Chandeigne
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles
Photographies de Maryam Ashrafi sur les régions kurdes d’Irak et de Syrie.
A l’occasion de la
Journée Internationale pour les Droits des Femmes
La Fondation OPEN ASIA | Armanshahr, 40Braids, la FIDH en collaboration avec
la Halle Saint Pierre se mobilisent en faveur de la lutte des femmes iraniennes,
afghanes et kurdes.
Mercredi 8 mars de 11h15 à 18h
Dimanche 12 mars de 11h45 à 21h
Entrée libre. Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
Expositions du 1er au 31 mars
Halle Saint Pierre– à la galerie & auditorium
PROGRAMME
Mercredi 8 mars de 11h15 à 18h – entrée libre
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
11h15
Inauguration des expositions :
« Le Mur #FemmeVieLiberté » : exposition murale d’affiches originales de graphistes militant.e.s réalisées depuis 176 jours en solidarité avec les femmes protestataires iraniennes.
« S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles » exposition de photographies de Maryam Ashrafi sur les régions kurdes d’Irak et de Syrie.
Expositions du 1er au 31 mars 2023 – à la galerie de la Halle Saint Pierre (entrée libre)
11h30-13h30
Femme, vie, liberté : les révolutions féministes sont-elles en cours?
Le cas de l’Iran, l’Afghanistan, la Syrie, la Palestine, la Tunisie, et les Kurdistan.
Débat animé par Clarisse Reberteau Gouraud, chargée de programme Droits des femmes à la FIDH avec :
Guissou Jahangiri, vice-présidente de la FIDH et directrice exécutive d’OPEN ASIA|Armanshahr | Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue et philosophe, professeure émérite à l’université Paris-Diderot | Farhad Khosrokhavar, sociologue et directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) | Yosra Frawes, avocate et responsable du bureau Maghreb et Moyen Orient de la FIDH et ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) | Judy Mansour, doctorante en science politique dans le centre d’études arabes et orientales à la Sorbonne Nouvelle | Soheila Shahriari, doctorante en droit, Etudes politiques et philosophie au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques, et centre asiatiques.
13h30-14h30
La photographe Maryam Ashrafi dédicacera son livre « S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles » sur les régions kurdes d’Irak et de Syrie.
14h50 – 15h50
Projection Afghanistan : On vous dévoile une histoire sans fin (Afghanistan: Unveiling a never-ending tale).
Film documentaire réalisé par Diana Saqeb Jamal et produit par Guissou Jahangiri.
Ce documentaire révèle des aperçus extraordinaires des progressistes en Afghanistan, jamais capturés auparavant, il est projeté pour la première fois en France.
(OPENASIA/Armanshahr, 2017, 52 minutes (VOSTFR), Afghanistan / France)
15h50-16h30
Projection suivie d’un débat animé par Guissou Jahangiri avec la militante Shoukria Haidar, fondatrice de l’association Negar, soutien aux femmes d’Afghanistan et Ali Hazara, cinéaste et membre de l’association Art en exil.
16h45-18h00
Poésie plurielle : les femmes en résistance en présence des poètes francophones et persanophones : Abdellatif Laâbi, Martine Magtyar, Patrick Navaï, Catherine Olekhnovitch, Jacqueline Persini, Aline Recoura, Phillipe Tancelin avec Rooholamin Amini, Vida Farhoudi, Mustapha Hazara, Kaveh Jobran, Ramin Molzem et Baktash Rawesh.
Accompagné.es par le musicien Yvan Navaï à l’accordéon.
DIMANCHE 12 MARS 2023 de 11h45 à 21h – entrée libre
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
Halle Saint Pierre – à la galerie & auditorium
PROGRAMME
Visite des expositions :
« Le Mur #FemmeVieLiberté » : une exposition murale d’affiches originales de graphistes militant.e.s réalisées depuis 176 jours en solidarité avec les protestataires iraniennes.
« S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles » une exposition de photographies de Maryam Ashrafi sur les régions kurdes d’Irak et de Syrie.
11h45 – 12h35 – à l’auditorium
Projection Afghanistan : On vous dévoile une histoire sans fin (Afghanistan: Unveiling a never-ending tale)
Film documentaire réalisé par Diana Saqeb Jamal et produit par Guissou Jahangiri.
Ce documentaire révèle des aperçus extraordinaires des progressistes en Afghanistan, jamais capturés auparavant, il est projeté pour la première fois en France.
(OPENASIA/Armanshahr, 2017, 52 minutes (VOSTFR), Afghanistan / France)
12h40-13h30
Projection du film Girls de Fery Malek-Madani, 2017, 47 minutes (VOSTFR), Iran / Belgique
Grâce à un atelier de photographie dans différentes écoles d’Iran, Girls nous emmène au rendez-vous intime de jeunes filles iraniennes. Elles osent partager leurs rêves, leurs espoirs et leurs craintes d’avenir.
13h30-14h
Suivie d’une rencontre avec Fery Malek-Madani et Guissou Jahangiri
15h-17h
Décoloniser l’information: comment les médias privilégient un récit plutôt qu’un autre ?
Débat animé par Sylvain Cypel, écrivain et journaliste à l’Orient XXI, ancien rédacteur en chef de Courrier international et Le Monde avec : Rachida El Azzouzi, journaliste à Mediapart | Ghazal Golshiri, journaliste pour Le Monde | Rafael Yaghobzadeh, photographe indépendant | Laurence Geai, photo-reporter indépendante et pour Le Monde.
17h-18h
La photographe Maryam Ashrafi dédicacera son livre « S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles » sur les régions kurdes d’Irak et de Syrie.
18h30-19h45
Hommage à la poétesse iranienne Fourough Farrokzad.
Avec la comédienne et récitante Sylvia Lipa-Lacarrière et le poète persanophone Rooholamin Amini, accompagné.es par le pianiste Yvan Navaï.
Suivi d’un verre de l’amitié pour marquer la 27ème anniversaire d’OPEN ASIA | Armanshahr
Fin de l’événement à 21h.
Ouvrages en vente, dédicaces et distributions au cours du festival :
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi, éditions Hemeria, 2021, Prix Bayeux des Correspondants de guerre (octobre 2021), Prix Liberté à l’Abbaye aux Dames de Caen (mars 2022), prix HiP (Histoires Photographiques) 2021
Glossaire A à Z sur les Violences Sexuelles et Basées sur le Genre, FIDH, 2021 en français, offert.
Gravures
(eau-forte et pointe sèche)
Exposition du 1er au 31 mars 2023
Halle Saint Pierre – à la librairie
Livre disponible à la librairie de la Halle Saint Pierre
PHOTOS STEPHANE BRIOLANT
Sylvie Selig
Depuis les années 1980, après un détour par l’illustration, Sylvie Selig crée une œuvre envoûtante et troublante, comme autant de contes cruels inventés par une petite fille qui a aujourd’hui dépassé les quatre-vingts ans. Grande révélation de la dernière Biennale d’art contemporain de Lyon, ses œuvres ont été mises à l’honneur dans une grande salle des usines Fagor et ailleurs dans la ville : Stateless, longue huile sur toile de 50 mètres, une quinzaine de broderies et la Weird Family — personnages fabriqués à l’aide de mannequins, de papier mâché et de matériaux divers.
Les gravures exposées à la Halle St-Pierre ont été spécialement réalisées pour cette 16e Biennale.
D’où viennent ces jeunes filles poursuivies, malmenées ou pendues la tête en bas (à des branches ou à une corde à linge) par des hommes-lièvres dévêtus ? Qui sont ces virils Bad Boys dotés de masques de « docteurs de la peste », mais qui affichent parfois des atours et postures féminins (évoquant ainsi un « trouble dans le genre ») ? Quelle passion embrasa cette femme alanguie et ce Wotan à l’œil bandé et aux oreilles de lièvre, tendrement enlacés ? Pourquoi ces cœurs arrachés et saignants offerts par des amantes à leurs hybrides soupirants ? Vers quel temple ou tombeau cette jeune prêtresse d’Éros conduit-elle son amant-Œdipe aveuglé ? Quelle faute a pu commettre l’homunculus-lapin vociférant dans ce bocal posé sur les genoux d’une femme nue ? Et dans quels redoutables abîmes cette macabre sirène-squelette cherche à attirer son scaphandrier enamouré ?
Le regard s’attarde sur d’étonnantes cérémonies érotiques – figées, ordonnées, précises et mystérieuses comme des allégories – dans lesquelles interviennent plusieurs personnages et toutes sortes d’animaux, terrestres ou ailés : un bestiaire évoquant ce « devenir animal » lié au désir que Deleuze, en partant de Kafka et Melville, a défini comme une forme de fuite et de libération.
Artiste singulière, Sylvie Selig est capable d’aborder d’une façon aussi légère que poignante des expériences physiques ou psychiques traumatisantes, sublimant l’horreur d’un avortement, d’un accident, d’un deuil ou d’un viol (qu’ils soient réels ou fantasmés) par les vertus d’un trait aérien et d’une imagerie quasi féerique, dépourvue de toute complaisance expressionniste.
Ne comptez pas sur l’artiste pour décrypter les figures troublantes de son imaginaire hanté. C’est au spectateur fasciné qu’il appartient d’actionner la machine à dérouler les fantasmes en s’appropriant les « variations sur thème » qui se déploient – répétées, obsédantes, insensées – sur les toiles et les tissus, ces derniers présentant parfois d’étourdissantes broderies.
Michel Scognamillo, Inside Out Fairy Tales, Les fables cruelles de Sylvie Selig (Librairie Métamorphoses, 2021).
Des œuvres de Sylvie Selig sont également exposées à la Librairie Métamorphoses.
Biographie
Sylvie Selig est née à Nice en 1941.
En 1953, elle émigre avec sa mère en Australie, à Melbourne. À l’âge de 15 ans, elle gagne le prestigieux prix de la Victorian Art Society et le premier prix du Sun Youth Art Show, où concourent les enfants de toutes les écoles de Victoria. L’année 1958 voit son envol : elle réalise des décors de théâtre pour une pièce de Barry Humphries, travaille comme assistante du photographe Helmut Newton et participe à diverses expositions collectives, dont celle de l’ouverture du Melbourne Museum of Modern Art. Première exposition personnelle organisée par les Australian Galleries (Melbourne).
Retour en Europe en 1959 : d’abord à Londres (une année de peinture) puis, entre 1960 et 1966, à Paris, où elle travaille comme illustratrice pour le magazine Elle. En 1966, elle réalise les illustrations pour un premier livre d’enfants, Le Petit arbre – texte de Thelma Volckman Delabesse, éd. Tisné, 1967 –, qui obtient le prix du meilleur livre à la Foire du livre d’enfants de Bologne. (Une adaptation en vidéo du Petit Arbre sera réalisée par le Centre Georges-Pompidou à la fin des années 1970.)
Installée à New York à partir de 1966, elle travaille comme illustratrice pour les magazines et les grands éditeurs (Esquire, New York Magazine, Condé Nast, Grove Press, Doubleday, etc.).
Retour à Paris en 1970 : toute la décennie est consacrée à l’illustration.
En 1980, elle abandonne l’illustration et revient à la peinture. Travaille intensément au cours des deux décennies suivantes ; quelques expositions personnelles (Galerie Cupillard à Grenoble, Saint-Tropez, Toulouse, Menton et Nice) ; ventes de grands formats à des collectionneurs américains.
Première exposition parisienne, thématique, à l’Espace Commines en 2009 : Screen of my dreams, série de quinze grandes peintures à l’huile (portraits de réalisateurs de cinéma). La même année, elle commence Route 66 : une toile peinte à l’huile de 30m de long (hauteur 1m70), œuvre achevée en 2013 dont le déroulement s’effectuera grâce à une machine de son invention.
L’année 2012 marque le début la période des très grands formats, sur toile ou tissu. En 2013 : création de cinq petites machines permettant de faire défiler, sur 10 mètres, des peintures ou dessins d’une hauteur de 30cm ; Alice, série de trois lés de lin dessinés au feutre (hauteur 5m, largeur 1m50). En 2014, début de River of no return (140m de long sur 2m20 de haut), gigantesque peinture à l’huile sur toile évoquant l’odyssée de trois personnages sur une rivière et leurs rencontres avec l’art contemporain (achevée en 2017). Stateless – peinture à l’huile sur toile de 50m de long sur 2m20 de haut, commencée en 2015 et achevée en 2018, ainsi qu’un grand nombre de dessins sur lin (au feutre fin ou à l’encre), parmi lesquels The Diver and the Mermaid (onze lés de lin de 1m70 de haut sur 75 cm de large chacun), trente dessins d’arbres formant une forêt et une série de grands dessins surfilés.
En 2016, elle crée le premier des « monstres » qui constitueront sa Weird Family, toujours en expansion : des personnages féériques de différentes tailles réalisés en technique mixte – à l’aide de mannequins, de papier mâché et d’objets ou matériaux hétéroclites –, improbables compagnons qu’elle affuble de prénoms poétiques.
Année 2019 : expose avec la galerie Rizomiarte à la Bologna Art Fair (février), et en solo show au Salon DDessin, Atelier Richelieu (mars). Début d’une autre grande œuvre : Loneliness peinture à l’huile sur toile – longueur prévue 80m, pour une hauteur de 2m20 –, toujours en cours de réalisation. Elle crée onze grands dessins pour «Senseless», exposition initialement prévue pour mars 2020 à la Blue Gallery de Bologne (reportée à juin 2021). L’année suivante Sylvie Selig participe à la 16e Biennale d’art contremporain de Lyon 2022-2023.
Sylvie Selig vit et travaille à Paris, entourée de sa Weird Family.
RENCONTRE
Avec trois poètes :
Eliane Vernay, Arnoldo Feuer et Max Alhau
Samedi 4 mars 2023 à 15 heures – entrée libre
Réservation conseillé : 01 42 58 72 89
3 nouveautés, 3 présentations, 3 lectures
aux éditions L’herbe qui tremble, 2023
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Max Alhau
Entretenir le feu
Entretenir le feu, c’est, pour Max Alhau, convoquer les instants heureux de l’existence passée, se rappeler les visages absents, « revenir vers les lieux clairs de notre enfance », « [veiller] sur la cendre / qui épouse le feu ». Il faut « faire face », écrit-il, « à tout ce qui brûle la mémoire », résister à l’oubli qui s’installe insidieusement en nous. Pour le poète, ce sont « les mots / consignés au plus secret du silence » qui ont ce pouvoir.
Quelqu’un qui rêve quelque part
ne s’invente pas un destin
mais contribue à engranger
des paysages, des visages
que le temps lui restituera.
Il ne prend pas place à côté de lui
mais face au monde
qu’il explore la nuit venue.
Tout lui sera rendu
dès l’aube prochaine.
Éliane Vernay
Errer pauvre
Récit d’une vie qui veut naître… Tâtonnant, cherchant une parole après le cri qui n’a pas jailli, Errer pauvre est un long poème « qui va et vient, avance et recule ou s’égare un peu parfois, ou peut-être souvent, mais n’est-ce pas la vie qui veut ça ?»
Errer pauvre d’images et de gestes à travers la nuit
pour ramasser les étoiles,
avancer à mots lents, des mots
qui ne pèsent pas,
des mots
qui disent
en s’effaçant.
Arnoldo Feuer
De part et d’autre
Toute tentative poétique s’efforce, à sa manière, à une description du monde. Ce livre-ci n’y manque certes pas, tâchant à travers la diversité des situations de cueillir la forme de l’incessant balancement à l’œuvre en toutes choses.
Se saisir de l’infime, du dérisoire, de l’inaperçu qui habite les vies, de même qu’embrasser les immensités en y échouant avec constance, ces mouvements simultanés et contradictoires trouvent parfois une issue dans la parole poétique.
Du Rhin à Nauplie à Mount Washington, une oreille inventive, un œil désencombré peuvent capter leur part de ces désordres, entendre des respirations secrètes ou voir l’insoupçonné. Rien n’est donné d’avance, sauf d’être bercé par le balancement.
Vois-tu ces feuilles
en tourbillon s’enroulant
tornade de salon sur l’herbe rase ?
ma parole
elles se prennent pour
des étourneaux enivrés de leur vol
ou alors un
dieu venteux joue à la toupie
seul de son Olympe à savoir souffler en rond
et tu n’oses traverser — de crainte de le briser —
ce que les contes appellent
un sortilège