Elles viennent sous ma main, Hélène N.

Hélène N. Elles viennent sous ma main

HÉLÈNE N. 

Hélène N. est née en 1947 à Skikda (anciennement Philippeville) en Algérie, de parents siciliens et français. Hélène arrive en France à l’âge de 15 ans, sa famille s’installe alors à Palaiseau, banlieue située au sud-ouest de Paris. Sa vie de jeune fille sera marquée par des épreuves personnelles mais aussi une force de vie et une aspiration passionnée pour les arts qui la pousseront malgré des moyens limités à écumer musées et salles de cinéma, ainsi qu’à épuiser les répertoires musicaux. À la seconde moitié de sa soixantaine, elle se met à dessiner des portraits de femmes, en nombre bientôt incalculable. Reste de son œuvre, réalisée sur une dizaine d’années, une centaine de pièces aux formats allant du 24 cm × 32 cm à des petits papiers aux contours découpés. Beaucoup ont été perdues, jetées, ou vendues sur les marchés et dans les bars. Hélène N. vit aujourd’hui dans un studio en banlieue parisienne, proche de ses filles et petits-enfants.

Hélène N. was born in 1947 in Skikda (formerly Philippeville), Algeria, to Sicilian and French parents. She moved to France at the age of fifteen, when her family settled in Palaiseau, a suburb southwest of Paris. Her early years were shaped by personal hardship, but also by a resilient life force and a passionate drive toward the arts. Despite limited means, she roamed museums and cinemas, and immersed herself in the world of music.  In her late sixties, she began drawing women’s faces—eventually creating an extraordinary number of portraits.What remains of this body of work—produced over the course of a decade—is a collection of around one hundred pieces, ranging from 24 × 32 cm sheets to small, irregularly cut fragments. Many were lost, discarded, or sold at markets and in cafés. Today, Hélène N. lives in a studio apartment on the outskirts of Paris, close to her daughters and grandchildren.

Hélène N. sera présente pour dédicacer son livre le dimanche 28 septembre à 14h30, dans l’espace galerie de la Halle Saint Pierre.

 

Fusco l’exilé

Fusco l’exilé par Céline Muzelle et Manuel Anceau

Arrivez ! Femmes planétaires !
Venez nous délivrer !
Venez sur la terre !
Faites-nous délivrer !

S’il n’avait eu le dessin pour dernier langage, Sylvain Fusco, mort de faim à 37 ans dans un asile psychiatrique français pendant la Seconde Guerre mondiale, aurait pu disparaître dans les interstices de l’Histoire. Mais il laisse une œuvre puissante, indicible, qui parle et fascine encore.
Né dans les ombres d’un siècle en crise – cabarets de la nuit, bandes d’Apaches, bagnes coloniaux, asiles… Fusco a vécu dans les marges de l’Histoire. De ces zones liminaires est née une création incandescent et fulgurante : des milliers de figures féminines surgissent dans la nuit, dans une forme parallèle bouleversante, et habitée.
Son œuvre finit par intégrer la Collection de l’Art Brut, tout en échappant aux cadres. Fusco reste à la lisière de l’art « savant » et de l’art populaire, de l’institution et de l’art marginal, de la culture et de son affranchissement.
Une plongée dans l’univers d’un « exilé » – et dans ce que l’écart, parfois, révèle de plus brut.

Auteurs : Céline Muzelle et Manuel Anceau
Préface de Michel Thévoz

Présentation et signature le samedi 27 septembre à 15h dans la salle de l’auditorium de la Halle Saint Pierre en présence de Céline Muzelle et Manuel Anceau. 

 

L’œil hanté par Lucia Sagradini

L’oeil Hanté, l’art en alerte 1919-1983 par Lucia Sagradini

L’ouvrage Considérer la puissance des images tout en cherchant à échapper à leur pouvoir, à l’asservissement tant de l’image que de celui ou de celle qui regarde. Toujours chercher, alerte, la dimension subversive des images. Tel est le sujet de cet essai. Regarder implique l’action de saisir l’image et de sortir de la passivité et de la contemplation, mêlant nos histoires, savoirs, et mêmes nos ignorances, pour donner un sens. Dans un monde où les modes virtuels construisent et appuient les fantasmagories du capitalisme, et où les images, leurs flux, participent activement à accroître la passivité des êtres, l’atonie, la peur et l’aliénation, la possibilité de comprendre que le regard est une action politique devient essentielle. Le regard comme une puissance agissante – premier pas vers l’émancipation. L’attachement de Walter Benjamin aux images et à leur saisissement, dans une période de basculement, en dit long sur la vivacité du danger. Walter Benjamin pense que les images dialectiques renferment des expériences de liberté actualisables. Ces images reposent sur des formes venues du passé. L’espace du regard est bien celui d’une lutte politique. L’ordre du monde et la capacité de le bouleverser se tiennent « telles la fleur et l’ortie sur la même prairie… » comme le disait Victor Klemperer. Dans le passé se tiennent les sources et ressources de nos gestes futurs. L’œil hanté porte cette dimension de futur antérieur.

L’autrice : Lucia Sagradini est Docteur en sociologie de l’art et de la culture, professeure d’histoire de l’art et de théorie à l’ESAD des Pyrénées depuis 2017. Rédactrice en chef de Variations – revue internationale de théorie critique, elle poursuit un travail de longue haleine en différentes directions : écriture d’articles sur des pratiques artistiques actuelles, et sur les enjeux conceptuels contemporains ; réalisation d’Icônes pour Multitudes ; présentations d’expositions ou de catalogues ; traductions vers différentes langues : Martha Rosler, Gerd Arntz, John Holloway, Gregorio F. Baremblitt etc..

La scène ouverte du Chat Noir

La scène ouverte du Chat Noir de retour à la Halle Saint Pierre

Entrée libre – réservation 01 42 58 72 89

Scène Ouverte : L’heure où tout peut arriver. Que vous soyez poète aguerri ou pour la première fois sur scène, venez prendre le micro et partagez vos mots.

Julien Barret, slamo-linguiste et Romain Nouat, directeur de publication du Chat Noir, vous invitent à cet évènement poétique et oratoire unique. Ils vous présenteront l’histoire du cabaret historique du Chat noir, leur rencontre 130 ans après, et la naissance de la Nouvelle scène de poésie du Chat noir qui se réunit à Montmartre depuis le début de l’année 2020. Chaque mois, ils accueillent toutes celles et ceux qui souhaitent déclamer leur texte en direct, quelle que soit la forme de leur art poétique – vers compté, vers libre ou prose poétique, chanson, rap ou conte.

Dite Existence une amie de Jules et Jim

Dite Existence, une amie de Jules et Jim

Présentation par Martine Willot, autrice du livre édité par l’association La vie d’artiste awd. Lecture d’extraits des Nouvelles paysannes d’Existence, éditions Pleins chant, par Frida Morrone de la compagnie Astolfo sulla luna et des journaux de Pierre Roché et de Franz Hessel.

Avec la participation de Bruno Montpied, écrivain et peintre, spécialiste de peinture naïve et d’art brut et de Stéphane Polplimont, responsable librairie de la Halle Saint Pierre.

Première biographie d’Existence (1892-1952), peintre et conteuse,
Ce livre édité par l’association La vie d’artiste awd est une chronique de la vie imprévue
et mouvementée d’une petite bergère Limousine native de Saint-Léonard de Noblat.
Venue travailler à Paris, elle se retrouve à la rue. Un soir de février 1911, par une nuit
de demi-lune, sur le boulevard Montmartre, elle fait une rencontre providentielle, celle
d’Henri-Pierre Roché (auteur de Jules et Jim) et de son ami, l’écrivain et poète, Franz
Hessel qu’elle étonne et ravie par ses qualités rares de conteuse et sa personnalité
attachante.

Un visage intelligent, paysan, cabochard, cet air de gosse honnête…
Ils la surnomment Existence et ce nouveau nom, si beau, si étrange, l’intéressée le
perçoit comme une promesse de bonheur et l’adopte aussitôt. Les deux écrivains vont se déployer pour lui inventer une nouvelle vie, un nouveau métier, modèle à Montparnasse.
Elle posera à l’Académie Colarossi et pour Marie Laurencin, qui l’aidera elle-aussi.
Existence, emplie de reconnaissance pour Pierre et Franz, ne les écoutera pourtant que d’une oreille, poursuivant un temps sa vie aventureuse et folle avant de s’assagir.
Je veux écrire mes mémoires, comme vous, dit-elle à Pierre, cinq ans plus tard.
Écrire, oui, mais pas seulement…

La particularité d’Existence, sa différence, c’est de s’être partagée entre écriture et
peinture avec le même bonheur. Son œuvre est dédiée à son enfance limousine, à son pays natal, un univers préservé de la modernité et qui avait déjà à moitié disparu lorsqu’elle entreprend de lui redonner vie et couleurs par sa plume et son pinceau.

Ses nouvelles sont parues aux Œuvres libres en 1931 et 1939 et ses tableaux ont été exposés en 1949 à la galerie Cambacérès.
Elle disparaît à Paris à l’âge de soixante ans en 1952. Son mari le peintre Maurice
Taquoy se suicidera le lendemain matin.

 

 

« Existence écrivait mais peignait, et dessinait aussi. Il semble qu’elle ait pratiqué cette seconde discipline dans un second temps par rapport à l’écriture. Le but de l’opération étant en ce qui la concerne de dépeindre le milieu rural du Limousin qu’elle avait bien connu dans son enfance, comme elle l’a fait dans les deux seules nouvelles que l’on connaît d’elle, mais dans une langue visuelle, qui dit autre chose, et qui prolonge. La plupart des peintures recensées par Martine et Bertrand Willot évoquent cette enfance.
Sa peinture que l’on peut qualifier de « naïve », ce qui selon moi n’entraîne aucune condescendance ou une quelconque manière de rabaisser cet art, est à connaître. On voit quelques-unes de ses œuvres reproduites dans les deux livres que les Willot ont consacrés à cette amie de « Jules et Jim », de même qu’on peut les découvrir, matériellement parlant, au Musée Cécile Sabourdy à Vicq-sur Breuilh, où elles sont prêtées.

Au cours de l’après-midi que la Halle Saint-Pierre propose pour découvrir un peu mieux Existence, j’ai été chargé de présenter sur écran plusieurs reproductions de ses tableaux et dessins, en les choisissant en fonction de leur valeur esthétique, et en tentant de les mettre en regard avec d’autres peintures dites naïves, extraites de ma collection ou provenant de sources présentant des œuvres analogues en termes de traitement esthétique ou documentaire. Afin de lancer un signe à tous ceux qui n’ont pas abandonné l’idée de continuer de s’intéresser au corpus vaste et hétéroclite de l’art naïf, genre d’art autodidacte qui a été supplanté (injustement) par la vogue de l’art brut depuis quelques décennies.
L’art naïf insolite et de qualité (à distinguer de l’art naïf mièvre et gentillet) a toujours quelque chose à nous dire. L’œuvre d’Existence, placée à côté d’autres participants à cette catégorie d’art, ne souffre aucunement ‒ au contraire ‒ d’être associée à des artistes naïfs déjà repérés. »

Bruno Montpied
Peintre autodidacte et chercheur indépendant, collectionneur, auteur d’Éloge des Jardins anarchiques et du Gazouillis des éléphants, ouvrages consacrés aux créateurs populaires d’environnements en extérieur.

Le cas Lambert, éditions le Lampadaire

Un certain effet mêlé de beauté et d’effroi

Dimanche 18 mai à 15h

 

À l’occasion de la sortie du dernier ouvrage des éditions Le Lampadaire, Le cas Lambert ⎻ seconde parution de la collection Curiosités ⎻ Sophie Saulnier, directrice éditoriale de la publication, sera en conversation avec Julie Cheminaud, philosophe, et Vincent Duché, chercheur en art. 

« Lambert, fou ! m’écriai-je frappé de stupeur. Et par quel événement ? C’était la plus riche mémoire, la tête la plus fortement organisée, le jugement le plus sagace que j’aie rencontrés ! » Balzac, Louis Lambert

Le Cas Lambert est une réédition du Louis Lambert de Balzac, un texte peu connu du grand public, mais considéré par les balzaciens comme une de ses œuvres les plus importantes. Le roman est suivi d’études composées à partir de documents-textes, documents-images et de textes dits « interpolés ». Le thème est l’aliénation mentale dont un des traits majeurs est la confusion entre fiction et réalité. L’ouvrage reprend les démarches de l’art archiviste.

En 304 pages et 154 images, Le cas Lambert éclaire le texte de Balzac et met en perspective les tentatives des médecins aliénistes pour explorer le cerveau humain et résoudre son énigme.

 

 

Dédicace Olga Caldas

DÉDICACE OLGA CALDAS

Dimanche 4 mai de 15h à 18h

”LE JARDIN AUX SENTIERS QUI BIFURQUENT »
Photographies en noir et blanc d’Olga CALDAS, de 2016 à 2025.
Éditions Carnets-Livres, mai 2025.
 
TEXTES
Marc DUVILLIER, historien de l’art : « Accueillir l’invisible »,
Pascal HECKER, artiste, écrivain : « Le miroir du merveilleux »,
Jean-Pierre KLEIN, psychiatre et écrivain : « Le jardin d’Olga Caldas »,
Martine LECOQ, écrivaine et critique d’art : « Fleurs en voyage »,
Laurent QUÉNÉHÉN, critique d’art et commissaire d’exposition :
« La beauté sauvera le monde ».
Poèmes de Daniel BESACE, Patrick NAVAÏ.
Entretien d’Olga CALDAS par Patrick NAVAÏ.
Éditions CARNETS-LIVRES

Couverture entièrement cousue et reliée à la main par l’éditeur Daniel Besace.
Parution le 4 mai 2025.
 
« Chez Olga Caldas, l’érotisme omniprésent n’est jamais ostentatoire, il est vulnérable, soumis à des métamorphoses, il se cache, dans une cérémonie rituelle d’un bain japonais, dans la corolle d’une fleur, dans un “Rolleiflex” négligemment posé à l’emplacement du sexe et qui devient un œil ouvert sur le monde (…) »

– Pascal HECKER, artiste et écrivain
 
 
 
 

La Cabaret Slam du Chat Noir

Le Cabaret Slam du Chat Noir est de retour à la Halle Saint Pierre

Halle Saint Pierre – Auditorium

De 15h à 16h, la Scène Cabaret :
Un spectacle oratoire, avec une sélection des meilleurs poètes et poétesses de leur Scène de poésie. Une heure intense, vibrante, entre mots ciselés, performances habitées et émotions à fleur de peau.

De 16h à 17h, la Scène Ouverte :
L’heure où tout peut arriver. Que vous soyez poète aguerri ou pour la première fois sur scène, venez prendre le micro et partagez vos mots.

Pour retrouver toutes les informations de la première Scène de poésie du Chat Noir à la Halle Saint Pierre : cliquez ici 

 

Ronces éditions présentent Jean Meckert

RENCONTRE-PRESENTATION

Le Boucher des Hurlus de Jean Meckert
réédité par Ronces éditions

Samedi 26 avril à 15h
Entrée libre – Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

 

À l’occasion de la réédition du Boucher des Hurlus de Jean Meckert chez Ronces éditions, aura lieu une présentation de l’ouvrage par Quentin Ganteil, éditeur, et Saint Molotov, illustrateur. Ils évoqueront plus largement l’œuvre de Jean Meckert et proposeront une dédicace en fin de séance.

Jean Meckert (1910-1995) exerce une multitude de petits métiers avant de se mettre à écrire les romans rageurs que l’on connaît. Son histoire personnelle et celles de ses personnages s’entrechoquent souvent. Écrivain prolétarien et libertaire passé au roman noir, il écrit plusieurs dizaines de récits sous de multiples pseudonymes, dont celui de Jean Amila. Trente ans après sa mort, son œuvre, éloignée de toute forme de complaisance, reste celle d’un auteur révolté par la bassesse de ses contemporains et qui exprime, à travers ce style oral qui lui est si particulier, un besoin viscéral de liberté.

Le Boucher des Hurlus :
1918. Michou, huit ans, est à la tête d’une bande d’orphelins de guerre. Rongé par l’esprit de vengeance, il part à la recherche du boucher des Hurlus, le général-massacreur qui fit fusiller son mutin de père, afin de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Servi par un style décapant, Jean Meckert s’attache de nouveau à montrer la dégueulasserie de la guerre à travers la cruauté d’une poignée d’officiers et la lâcheté des gens de l’arrière. Cette fois-ci, tout passe par les yeux de l’enfance et c’est ce qui contribue à la force du récit. Incarnés avec justesse, les dialogues prennent littéralement aux tripes.

Les rencontres de L’herbe qui tremble

Les éditions L’herbe qui tremble

invitent à rencontrer les auteurs

Patricia Castex Menier
Isabelle Lévesque
Laurent Faugeras
Arnoldo Feuer

Samedi 5 avril à partir de 15h
Auditorium de la Halle Saint Pierre
Entrée libre – Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

Pour cette séance consacrée à la poésie, les éditions L’herbe qui tremble proposent la rencontre de 4 poètes : Patricia Castex Menier (autrice de Contre-jours), Isabelle Lévesque (autrice de Passer outre), Laurent Faugeras (auteur de La vie extime) et Arnoldo Feuer (auteur de Le bec de la mésange).
Auront lieu une présentation des auteurs, diverses lectures et discussions, suivies d’un moment d’échange avec le public.