Merveilleuse utopie

Présentation de presse de l’exposition

Merveilleuse utopie

Dimanche 23 juin à 15 heures – entrée libre

La séance sera animée par les trois commissaires, membres du groupe surréaliste de Paris : Sylwia Chrostowska, Joël Gayraud, Guy Girard et par Laurent Doucet, président de l’association « La Rose Impossible » chargée de l’organisation des expositions et des événements dans la Maison André Breton.

Le 5e numéro de la revue Alcheringa et le catalogue de l’exposition
« Merveilleuse utopie »
seront présentés et disponibles à cette occasion.

Halle Saint Pierre – à l’auditorium (entrée libre)
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

Dossier de presse – Merveilleuse utopie

Du 6 juillet au 7 septembre 2024 le Groupe Surréaliste de Paris organise la XiXe exposition internationale du surréalisme à Saint-Cirq-Lapopie en partenariat avec
l’association La rose impossible, gestionnaire du Centre international du surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale. Cette exposition, intitulée Merveilleuse utopie, se tiendra dans les Maisons André Breton et Émile Joseph-Rignault.

Bien qu’entrant dans le cadre du centenaire de la parution du Manifeste du surréalisme, l’exposition n’est en rien commémorative, mais est conçue pour marquer la persistance du surréalisme comme mouvement vivant dans sa continuité après la mort de Breton en 1966, et ce dans l’esprit des expositions de 1938, 1947, 1959, 1965 et 1976. À cette fin, la plus grande partie de l’espace sera consacrée à des œuvres contemporaines d’artistes et groupes européens (France, Espagne, Italie, Pays-Bas, République tchèque, Slovaquie, Royaume-Uni…) et américains (États-Unis, Canada, Mexique, Brésil, Argentine…). Une place sera faite à des œuvres d’art brut ou singulier que leur puissance imaginative fait figurer dans les marges du surréalisme.

Pourquoi Merveilleuse utopie ? Pour rappeler les principes révolutionnaires du surréalisme – transformer le monde, changer la vie, refaire de toutes pièces l’entendement humain (A. Breton) – et la place centrale qu’il accorde aux pouvoirs émancipateurs de l’imagination. Ceci en opposition à l’idée que le surréalisme serait une esthétique ou un simple mouvement artistique.

L’île étant traditionnellement le lieu privilégié de l’utopie, l’exposition est conçue comme
un parcours à travers cinq îles dessinant un archipel utopique :

L’île des songes
L’île de la révolte
L’île des métamorphoses
L’île d’amour
L’île d’abondance

Les thèmes transversaux seront l’attraction passionnée selon Charles Fourier (1772-1837) et le monde à l’envers du pays de Cocagne. Au-delà de l’utopie originelle de Thomas More (1516) et de toutes celles conçues dans son sillage, le surréalisme aujourd’hui vise à réenchanter l’utopie comme lieu du bonheur tant individuel que collectif.


Guy Girard, La canicule des sirènes, 1997, huile sur toile, 92 x 73 cm

Aux frontières de la psychanalyse et de l’art

CONFERENCE
Par trois psychanalystes spécialisées dans la petite enfance
Etty BUZYN
Psychanalyste, écrivaine et artiste dont les œuvres sont montrées dans l’exposition 
AUX FRONTIERES DE L’ART BRUT
à la Halle Saint Pierre jusqu’au 25 février 2024
&
Eva-Marie GOLDER
Psychanalyste et écrivaine

Nicole YVERT
Psychanalyste et écrivaine

Dimanche 4 février 2024 à 15 heures, entrée libre

Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation conseillée : 01 42 58 72 86

 

Etty Buzyn, dessins 

 

Notices biographiques

Etty Buzyn

Etty Buzyn est une psychologue clinicienne et psychanalyste, formée  entre autres à la prise en charge des problèmes relationnels mère /bébé, par Françoise Dolto. Elle est également l’autrice de plusieurs livres spécialisés dans la petite enfance. Depuis toujours, elle écrit et prend des notes à chaque séance, puis de temps à autre, dessine quelques traits sur la chemise en carton du dossier de ses patients. Pendant que le patient en analyse déroule le fil de sa pensée, sur laquelle Etty Buzyn se concentre, elle trace sans préméditation des lignes, des formes, une expression graphique que le discours singulier du patient lui inspire. Au fil des séances, la parole circule d’Inconscient à Inconscient pour devenir une « œuvre commune » dont témoigne le dessin.
Elle a travaillé dans les services hospitaliers de Paris, en maternité, néonatalogie, pédiatrie et  a supervisé des services de périnatalité en Province. Elle a donné de nombreuses conférences en France et à l’étranger (Chine, Canada …), sur le thème de la  » La relation précoce mère / bebé » et sur celui de « La  créativité ».

Elle est l’auteur notamment de  Papa, maman, laissez-moi le temps de rêver, Albin Michel, 1999 ; Éduquer à la confiance; en soi, en l’autre, aux autres. À l’école, en famille et dans tout lieu de la vie sociale, avec Denis Gobry, éd. Chronique Sociale, 1999 ; Me débrouiller, oui, mais pas tout seul, Albin Michel, 2001; La Nounou, nos enfants et nous; le guide, Albin Michel, 2005 ; Je t’aime donc je ne céderai pas !, Albin Michel, 2009 ; Quand l’enfant nous délivre du passé, Odile Jacob, 2011.

Eva-Marie Golder

Elle est docteur en psychologie et psychanalyste. Élève de Françoise Dolto et de Marcel Czermak, elle exerce en cabinet libéral à Paris et anime des formations à la psychopathologie infantile à Paris et en province. Elle a enseigné à l’université de Strasbourg, a travaillé en Action Éducative en Milieu Ouvert et en psychiatrie infantile. Elle est notamment l’auteur d’Au seuil de l’inconscient, le premier entretien, Payot et d’Au seuil de la clinique infantile, Erès, Un temps pour apprendre, un espace pour penser, Retz
Elle a travaillé en séminaire avec Etty Buzyn pendant plusieurs années sur la question de cette production picturale insolite au sein des séances d’analyse et continue toujours à explorer la question de la construction de la pensée durant la petite enfance et le destin des psychopathologies précoces.

Nicole Yvert

L’expérience de Nicole Yvert s’est trouvée beaucoup enrichie par sa pratique psychanalytique auprès de bébés traumatisés, mobilisant tous ses sens pour fabriquer de la pensée. Aussi a-t-elle été particulièrement sensible aux productions graphiques d’Etty Buzyn, productions témoignant de son écoute intense, avec tout son corps.

Elle est l’auteure aux éditions des crépuscules de : Accomplir la promesse de l’aube, 2016, Vous qui savez ce qu’est l’amour, 2020, et de Macha dans les pas d’Antigone, 2024.

 

Joseph KURHAJEC

RENCONTRE & SIGNATURE
Joseph KURHAJEC
et ses créations ludiques

DU 14 AU 17 DECEMBRE 2023 DE 11H A 17H, RDC- ENTREE LIBRE

Ses œuvres sont également à découvrir dans l’exposition HEY!CERAMIQUE.S

Joseph Kurhajec / États-Unis (1938)
Joseph Kurhajec a grandi dans un ranch d’élevage de visons dans le Wisconsin, au sein d’une famille catholique pratiquante. Il vit à New York de 1963 à 1971 où il fréquente les mêmes cercles qu’Andy Warhol ou Frank Stella. Lors de cette période, il crée des sculptures enveloppées dans du cuir, de la corde et de la fourrure. Kurhajec utilise le métal, puis élabore des œuvres mêlant divers matériaux tels la céramique, la pierre, la corne, les ossements animaux, et réalise de la gravure, de la peinture et des collages. Le monde animal y est omniscient, et constitue le plus direct transformateur de ses idées. Ses œuvres qu’il a appelées un temps « art momifié » sont chargées, à la manière de fétiches.

Le Bois d’Orion

 RENCONTRE
A l’occasion des 30 ans des éditions Le Bois d’Orion

autour de 
Charles Duits, René Daumal et Kudsi Erguner


En présence de Jean-Philippe de Tonnac et de Kudsi Erguner
Présentation : Christian Le Mellec
 Introduction Le Bois d’Orion / Christian  Le Mellec

 Samedi 2 décembre 2023 de 14h à 16h – entrée libre
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

  • Charles Duits
    Introduction par Christian Le Mellec
    Lecture d’extraits de Fruit sortant de l’abîme et de La conscience démonique
  • René Daumal
    Introduction par Christian Le Mellec
    René Daumal, le perpétuel incandescent par Jean-Philippe de Tonnac 
  • Kudsi Erguner
    Introduction par Christian Le Mellec
    Rencontre avec Kudsi Erguner autour de La fontaine de la séparation
    Musique de Kudsi Erguner (ney)

 

Le bois d’Orion édite des textes littéraires qui allient recherche (intellectuelle, artistique, spirituelle) et qualité de l’écriture et qui, en outre, partagent tous une certaine magnétisation.

Quatre domaines d’édition sont les nôtres : la littérature contemporaine, les textes de l’Orient, les écrits d’artistes sur leur travail et les ouvrages de spiritualité. Que le récit d’un auteur contemporain, les carnets d’une chorégraphe, le commentaire d’un soutra, puissent voisiner avec un recueil de poésies chinoises dans le temps partagé de l’expérience humaine, d’une quête du réel.

Les éditions Le bois d’Orion ont également publié six numéros de la revue Sorgue et ont été créées en 1993 par Christian Le Mellec. Il a par ailleurs créé et animé les Rencontres de Poésie de L’Isle-sur-la-Sorgue.

 

Machins d’art

 RENCONTRE
autour de l’ouvrage édité pour les
40 ans du LaM
de Villeneuve d’Ascq
« Machins d’art. Une histoire croisée de l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut »
 In Fine éditions, oct. 2023

Avec les auteurs :
Savine Faupin, Jeanne-Bathilde Lacourt
et Christophe Boulanger.

Samedi 2 décembre de 17h à 18h30 – entrée libre
Réservation indispensable : 01 42 58 72 89

Auteurs

Sous la direction de Jeanne-Bathilde Lacourt, conservatrice en charge de l’art moderne au LaM. Avec la collaboration de Stéphanie Verdavaine, Camille Veit, Savine Faupin, Joëlle Pijaudier-Cabot, Jeanne-Bathilde Lacourt, Annette Becker, Baptiste Brun, Laure Cheynel, Fabrice Flahutez, Christophe Boulanger, Roberta Trapani, Antoine Pickels, Benoit Villain, Cécile Cunin, Marie-Amélie Senot, Xavier Ballieu, François Piron et Grégoire Prangé.

 

machins d’art

une histoire croisée de l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut

« C’est-à-dire qu’il y a de l’art partout. On pourrait même se demander si l’art c’est pas puissant. On peut penser à l’univers, ça peut bien être de l’art aussi. L’art de l’Univers. C’est le machin d’artiste de l’art qui a fait disparaître la misère. » André Robillard

Pour son quarantième anniversaire, le LaM propose une histoire croisée de l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut à partir de sa collection. En incluant la création d’individus autodidactes, isolés ou internés dans un inventaire qui s’étend de 1869 à aujourd’hui, le musée porte un regard décloisonné, insolite et réjouissant sur plus d’un siècle et demi de création.

Le LaM est le premier musée de France à réunir dans sa collection des œuvres d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut. Né de la donation d’art moderne de Geneviève et Jean Masurel en 1979, il est pensé dès son inauguration en 1983 comme un lieu d’accueil pour la création contemporaine. L’association L’Aracine lui fait don, en 1999, de son importante collection d’art brut constituée dans le sillage de Jean Dubuffet. Depuis, par le biais des expositions temporaires, des accrochages et de la programmation culturelle, il s’attache à écrire une histoire de l’art et de la modernité qui prenne en compte l’émergence de pratiques marginales ou singulières de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours.

CLUB BIZARRE

CONFERENCE PERFORMATIVE
A l’occasion de la parution du livre
CLUB BIZARRE
de Nathalie Quintane et Stéphane Bérard
Editions PLI, septembre 2023
Nous présenterons leur ouvrage singulier aux confluences du dadaïsme
et l’après-littérature, au cours d’une conférence performative.

Samedi 4 novembre de 14h à 16h – entrée libre
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

« Cabinet curieux de l’expérimentation écrite, ce qui à première vue semble être un livre est en fait un jeu de piste, ayant pour but l’esquive systématique des attentes du lecteur. À chaque fois que ce dernier croit tenir un angle, il se trouve immédiatement face à une courbe et ainsi de suite. Une lecture assurément déroutante pour les gardiens du sens et de la signification, mais c’est précisément la prouesse du texte. » – David Hoare – Club Bizarre ou le calembours retrouvé.

Plus d’infos sur le blog DIACRITIK

 

 

Séverine Perrier

Exposition du  2 au 31 octobre 2023
&
Rencontre + dédicace du livre
« Hurluberlures d’une grand-mère pas très sage »

Samedi 14 octobre de 15h à 17H – entrée libre

Halle Saint Pierre – à la librairie

Durant l’exposition à la librairie, il y aura d’une part « mes boîtes » ainsi que les illustrations originales du livre, également en collage et en volume.

Je crée essentiellement des personnages en collage que j’installe dans des boîtes en bois,  boîtes à clous, boîtes à pigments, coffrets de pêche. Chaque boîte a son vécu et porte les marques du temps.
Mon quotidien s’incarne dans chacune d’elle à travers des combinaisons d’images découpées issues de revues anciennes ou de la culture populaire. Ma recherche tend à sublimer l’ordinaire, à révéler des possibles merveilleux tapis dans le réél, J’ai un diplôme de L’École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes, une formation en art-thérapie et en décor de spectacle. Je partage mon activité entre expositions et ateliers d’expression plastique pour enfants.
Je vis et travaille dans le centre de la France.

Séverine Perrier. Plasticienne/Illustratrice.
06.59.15.89.74.

 

 

L’herbe qui tremble

Rencontre littéraire
Deux poètes de L’herbe qui tremble présenteront leurs nouveaux livres

BÉATRICE MARCHAL
présentera en avant-première
Salomé, ma salamandre

JEAN-LOUIS RAMBOUR
sera présent avec deux livres :
Y trouver la fièvre
La bonne volonté de vivre

Samedi 3 février 2024 à 15 heures – entrée libre
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

En présence des auteurs et de l’éditeur Thierry Chauveau

 

 

 

 

 

 

BÉATRICE MARCHAL
Salomé, ma salamandre
« En découvrant la mise au tombeau de Chaource, sculpture réalisée par le Maître de Chaource, la poète s’est attachée à la figure de Salomé : « …selon l’invariable composition d’une Mise au tombeau en ce début du XVIe siècle, il ne peut s’agir que de Marie Salomé, femme de Zébédée et mère de Jacques et Jean – pourtant quel rapport entre cette femme mûre, si l’on en croit la tradition biblique, et cette discrète figure dont la fraîcheur est celle de la prime jeunesse ? Choc d’une rencontre à la mesure de la beauté et du sens réunis – mais quel sens ? Qui est-elle, cette jeune fille, avec son visage ovale et plat, ses traits d’une exquise délicatesse[…], cette Salomé, pour que le sculpteur,
en la plaçant pour ainsi dire au centre, ait tacitement indiqué l’importance qu’elle avait à ses yeux? »

JEAN-LOUIS RAMBOUR
Y trouver la fièvre dont  Pierre  Tréfois, s’exclame : « Nous  qui suivons Jean-Louis Rambour pas à pas, vers à vers, en lecteurs happy few (et flattés par ce statut), sommes cette fois encore contaminés, embrasés, « les yeux gorgés de blanc », par cette fièvre de voir, sentir, vibrer, d’être éternellement / étonnamment séduits … »

La bonne volonté de vivre réunit 28 poèmes sur le thème du passeur : « Chaque homme a son passeur, depuis l’enfant/sans aucun prélude, jusqu’au vieillard qui fête/ vertement le centenaire de sa puberté,/ en passant par le jeune homme dont la parenthèse/ se ferme tôt. Il existe donc un fleuve, une rive.»

 

 

Stifter

RENCONTRE / TABLE RONDE 

L’ ATELIER DU ROMAN
à l’occasion de ses 30 ans organise une table ronde sur 

STIFTER AUJOURD’HUI

Adalbert Stifter (1805 – 1868). Lu et aimé à son époque, admiré plus tard par des grands écrivains comme Nietzsche, Walser, Kafka et Kundera, l’auteur de L’Arrière-Saison est probablement l’écrivain le plus actuel de nos jours : personne autant que Stifter, qui a aussi été un excellent paysagiste, n’a réussi à lier l’humaine condition à la beauté (et non à l’utilité) de la nature.

Samedi 28 octobre 2023 à 15 heures – entrée libre
Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89

TABLE RONDE

Lakis Proguidis animera une discussion autour de quatre lectures différentes
de l’œuvre stiftérienne :

1- un monde qui valorise la lenteur par Eryck de Rubercy,
2 – un monde idyllique, par Denis Grozdanovitch,
3 – un univers d’inquiétante étrangeté par Pascal Hecker,
 4 – une exploration de l’humain considéré comme un monde particulier par
Jean-Yves Masson.

 

Adalbert Stifter (1805 – 1868), natif de Bohême, peintre, pédagogue, romancier et nouvelliste, est resté à l’écart des grands bouleversements artistiques et culturels qui ont commencé à secouer l’Europe au milieu du XIXe siècle. Ce qui ne signifie pas que son œuvre n’a pas été, et n’est toujours, appréciée et aimée. Cependant Stifter n’a jamais été considéré comme faisant partie des écrivains qui ont marqué durablement l’imaginaire des Européens. Peut-être alors le temps est venu de le découvrir. Peut-être son « écart » du canon moderniste traduit l’œuvre d’un écrivain qui avait pris ses distances par rapport au monde qui à son époque se dessinait à l’horizon et qui est aujourd’hui le nôtre.

  1. Pourquoi un numéro de L’Atelier du roman sur Stifter ?

Pourquoi relire Stifter aujourd’hui ? Pourquoi revenir à ce peintre et écrivain de langue allemande de la première moitié du XIXe siècle ? Natif de Bohême, qui faisait alors partie de l’Empire autrichien, Stifter a beaucoup été apprécié de ses contemporains. Depuis, son œuvre n’a cessé de séduire des grands écrivains de tous bords, de Nietzsche à Kafka et de Walser à Kundera. En France son œuvre est traduite abondamment et continue à être éditée et rééditée.
Mais ce n’est pas seulement pour ses qualités littéraires déjà reconnues que nous proposons ce retour à Stifter. Nous sommes absolument convaincus que Stifter, par son humanisme et par ses rapports d’amitié avec la nature, est plus que jamais actuel.
Qui sait ? Peut-être, à moins cinq, le temps est-il venu d’entendre la voix qui émane des profondeurs de cette œuvre : la nature n’a pas besoin tant de notre protection que de notre affectivité.

  1. Et pourquoi une table ronde sur Stifter ?

L’Atelier du roman ne se contente pas de la simple publication d’articles sur tel ou tel sujet. Il fait tout pour lancer la discussion. De préférence dans un endroit où peuvent se rassembler écrivains et public. L’essentiel est d’ouvrir le dialogue vers d’autres points de vue, de croiser nos lectures. Plus on parle en commun d’une grande œuvre artistique, plus la sensibilité de chacun en est imprégnée. Et plus nous sommes capables de lire le Livre du monde. De cette disponibilité d’écouter les autres, on ne trouvera de meilleur exemple que Stifter lui-même. On peut dire que la beauté exceptionnelle de son œuvre résulte de son dialogue avec les hommes et avec la nature. Et de sa foi en la valeur unique et irremplaçable de tout ce qui vit.

Une table ronde n’est pas un débat. Dans un débat il y a forcément des perdants et des gagnants. Dans un dialogue tout le monde gagne. En priorité l’œuvre.

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Notices biographiques des intervenants

Jean-Yves Masson, né en 1962, a étudié la littérature et la philosophie. Il publie ses premiers poèmes en 1986 et, à partir de 1989, se fait connaître comme traducteur d’italien, d’allemand et d’anglais. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, il commence une carrière universitaire puis s’en détourne pendant près d’une dizaine d’années pour vivre de ses activités de traducteur littéraire, d’éditeur (directeur du domaine allemand des éditions Verdier), et de critique littéraire, collaborant régulièrement au Panorama de France Culture dans les années 1990. Il publie ses premiers livres de poésie en 1995 : Offrandes (éd. Voix d’Encre), Onzains de la nuit et du désir (Cheyne éditeur), et son premier roman en 1996 (L’isolement, éd. Verdier). Il soutient une thèse de littérature comparée en 1998 et enseigne à l’université, d’abord à Nanterre, puis à la Sorbonne à partir de 2004, tout en continuant à collaborer au Magazine littéraire où il tient pendant dix ans une chronique sur la poésie. Il a publié à ce jour trois livres de poèmes (dont Neuvains du sommeil et de la sagesse, prix Max Jacob 2008), deux romans, des aphorismes, des essais et un livre de nouvelles, Ultimes vérités sur la mort du nageur (éd. Verdier, 2007) qui lui vaut le Prix Goncourt de la nouvelle. En 2015, il fonde avec Philippe Giraudon une maison d’édition artisanale diffusée par Les Belles Lettres, les éditions de la Coopérative, dont le catalogue atteint 80 titres fin 2023. Dans le cadre universitaire, il a notamment co-dirigé avec Yves Chevrel une Histoire des traductions en langue française en quatre volumes publiée aux éditions Verdier de 2012 à 2018, fruit du travail de près de 200 collaborateurs, qui décrit et évalue pour la première fois de façon précise la place du travail des traducteurs dans la constitution du patrimoine intellectuel de la langue française. Ses travaux portent sur la théorie de la traduction, la poétique et les relations entre musique et littérature. Pour son œuvre de traducteur d’allemand, il a reçu en 2015 le Prix lémanique de la traduction, et pour ses traductions de l’italien, le Prix du ministre italien de la culture en 2016. Il est membre étranger de l’Académie bavaroise des Beaux-Arts (section littérature) depuis juillet 2023.
Jean-Yves Masson a traduit et édité de très nombreux auteurs allemands, italiens et irlandais classiques aussi bien que contemporains. Il a traduit Descendances d’Adalbert Stifter chez Jacqueline Chambon en 1996 (rééd. Cambourakis, 2018). Sa traduction du dernier récit de Stifter, Dans la forêt de Bavière, est à paraître en 2024 aux éditions de la Coopérative avec une préface de Wolfgang Matz.

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Eryck de Rubercy, essayiste, auteur notamment des Douze questions à Jean Beaufret à propos de Martin Heidegger (Aubier, 1983, réédition Univers-Poche, coll. Agora, 2011 avec une lettre-préface de Marguerite Yourcenar) et de Parfums (Fata morgana, 2009), critique littéraire, membre du comité de rédaction de la Revue des Deux Mondes, est aussi traducteur d’écrivains et de poètes allemands (Prix Nelly-Sachs, 2004), notamment des Lettres sur Cézanne de R. M. Rilke (Cahiers de l’Énergumène, 1983), des essais sur Hölderlin de Max Kommerell (Aubier, 1989), de poèmes de Stefan George (Maximin, 1981 et Effigies, 2004, Fata morgana.), ainsi que de cinq volumes de l’œuvre d’August von Platen (La Différence, 1993-2002) et de Grèce de Hugo von Hofmannsthal (Isolato, 2012).
On lui doit également l’ouvrage Brancusi (Cercle d’art, 1995) et l’édition des Trois variations sur Claude Monet de Louis Gillet (Klincksieck, 2010) ainsi que celle de ses essais et conférences De Giotto à Matisse (2012, Klincksieck, 2012) mais aussi de la monographie d’Eugène Plon consacrée à Bertel Thorvaldsen (2020, Klincksieck).
On lui doit par ailleurs la présentation d’œuvres d’Ernst Meister (Éditions du Rocher, 2005), de Gottfried Benn, de Peter Handke (La Différence, 2006), de Friedrich Gundolf traduit par Alexandre Vialatte sur Heinrich von Kleist (Éditions du Félin, 2011), d’articles de la Revue des Deux Mondes sur Les totalitarismes : communisme et nazisme dans les années trente avec une préface de Michel Crépu (Christian Bourgois éditeur, 2010), de textes sur La controverse Wagner à propos de Tannhäuser à Paris en 1861(Univers-Poche, coll. Agora, 2012) et des Pensées de Jean Paul Richter (Univers-Poche, coll. Agora, 2016).
C’est sa relation familière avec la nature dans l’activité de sauvegarde d’un parc paysager qui est à l’origine de son anthologie Des poètes et des arbres (La Différence, 2005) et de la traduction en 1998 des Aperçus sur l’art du jardin paysager du prince parcomane Hermann von Pückler-Muskau, dont il a traduit également la Petite revue de parcs anglais (Klincksieck, 2014).
Il est aussi l’auteur de l’Esthétique du jardin paysager allemand XVIIIe-XIXe siècle (Klincksieck, 2014), ouvrage mené en collaboration avec Stéphanie de Courtois et Marie-Ange Maillet et dernièrement de La matière des arbres (Klincksieck, 2018). À paraître en 2024 : L’univers des arbres (Bouquins).

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Denis Grozdanovitch, Curriculum vitae quasi exhaustif
1946  Naissance à Paris, par un jour de pluie tenace…
1950  Ma grand-mère Madeleine m’offre ma première raquette de tennis.
1952  Je passe beaucoup de temps dans le fond du jardin en compagnie du chat et du chien. J’observe passionnément les insectes et je fais connaissance avec la solitude – à qui je tenterai par la suite et aussitôt que j’en aurai l’occasion, de fausser compagnie.
1958 Après la visitation d’une pensée fugitive, qui m’apparait comme merveilleuse, je  commence à rédiger des carnets.
1963  Je remporte le Championnat de France junior de tennis.
1964  Je découvre Blaise Cendrars et je réalise que je suis  un contemplatif contrarié.
1965   Je voyage beaucoup avec l’Équipe de France de Tennis ; je remporte un certain nombre de tournois et je deviens très vaniteux.
1966  Le jury d’examen décide, ému par mon éloquence brouillonne, de m’allouer le baccalauréat Philo bien que je n’ai répondu correctement à aucune question.
1967 J’intègre l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques) et je filme inlassablement mes voisins, les nuages et les canards du Parc Montsouris. On me reproche un défaut de casting.
1968   Depuis le balcon de mon appartement, j’observe avec beaucoup d’intérêt ce que je peux apercevoir des événements de Mai, cependant, à cette époque, je m’intéresse nettement plus à la botanique.
1972  Je découvre le Squash et je joue tous les jours. Je fréquente assidûment la cinémathèque de Chaillot et l’aquarium juste en face où je donne la plupart de mes rendez-vous galants.
1975 Je remporte le Championnat de France de Squash. Naissance de ma fille Emilie. Je lis Proust. Je voyage aux Etats-Unis.
1976  Je découvre La Courte Paume, qui deviendra mon sport de prédilection. Je n’ai toujours pas lu un livre de Marguerite Duras.
1978 Coup de foudre pour ma future épouse Judith, sans qui je n’aurais sans doute jamais eu le courage de publier un seul livre.
1980  Je perds mon titre de champion de France de Squash conservé cinq ans.
1981 Je deviens membre actif de l’Ecole du Chat, association bénévole qui nourrit les nombreux chats errants (vraisemblablement alléchés par les relents tenaces des poissons exotiques) qui se sont réfugiés dans les décombres de L’aquarium du Trocadéro désormais détruit et où je ne peux plus donner mes rendez-vous galants.
1982  Après la troisième tentative, je ne parviens toujours pas à terminer l’Ulysse de James Joyce. Je n’ai toujours pas lu un livre de Marguerite Duras.
Je publie divers textes dans diverses revues dont la NRF de Gallimard, sous la houlette de Jacques Réda.
1992   Beaucoup plus affecté par la mort de mon chat que par l’écroulement de l’empire soviétique.
1994     Rien de particulier.
1995    J’écris un recueil de poèmes « secs » intitulés : « La Faculté des Choses » –  Publié au Casrtor Astral avec une préface « divinatoire » de Francis Dannemark.
1997 Très désorienté par la mort de mon père qui fut un merveilleux mentor dans toutes les disciplines artistiques, existentielles et sportives.
1999  Mort de ma sœur Isabelle dans un chambre impersonnelle de l’hôpital Villejuif, tandis qu’en contrebas, au cœur d’un terrain vague, des enfants font voler dans le vent un cerf-volant rouge.
2001  Durant l’été, je rédige, presque sans y penser et comme guidé par une sorte de fil onirique, le « Petit Traité de Désinvolture ».
2002   23 août : parution du « Petit Traité » aux éditions José Corti qui devient un best-seller grâce au bouche à oreille.
Septembre : beaucoup d’articles élogieux dans la presse, je reçois de nombreuses lettres de lecteurs.
Octobre : le livre est nominé pour le prix Renaudot Essais, pour le prix Décembre, Fondation Wepler, Cultures et Dépendances, Cazes, Grand-Gousier à Saumur, France Télévision. Le Livre n’obtient aucun de ces prix.
Novembre : le livre reçoit le prix de La Société des Gens de Lettres. Classé N°7 dans la sélection des Vingt meilleurs livres de l’année par le Journal Lire.
2003  Je tente de me remettre de toutes ces émotions, qui ont bousculé le train paisible de mes habitudes, en me consacrant à mon élevage d’escargots de Bourgogne. J’observe attentivement la manière qu’ont ces sages petites bêtes de rentrer dans leur coquille à la moindre alerte ! J’envisage d’abandonner définitivement le projet de lire un jour Marguerite Duras… Je commence à correspondre régulièrement avec Simon Leys en Australie, il approuve mon renoncement.
2005 Mon recueil Rêveurs et nageurs (José Corti) reçoit le Prix des Librairies initiales.
Je prends la décision irrévocable de ne plus me déplacer qu’à vélo dans Paris.
2006  Parution chez Robert Laffont, de « Brefs aperçus sur l’éternel féminin» qui me valent ce que j’escomptais : un certain nombre de nouveaux contacts féminins…  et accessoirement le Prix Alexandre Vialatte,
2008 Août : ma mère meurt à l’hôpital en me recommandant de bien remettre les clefs du garage à leur place, parce que sans ça on ne s’y retrouve plus ! Avril. Parution de Le petit Grozda, les merveilles oubliées du Littré. (Points -Seuil) avec une préface de Philippe Delerm ; Durant tout l’hiver, grosses crises d’extra-systoles que j’attribue au contrecoup de la disparition de ma mère. Juillet. Parution aux éditions du Castor Astral de mon recueil de poèmes La Faculté des choses qui enthousiasme une de mes voisines de palier d’ordinaire très péjorative sur ma production littéraire..
2009 Avril : parution de L’art difficile de ne presque rien faire aux éditions Denoël, avec une préface de Simon Leys et un dessin de couverture de Jean-Jacques Sempé. Ce livre me vaut dans le Figaro Littéraire un article élogieux de Yann Moix (! ?) intitulé Bréviaire anti-moderne.
En octobre paraissent mes Minuscules Extases – chronique élogieuse de Bernard Pivot dans Le Journal du Dimanche,
2011  Publication de mon seul Roman – La secrète mélancolie des marionnettes – aux éditions de L’Olivier. Excellent article de Pivot qui me nomine pour le prix Goncourt du premier roman.
Je publie un recueil de mes photos intitulé L’exactitude des songes aux Editions du Rouergue.
La Puissance discrète du hasard aux éditions Denoël – je passe un certain temps avec Sempé pour discuter du dessin de couverture..
Petit éloge du temps comme il va – Folio-Gallimard.
Le génie de la bêtise chez Grasset – succès de librairie.
2019  Dandys et excentriques, les vertiges da la singularité–  Grasset – Prix Saint-Simon remis à la Ferté-Vidame sur les terres du duc.
2021  La vie rêvée du joueur d’échecs – Grasset. Je reçois un abondant courrier de fervents des échecs qui me pointent mes inexactitudes quant à mes note biographiques sur les champions d’échecs.
2021  La gloire des petites choses – Grasset. L’Académie Française décerne le prix Roland de Jouvenel à ce livre qui traite de la poésie moderne minimaliste et de la question (cruciale pour notre époque éprise de gigantisme) du small is beautiful.
Je me tâte pour savoir si je vais tenter la lecture d’un livre d’Annie Ernaux, sans parvenir à me décider…

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Lakis Proguidis, essayiste et critique littéraire.
Ses études universitaires de génie civil à l’Université de Thessalonique (Grèce) sont interrompues par son emprisonnement de cinq ans dû à son activité contre la dictature des colonels (1967-1974) et terminées après la chute de la dictature. Il exerce dans son pays natal le métier d’ingénieur des travaux publics.
Il s’installe à Paris en 1980 avec la décision de se consacrer à la littérature, but qui correspond mieux à ses aspirations et lectures de jeunesse. Dès le début de ce nouveau départ, il se sent attiré plus par les questions d’esthétique et d’ontologie du roman que par l’écriture d’œuvres romanesques. Il commence alors à étudier très systématiquement l’œuvre de Rabelais et, parallèlement, commence des études littéraires. Il s’inscrit à deux séminaires à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales ; à celui de Milan Kundera, pendant toute sa durée (1981-1994), sur les grands romanciers de l’Europe centrale et, pendant dix ans (1982-1992), à celui d’Yves Hersant sur la Renaissance. Il devient l’assistant de Kundera en 1987. Par ailleurs, Kundera accepte de diriger sa thèse (la seule qu’il a dirigée en France). La Conquête du roman  – De Papadiamantis à Boccace, 1994. Le livre paraît aux Belles Lettres en 1997 avec une préface de Kundera. Kundera souligne l’importance de cet essai pour la compréhension du roman comme un art autonome, à l’instar de la musique, de la danse, etc.
En 1993, Lakis Proguidis fonde et dirige depuis la revue littéraire trimestrielle L’Atelier du roman (Buchet/Chastel). Le but de la revue est le dialogue esthétique transnational sur l’art du roman à partir des œuvres romanesques de tous les temps et non à partir de théories. Jusqu’aujourd’hui ont participé à L’Atelier du roman plus de sept cents écrivains d’une trentaine de pays.
L’Atelier du roman organise chaque année depuis 1999 une Rencontre d’écrivains sur des thèmes ayant un rapport avec l’art du roman. À partir de 2014 ces Rencontres, appelées Rencontres de Thélème, ont lieu à Chinon. En 2022 un nouveau cycle a été inauguré : « Lire et relire Rabelais ».
De 2005 à 2010 il enseigne comme professeur invité aux Universités McGill, Laval et Montréal. Il participe à plusieurs colloques internationaux dans différents pays, contribue à une dizaine d’ouvrages collectifs et publie des articles aussi bien dans d’autres revues que L’Atelier du roman.

Œuvres :
Un écrivain malgré la critique – Essai sur l’œuvre de Witold Gombrowicz (Gallimard, 1989).
La Conquête du roman – De Papadiamantis à Boccace (Les Belles Lettres, 1997, préface de Milan Kundera).
De l’autre côté du brouillard – Essai sur le roman français contemporain (Nota bene, 2001, Canada).
L’Âme numérique – À propos de L’Homme sans qualités de Robert Musil, Pesaro (Italie), Metauro edizioni, 2005, Italie.
Rabelais – Que le roman commence ! (éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2017).
Principaux prix et distinctions
2020 Bourse Cioran 2020
2019 Grand Prix de l’essai littéraire du PEN Club français pour Rabelais – Que le roman commence !
2011 Prix de la Fondation Prince Louis de Polignac.
2003 Prix de l’Association des Amis de Valery Larbaud.
2002 Grand Prix littéraire de la Ville d’Antibes Jacques Audiberti.
2001 Prix de l’Académie française – soutien à la création littéraire.
1999 Prix Michel Dard pour Un écrivain malgré la critique, essai sur l’œuvre de Witold Gombrowicz.
1991 Lauréat en « Lettres et sciences humaines » de la Chancellerie des Universités de Paris.

 

 

 

 

 

 

 

EDGAR MORIN

Edgar Morin donnera une grande conférence exceptionnelle
autour de son dernier ouvrage
« De guerre en guerre. De 1914 à l’Ukraine »
Editions L’Aube

à la Halle Saint Pierre

Mercredi 24 mai 2023 à 16H30 – entrée libre
Réservation indispensable :  01 42 58 72 89

« La guerre d’Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagée et détruites, les carcasses d’immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés… J’ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j’ai connues, guerre d’Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d’Irak. J’ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d’histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l’urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d’une nouvelle guerre mondiale. »

 

Edgar Morin

Né en 1921, l’auteur mettra les événements qui se déroulent actuellement en Europe et dans le monde dans la perspective de sa traversée du siècle. Il les situera dans son parcours personnel de résistant et d’intellectuel, animé par une profonde pulsion de vie et de créativité.

Edgar Morin nous permet d’approcher les phénomènes de la guerre suivant une pensée non formatée, en mettant en œuvre ce qu’il appelle la « pensée complexe » par opposition aux mots d’ordre dominants.

Cet événement est coorganisé avec Alexander Neumann (laboratoire de philosophie LLCP de l’Université Paris 8) et Alain Patrick Olivier (Président du Collège international de philosophie).