Patrimoines irréguliers de France

PROJECTIONS

Deux documentaires de Patrimoines irréguliers de France
sur deux créateurs présents dans la collection de La Fabuloserie

Dimanche 11 juin 2023 à partir de 15h – entrée libre

Un fabuleux sauvetage
Alain Genty, l’endiablé heureux

Films de Danilo Proietti (Patrimoines irréguliers de France),
En présence du réalisateur, de Sophie Bourbonnais (La Fabuloserie)
et de Alain Genty.

Halle Saint Pierre – à l’auditorium (entrée libre)

Réservation : 01 42 58 72 89 

« Un fabuleux sauvetage  »

52 minutes – France – 2022 – Couleur – HD. Réalisateur : Danilo Proietti.
Producteurs : Patrimoines irréguliers de France / La Fabuloserie, Dicy.

Ce documentaire raconte le deuxième sauvetage, en mai 2021, de la Tour Eiffel réalisée par Pierre Avezard dit Petit Pierre, un joyaux de l’art brut conservé à la Fabuloserie à Dicy. A travers des témoignages, des interviews et des documents d’archives, « Un fabuleux sauvetage » met en évidence les difficultés de restaurer l’éphémère et la créativité nécessaire pour sauver une œuvre d’art hors-normes.

Bande annonce : https://youtu.be/paiU4dbO6PI

« Alain Genty, l’endiablé heureux » 

15 minutes – France – 2023 – Couleur – HD. Réalisateur : Danilo Proietti.
Producteur : Patrimoines irréguliers de France.

Portrait du céramiste brut Alain Genty.

Alain Genty dit avoir eu  » une vie dure « . Il a tenu grâce à la terre qu’il peut  » tordre comme il veut « , ce qui le rend heureux. Ses rêves guident ses mains qui modèlent dans le grès un bataillon de bêtes et de chimères. Caroline et Alain Bourbonnais le découvrent en 1984, accueillant ses créations dans la collection de la Fabuloserie.

Alain Genty

Site internet de Patrimoines irréguliers de France : 
https://patrimoines-irreguliers.org/

Les éditions Chandeigne sous le signe de l’imaginaire

RENCONTRE
avec
Anne Lima
des éditons Chandeigne


La librairie de la Halle Saint Pierre 2023,
est sous le signe de l’imaginaire et du réenchantement du monde
avec l’exposition
La Fabuloserie

A cette occasion nous avons le plaisir d’accueillir Anne Lima, fondatrice des
Editions Chandeigne, autour d’une sélection de livres d’auteurs lusophones et un éclairage particulier sur l’auteur mozambicain Mia COUTO,
coup de cœur du libraire !

*

Présentation par Pascal Hecker de la librairie de la Halle Saint Pierre

Rencontre avec Anne Lima, fondatrice des éditions Chandeigne

 

LA FABULOSERIE

EXPOSITION EN COURS
 
LA FABULOSERIE
25 JANVIER – 25 AOÛT 2023

Téléchargez le dossier de presse ICI

Alain Bourbonnais, Puéril Magic ! / recto-verso, 1972

La Fabuloserie a 40 ans.

Cette date anniversaire est pour la Halle Saint Pierre l’occasion de célébrer la collection qu’Alain et Caroline Bourbonnais ont rassemblée avec une passion insatiable à partir de 1972, à Paris d’abord à l’Atelier Jacob puis à Dicy en Bourgogne dans un domaine aménagé en une maison-musée et un jardin habité. Une collection sous le vent de l’art brut qui, si elle poursuit la démarche initiale de Jean Dubuffet, s’en écarte librement pour imposer le regard, le goût et la sensibilité de ses fondateurs. A la croisée de l’art brut, de l’art naïf et de l’art populaire, également ouvert sur les cultures extra occidentales, l’art hors-les-normes de La Fabuloserie n’a cessé d’accueillir les œuvres singulières de créateurs dépourvus de soucis esthétiques, qui ne se disent ou ne se pensent pas professionnels de l’art. Pour ces hommes du commun habités par une force créatrice irrépressible, Alain Bourbonnais voulait « un temple du rêve, de l’imagination, de l’émotion » ce que Michel Ragon résuma parfaitement :  
Avec toute l’ingéniosité de l’architecte qui en avait soupé de l’architecture rationnelle et rêvait d’anarchitecture, Alain Bourbonnais aménagea un parcours initiatique, un labyrinthe avec des chambres à surprises que l’on ouvre subrepticement, quitte à en ressortir avec frisson et horreur, comme dans la chambre noire où s’affalent les bourrages de Marschall. On gravit des escaliers de meunier. On traverse des murs. Tout est étrange. Tout est surprenant. Tout est insolite. Tout vous agresse. Tout vous enchante. Ce voyage qui surprend, émerveille, déconcerte et stupéfie à la fois, se prolonge dans le parc où les bâtisseurs de l’imaginaire et inspirés du bord des routes ont trouvé leur derrière demeure. Leur œuvre de toute une vie passée à transfigurer leur environnement quotidien en un paradis personnel, est réinterprétée et préservée, échappant ainsi à la destruction et à l’oubli. Point d’orgue au fond du parc, au-delà de l’étang, « le Manège de Petit Pierre » se dresse comme la promesse d’un moment magique et enchanteur.

Alain Bourbonnais était aussi créateur, sans limite, à la fois peintre, dessinateur, graveur, metteur en scène, réalisateur de courts métrages. Ses Turbulents, sortes d’automates mécanisés confectionnés avec des matériaux du quotidien forment une tribu truculente de personnages à la fois rabelaisiens et ubuesques, tout droit surgis d’une fête foraine ou d’un carnaval. « Tout ce qui imite, obéit aux règles, se coule dans le moule me répugne ! Inventer, chercher, expérimenter, jouer, insulter : voilà qui me convient ! ». Un esprit libertaire anime donc son œuvre éprise de démesure qui a trouvé, dans le compagnonnage des créations rebelles aux normes, les mêmes forces de vie pour que l’art puisse encore être « cette étincelle qui cherche la poudrière », selon les mots d’André Breton.

La Fabuloserie conserve la magie du cabinet de curiosités. Un souffle émancipatoire y libère les sens et l’imaginaire en nous faisant rencontrer dans un esprit surréaliste des objets et des œuvres dont on ne soupçonnait pas même l’existence. Chaque œuvre demeure un objet de désir que la passion du collectionneur a su ne pas étouffer dans un intemporel esthétique de muséification. C’est cette passion privée qui fut à l’origine des premières collections d’art brut avant sa vulgarisation et son institutionnalisation. C’est à l’oeil de tous ces pionniers que la Halle Saint Pierre voulut rendre hommage en 1995 en les invitant à venir montrer les plus caractéristiques de leurs trouvailles dans l’exposition Art Brut et Compagnie, la face cachée de l’art contemporain. Au côté de la Collection de l’Art Brut, étaient réunies La Fabuloserie, l’Aracine, le Site de la Création Franche, la Collection Cérès Franco et le Petit Musée du Bizarre qui venaient ainsi combler le grand silence institutionnel et médiatique qui suivit l’exposition légendaire des Singuliers de l’Art au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1978.

Depuis, les routes de la Halle Saint Pierre et de La Fabuloserie n’ont cessé de se croiser : Aux frontières de l’art brut II en 2001, Banditi Dell’Arte en 2012, HEY ! Acte III en 2015, puis HEY ! Le dessin en 2022 furent autant d’occasions de faire exister un autre monde de l’art et d’appréhender, en dehors de toute logique de hiérarchie, les subtiles parentés qui l’animent. La Fabuloserie a 40 ans. L’Atelier Jacob aurait 50 ans. Il est jubilatoire de célébrer le demi-siècle d’une collection dont l’exigence aura été de libérer l’art et la création de ses multiples prisons et de réenchanter l’existence même des êtres et des choses. Une collection buissonnière où chaque œuvre révèle les fils invisibles qui relient l’intime à l’universel, le banal au singulier, l’émotion à la pensée, l’archaïque à la culture. 

  • Martine Lusardy, (texte du catalogue)


LES ARTISTES

VISUELS ARTISTES

LA FABULOSERIE A DICY