Workshop International Vulnérables

Organisé par :

David Cohen (APHP –Sorbonne Université),

Martine Lusardy (Halle Saint Pierre), Francine Saillant (Université Laval)

En avant goût du workshop, trois performances en lien avec l’exposition en fin d’après-midi le jeudi. Puis le workshop, les vendredi et samedi 19 et 20 septembre 2025, le premier jour en la chapelle Saint Louis et le second en la Halle Saint Pierre. Il propose un dialogue autour des questions d’art, de santé mentale, et d’art brut avec : 

Une perspective interdisciplinaire faisant appel aux sciences humaines (anthropologie, arts plastiques, musique), à la psychopathologie (psychiatrie, psychologie) et à la muséologie (commissariat, histoire de l’art, galériste, collectionneur).

Une dimension internationale avec la participation d’artistes, de chercheurs et de cliniciens issus des domaines concernés et provenant du Canada, du Brésil, de France, d’Argentine, de Belgique, de Suisse…

Les situations de vulnérabilités physiques et mentales sont plus que jamais source de transformations des pratiques d’accompagnement des personnes concernées et de multiplication d’expériences créatives et artistiques. Plusieurs facteurs contribuent à cet effort: les processus de désinstitutionalisation, les courants pluralistes et démocratiques portant les valeurs d’inclusion et de dignification, et l’art comme modalité de subjectivation et de possibilité d’existence pour celles et ceux qui trop longtemps vécurent dans l’ombre. Leur présence active dans la Cité, sans être totalement acquise et garantie, est désormais partie significative de la vie de nos contemporains et d’une panoplie de formes de vie jusque-là inédites. L’art a aussi été un moteur de ce mouvement qui a permis d’ouvrir les imaginaires de la différence, de proposer des langages expressifs adaptés aux personnes concernées, de donner voie et voix, de soulager solitude et ostracisation. Des milieux explorant l’art brut tels la Halle
Saint-Pierre(France), la Collection de l’art brut de Lausanne(Suisse), le musée de l’image et de l’inconscient (Brésil), les Impatients de Montréal (Québec) se présentent comme des laboratoires vivants des relations entre vulnérabilités, art et accompagnement.


Quatre catégories d’acteurs entrent en jeu: les professionnels du soin, les artistes, les institutions culturelles(galeries, musées) et les milieux associatifs. Ensemble, ils forment des écosystèmes d’échelle et d’intensité variable et contribuent à modifier les interactions avec les publics vulnérables. La recherche quant à elle assure à sa façon la mise en mots, en images et en mémoire des multiples écologies qui se sont mises en place. Le workshop réunit les acteurs de ces écologies pour un regard critique et interdisciplinaire.

Chapelle Saint Louis de la Salpêtrière

  • Introduction et modération de la matinée par Martine Lusardy (Halle Saint Pierre, Paris)
  • Donation Decharme au centre Pompidou. Une histoire de sauvetage par Barbara Safarova (Abcd, Paris)
  • L’Art Hors Norme par Sophie Bourbonnais (Atelier Jacob et La Fabuloserie, Dicy)
  • De l’asile au musée par Euripedes Gomez Cruz Junior (Museu de Imagens do Inconsciente, Rio de Janeiro)
  • Arthur Bispo do Rosario : sa vie et son oeuvre par Christina Gabaglia Penna (Museu de Imagens do Inconsciente, Rio de Janeiro)
  • Art Brut et marché de l’art : le grand malentendu ? par Arthur Borgnis (Galerie Arthur Borgnis, Bruxelles)
  • De ce que l’art brut fait au musée par Savine Faupin (LaM,Villeneuve d’Ascq)

Vendredi 19 septembre de 14h30 à 17h30 / Chapelle Saint Louis de la Salpêtrière

  • Introduction et modération de la matinée par Bernard Rigaud (Entreprendre pour aider, Paris)
  • La S GRAND ATELIER. Pratiques artistiques, relations, dissémination par Anne Françoise Rouche (La S Grand atelier, Mons, Belgique)
  • Ecologies d’art et de soin: expériences d’audace et d’espérance à Pech-Sherpa par Francine Saillant (CERVO, CÉLAT, Université Laval, Québec)
  • Agir par la voix de l’art : créer, explorer, s’exposer par Ève Lamoureux et Mona Trudel (UQÀM, Montréal)
  • Créer pour être et devenir ensemble. L’art participatif comme approche de recherche par Célia Forget (CELAT, UQAM, Montréal)
  • Le LaM, hors les murs par Christophe Boulanger (LaM, Villeneuve d’Ascq)

Halle Saint Pierre

Samedi 20 septembre de 10h à 12h30 / Halle Saint Pierre

  • Introduction et modération de la matinée par Francine Saillant (CERVO, Université Laval, Québec)
  • Esthétiques de l’espérance : art et vulnérabilité par Patricia O Donnell (Hôpital de Cliniques José de San Martín, Bueno Aires)
  • Déborder : Un projet de création chorégraphique pour faire corps, faire lien, se (dé)placer par Joana Matos (Institut IDEAL, APHP.Sorbonne Université, Paris)
  • Faire rêver à l’hôpital par Davide Cohen ( Institut IDEAL, APHP.Sorbonne Université, Paris) 
  • Les dessins d’enfant en psychothérapie: un rempart contre la violence par Fernando Bayro-Corrochano (Psychologue Clinicien, Art-thérapeute, Paris)

Samedi 20 septembre de 14h30 à 17h30 / Halle Saint Pierre

  • Introduction et modération de l’après-midi par Chritsine Phal (Drawing Now et Petits Lutins de l’Art, Paris)
  • Lumière naturelle et art immersif : stratégies biophiliques pour la santé psychique par Marc Hébert (CERVO, Faculté de médecine, Université Laval, Québec)
  • The house as symbolic representation of the self: an adolescents’ art therapy group par Silvia Wyder (Art thérapeute et Artiste, Genève)
  • La recherche création en milieu de soins par Camille Courier (École d’art, Université Laval, Québec)
  • De l’art brut aux arts de la scène: un aller sans retour par Gustavo Giacosa (Artiste Chercheur, Rome/Paris)
  • Conclusion par Martine Lusardy (Halle Saint Pierre, Paris)

Inscription (gratuite) obligatoire : https://framaforms.org/workshop-international-vulnerables-1751891948

Adresse:
Chapelle Saint Louis, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47 bd de l’Hôpital, 750013, Paris
Halle Saint Pierre, 2 rue Ronsard, 75018, Paris
Renseignements: Olivier Kaouk– 01 42 16 23 5

Robert Coutelas

Robert Coutelas

Mes Nuits

Du 5 juillet au 14 août 2025 à la Galerie (entrée libre) 

Né en 1930, Robert Coutelas s’est éteint en juin 1985 à Paris, 226 rue de Vaugirard dans le quinzième arrondissement, dans la pièce au confort plus que rudimentaire, partagée avec des rats et des pigeons, où il s’était installé en 1967, année même où il débuta la série de cartes qui devait le rendre célèbre, mais bien après sa mort. Quasi autodidacte, Coutelas a combattu toute sa vie pour devenir et demeurer artiste, malgré
l’opposition totale de ses parents – qui le conduisit par deux fois, adolescent, à attenter à ses jours –, malgré son incapacité à marchander son art – qui le poussa à rompre ses contrats avec des galeries commerciales qui entendaient le promouvoir comme le nouvel Utrillo –, malgré la misère absolue dans laquelle il a constamment vécu.

L’œuvre de Robert Coutelas est riche de plusieurs milliers de peintures sur carton de récupération, miniatures au format de cartes de tarot (dont certaines agencées en des compositions de 3, 5, 6, 8, 9, 12, 15, 16, 18, 20, 24 ou 28, sans raison ou intention décelable, et 469 inséparables réunies dans La Réserve du patron): Mes Nuits, de quelques centaines de gouaches sur envers d’affiches inutilisées: Mes ancêtres, et de quelques dizaines de sculptures, en pierre ou en terre cuite, pour la plupart minuscules.

Grâce à la détermination de son ayant-droit Mariko Molia (auteure
d’un livre de souvenirs sur l’artiste, plusieurs fois réimprimé), les œuvres
de Coutelas ont été montrées dès 1982 au Japon, où il a progressivement acquis un statut d’artiste culte, exposé dans des musées (Shoto Museum of Art,
Tokyo, 2015, Musée Bernard Buff et, Shizuoka et Asahi Beer Oyamazaki Villa Museum of Art, 2016, Mori Museum of Art, Tokyo, 2022…)

Célébré par des artistes et écrivains (Nobuo Hashiba, Toshiyuki Horie, Akira Minagawa,
Hiroshi Sugito…), et sujet de livres à succès; ses dessins y décorent des bols en céramique, des magnets ou des pâtisseries, certains s’en ornent même les ongles, ou tatouent ses motifs sur leur peau.

Obsessionnelle sans jamais être répétitive, l’œuvre de Coutelas se place dans la lumière de l’art brut et de l’art populaire, mais dessine son territoire singulier, poétique et universel, hors du temps et de toutes tendances. Tel un compagnon du Moyen-Âge, il ne signe généralement pas ses œuvres; s’il inscrit parfois son nom au centre d’une carte, c’est à la manière d’un blason, quand la composition l’exige, mais bien plus souvent il privilégie VAUGIRARD voire VAUGI, ou ses initiales C.R., parfois accompagnées de H.A. pour ses autres prénoms, Henri et André – mais aussi comme un éclat de rire; de temps à autre il date ses œuvres, de l’année, parfois aussi du mois, et exceptionnellement du jour. Seules une poignée portent un slogan, toujours le même, existentiel et révolutionnaire, absolument coutelassien: 

La Liberté ou la mort.

D’une remarquable diversité de motifs, les cartes qui composent Mes Nuits sont pour certaines abstraites, rythmées d’alignements itératifs de points ou de lignes, mais la majorité figurent des personnages, voire des saynètes parfois énigmatiques, ou des écritures illisibles. Si certains de leurs thèmes peuvent référer à l’histoire, aux jeux, au théâtre, aux mythes ou à l’histoire de l’art, comme la Fanny, les maternités, Guignol, Adam et Ève, le Pendu… la plupart témoignent d’obsessions très personnelles – les longues chevelures ondulantes qui enserrent les visages, les têtes au centre d’un tourbillon en spirale, les créatures mi-humaines mi-papillons ou mi-lapins, les vignerons, les alignements d’ossements, les tours en flammes… que l’artiste combine et reconfigure inlassablement. La mort y rôde, mais la vie la submerge, par assauts de tendresse et de cocasserie. On dit que mes cartes sont des symboles, objectait Coutelas, mais qu’est-ce qu’un symbole? Elles sont des êtres vivants qui font la fête dès que je m’absente de chez moi.

Robert Coutelas, Mes Nuits, est disponible à la librairie de la Halle Saint Pierre.

Une fenêtre sur le monde

Une fenêtre sur le monde

Une fenêtre sur le monde est un atelier d’arts plastiques qui accueille des artistes extra-ordinaire. 

 

Depuis 2003, un grand nombre de personnes se sont succédé pour peindre et échanger dans ce lieu atypique.

Certains participants sont là depuis le début en développant un style et un univers propres à eux, une création personnelle loin des normes. Ce lieu à part, situé à Alfortville dans le Val de Marne, est avant tout un lieu de création en dehors de toute considération compassionnelle ou thérapeutique même si nous avons conscience que ce cheminement créatif a des effets sur le développement, l’équilibre et le bien-être de chacun. 

 

Cet atelier se veut ouvert vers l’extérieur comme son nom l’indique. Les créateurs exposent régulièrement dans des galeries d’art et des salons professionnels. Au fil des années, des liens forts se sont tissés avec d’autres artistes lors de ces rendez-vous. Des interactions avec des associations et des fondations sont également mises en place. Ce voyage artistique continue et nous espérons que cette aventure créative et humaine perdure encore longtemps.

Contact : j.garrido@aspajh.asso.fr

L’Etoffe des rêves

L’étoffe des rêves,

création textile

L’exposition « L’étoffe des rêves » propose une relecture de la notion d’art textile à travers des œuvres d’artistes issus de l’art brut, de l’art singulier et du surréalisme. Elle réunit des créations textiles audacieuses et poétiques, souvent réalisées à partir de matériaux modestes et recyclés. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre le Centre international du surréalisme et de la Citoyenneté mondiale à Saint-Cirq-Lapopie et la Halle Saint Pierre, dans une volonté commune de promouvoir une approche responsable des expositions.

En convoquant un matériau peu usité par les artistes bruts et surréalistes, nous découvrons la relation particulière que ce medium entretient avec la création lorsqu’il devient un espace d’exploration et d’expérimentation. Les usages vestimentaires, décoratifs, créatifs y sont réinventés au service d’un véritable vocabulaire de l’imagination.

Historiquement rattaché aux arts mobiliers ou aux pratiques domestiques, le textile s’est affirmé comme un objet de réappropriation artistique et d’incarnation culturelle et communautaire. Il questionne ainsi l’assignation de genre, les frontières entre l’art et l’artisanat, le statut de l’artefact textile face à l’ornement, au texte ou à l’architecture, au point de devenir un support de prédilection à l’évasion poétique.

L’exposition L’étoffe des rêves réunit 36 artistes qui explorent les frontières mouvantes du textile où fusionnent savoir-faire traditionnels et expérimentations plastiques. Qu’ils s’emparent des techniques ancestrales du tissage, de la broderie, de la tapisserie, de la dentelle, du macramé, du tricot ou de la couture, ils le font de manière innovante, singulière ou subversive. 

Naturelles, synthétiques, brutes ou recyclées les matières sont inspirantes et le textile se fait alors surface, volume, paysage ou corps. Des installations suspendues aux textiles peints, des étoffes sculpturales aux tentures murales, du minimalisme à la richesse du détail, chaque œuvre interroge notre rapport à la matière, au temps, et à la mémoire. Qu’il soit porteur d’histoires intimes ou de récits collectifs, le fil agit ici comme un langage sensible. Le textile devient alors un médium de résistance, d’émotion et de transmission.

 


Barbara d’Antuono – Rita Arimont – Alireza Asbahi Sisi – Elodie Barthélémy – Nicole Bayle – Stéphane Blanquet – Hervé Bohnert –  Liyu Chen – Marie-Therese Chevalier -Lou Dubois – Reinaldo Eckenberger – Anaïs Eychenne – Max Goldinger – Thérèse Hächler – Nicolas Henry – Juliette Imbert – Micheline Jacques – Aurélia Jaubert – Alicia Lasne – Marie-Rose Lortet – Marion Oster – Gilbert Peyre – Philippe Pons – Raymond Reynaud – Josette Rispal – Fabian Sanchez – Christine Sefolosha – Lili Simon – Ficht Tanner – Pascal Tassini – Jacques Trovic – Jorge Varela – Alexandre Vigneron – Polly Vogel-  Jean-Noël Wintergerst – Brankica Zilovic

 

 

La scène ouverte du Chat Noir

La scène ouverte du Chat Noir de retour à la Halle Saint Pierre

Entrée libre – réservation 01 42 58 72 89

Scène Ouverte : L’heure où tout peut arriver. Que vous soyez poète aguerri ou pour la première fois sur scène, venez prendre le micro et partagez vos mots.

Julien Barret, slamo-linguiste et Romain Nouat, directeur de publication du Chat Noir, vous invitent à cet évènement poétique et oratoire unique. Ils vous présenteront l’histoire du cabaret historique du Chat noir, leur rencontre 130 ans après, et la naissance de la Nouvelle scène de poésie du Chat noir qui se réunit à Montmartre depuis le début de l’année 2020. Chaque mois, ils accueillent toutes celles et ceux qui souhaitent déclamer leur texte en direct, quelle que soit la forme de leur art poétique – vers compté, vers libre ou prose poétique, chanson, rap ou conte.

Emelie Östergren

Du 7 juin au 30 juin 2025

Entrée Libre

Emelie Östergren

Emelie Östergren, née en 1982, est une dessinatrice suédoise, auteure de livres pour enfants, et pour adultes. Elle a étudié à Konstfack, à Stockholm.

Ses bandes dessinées, ses livres pour enfants et illustrations ont été publiées en Suède et à l’étranger, notamment dans le magazine américain The Believer.
À l’automne 2023, elle a publié avec Emma Virke un livre d’images unique, Presenten (un « trois livres en un », sur le pouvoir des contes de fées et de l’imagination), qui a été nominé pour le prix August.

Elle est également connue pour ses bandes dessinées Evil Dress et Duke and His Army- A Dream Revisited, publiées chez Sanatorium Press.
En 2023, elle a publié en français Flore & Faune aux éditions Hoochie coochie.

Retrouvez La petite histoire de Franka à la librairie de la Halle Saint Pierre

« C’est l’histoire d’une petite fille qui ne supportait plus d’être considérée comme une enfant. Elle voulait être une maman avec un vrai bébé, loin des poupées que sa mère lui avait laissées. Elle savait d’ailleurs très bien comment s’y prendre : Il suffisait d’enterrer ses poupées dans le jardin et attendre la nouvelle pousse…
Mais était-ce vraiment une bonne idée ? »

 

 

Télérama hors-série ART BRUT

« Le vrai art, il est toujours là où on ne l’attend pas. Là où personne ne pense à lui ni ne prononce son nom. L’art, il déteste d’être reconnu et salué par son nom. Il se sauve aussitôt. L’art est un personnage passionnément épris d’incognito. »

Jean Dubuffet, 1949 

Shinichi Sawada

Exposition à la galerie

Entrée libre

Shinichi Sawada

Shinichi Sawada (1982) vit dans la préfecture de Shiga au Japon. C’est un jeune autiste qui parle très peu. Cependant, très habile de ses doigts, il a toujours fabriqué chez lui des objets, comme des petites voitures en papier. Depuis la fin de ses études secondaires dans un lycée spécialisé, il est employé à la boulangerie de l’établissement pour handicapés mentaux qu’il fréquente. Il pratique régulièrement la céramique dans un atelier à ciel ouvert perdu dans les montagnes verdoyantes de la région de Shiga.  Sawada y sculpte des créatures étranges au corps hérissé d’épines. De ses doigts longs, minces et souples il modèle une à une ces pointes qu’il plante ensuite dans une masse tantôt ronde, tantôt cylindrique constituant la base de ses sculptures. Il travaille en silence, sans hésitation, avec toujours les mêmes gestes lents, délicats et réguliers, emporté par un flux créatif vers un monde qui n’appartient qu’à lui. Une fois modelées, ses sculptures sont cuites, suivant une tradition ancestrale, dans un four à bois, ce qui leur donne une couleur brun-rouge.

Etty Buzyn

Exposition à la galerie

Du 20 mai 2025 au 14 août 2025

Entrée libre

Etty Buzyn

La galerie de la Halle Saint Pierre présente les dessins d‘Etty Buzyn. 

Originaire d’une famille juive ashkénaze de Pologne, Etty Buzyn est une psychologue clinicienne et psychanalyste, ainsi que l’autrice de plusieurs livres spécialisés dans la petite enfance. Depuis toujours, elle écrit et prend des notes à chaque séance, puis de temps à autre, dessine quelques traits sur la chemise en carton du dossier de ses patients. A partir d’un point central, une forme imprévisible se développe au fur et à mesure. Sans intention préalable, elle laisse sa main dessiner au rythme du cheminement du patient, les formes graphiques que son discours singulier lui inspire. Au fil des séances, la parole circule d’inconscient à inconscient pour devenir une œuvre commune, dans le huis-clos du cabinet. Pour les deux partenaires, la communication se métamorphose en création.

L’intérêt majeur d’Etty Buzyn pour les processus de la créativité, l’amène à donner de nombreuses conférences sur le thème de « L’importance du rêve et de l’imaginaire dans le développement psychique de l’individu ».

 

Le Colis Piégé

 «Le colis piégé / Grosse victime magazine» en ce moment à la librairie

Avec les œuvres d’Ai Komoto, Antoine Paris, Pierre Gregori, Burnex, Etienne Boissier

Du 17 mai 2025 jusqu’au 30 juin 2025

Une nouvelle race d’artistes sort de son cachot de brindilles pourries, ils viennent peut-être d’une province perdue, les cheveux sales, les dents jaunes, les yeux rouges. Roulés dans un vieux drap, leurs œuvres chéries, une brosse à dent et un faux passeport parisien acheté à des passeurs sans scrupules.
Éraflés par les clôtures les voici après 4 nuits blanches à l’aube d’une nouvelle révolution prêts à engloutir ton petit-déjeuner. Prennent-ils des drogues ? Les pires. Les nasaux full de térébenthine coupée à l’ocre Cadmium, ils s’empressent d’aller lécher les vieux Van Gogh à Orsay, téter les seins des vieilles statues. Ils resquillent au Louvre, se glissent dans les corridors de l’Egypte antique, de la Grèce et de Rome, se vautrent dans les Delacroix comme on dort dans un caniveau au petit matin. Ils se lèvent comme le soleil, la bave aux lèvres, et le monde attend, fébrile et curieux, leurs nouvelles révélations picturales sous les aisselles puantes et bienveillantes des usagers des transports souterrains.

L’obscure Maison d’édition qui publie leurs travaux : Maldoror bled. Comme si le Comte passait ses journées devant les bouches de métro à vendre des petit paquets pleins de goudron. Puis maintenant, le Colis piégé ! 
C’est la Noël ! Il y a eu les Dada, les surréalistes, la Figuration libre, et eux ! Des bordéliques, des mal rasés, mi-shlags mi-bobos, toujours aussi maudits. Ils roulent comme des boules de billards de librairies en galeries, se refusant à trop lécher des couilles qu’une dextérité scolaire rendrait chaque jour un peu plus douces. Vendre deux fanzines dans ce lieux éminent, trois autres lâchés gratos à un journaliste et à deux stagiaires de galeristes influents. Ils barbotent dans le crachat d’une société qui les néglige. Mais ils ont un plan. Un plan au-delà des routinières cascades où ils se pètent les dents. L’eau des ruisseaux a pris des renseignements en passant dans le corps des loups, il y a eu des leaks de larmes de crocodiles. Le vent chargé de nutriments leur fournit également en cachette quelques rimes venus de la zone libre. Ils sont un bouillonnement qui marmonne seul dans la rue, une locomotive qui a déraillé pour
rejoindre le bayou, des maquisards de la folie dans les hangars squattés. Leur processus de création : le Bordélisme. Ils créent des planches qui n’ont pas de sens, des tableaux qui les regardent de haut. Ils ne comprennent pas ce qu’ils font, préfèrent ne pas comprendre. Ils n’ont pas de messages à faire passer, ne cherchent pas à s’exprimer par la voie de l’art, n’ont pas de discours sophistiqué pour cacher le vide
dans le frigo des idées mortes. Ils suivent un chemin balisé par un cortège d’éléphants qui semblent aller vers l’inéluctable. Ils comprennent un alphabet délirant, une logique qui titube, s’accrochant aux murs de briques des vieilles cités ouvrières. Pour être honnête, ils font n’importe quoi, mais, ô miracle, des traces de pas : les traces de Joyce et de son Ulysse, l’Odyssée de la Machine molle, les croûtons semés par les artistes les plus fous. Ils déchiffrent la rosette à la cantine, pendant que le grand Fumeur de havanes leur jette des mégots. Sous le sol qui tremble, dans les nuages ou les carreaux fantaisie de la salle de bain, l’imagination gronde et passe sa bite à travers les barreaux pour pisser un coup. De la pisse d’or et de rubis, une golden shower que les agents du Bordélisme boivent au robinet. Leur devise, inscrite en lettres de boue sur un vieux bunker de Normandie : « Toi qui entre ici, craque une allumette
pour y voir plus clair, puis fous le feu ». Comme un Chaplin dans le grand froid, ils se partagent des tranches de semelles qu’ils arrosent de grandes chopes d’eau plate. Pirates embarqués sur un bateau ivre, ils doivent garder leurs yeux ultra-sensibles braqués sur les potentielles nouvelles Amériques. Ce qu’ils découvrent est au-delà de leurs espérances : un El Dorado de coton-tiges sales, de vieux tampax et d’excréments; des draps souillés, des bris de verre… Voilà leur fortune faite ! Un nouveau mouvement
pourra-t-il naître avant que les bombes aérosol n’aient fini de creuser l’ozone pour laisser passer les hordes de démons ? Nous n’en savons que trop walou. Alors célébrons cette ultime clique unijambiste, avec leurs perroquets qui parlent comme des charretiers et leur trésor de détritus. Après tout, peut-être que ça se mange ?

Dernière publication : Le carnet de l’Armée de Robert Combas, Grosse victime magazine Obsèques sexy…

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