Mokhtar Amoudi

Les conditions idéales
Mokhtar Amoudi
Ed. Gallimard. Collection Blanche, août 2023

Avec Les conditions idéales, Mokhtar Amoudi signe
un roman d’apprentissage au charme irrésistible.


Disponible à la librairie de la Halle Saint Pierre, 21€

LES MOTS DU LIBRAIRE

Etrange roman de Mokhtar Amoudi qui échappe aux catégories attendues. S’agit-il d’un roman autobiographique, d’une auto fiction ou d’un autre genre qui trouve ses racines dans la littérature? Au premier abord on pourrait penser à « la vie devant soi » d’Emile Ajar (Romain Gary), roman où des personnages aux destins tragiques se croisent. De ce cercle informel émane une profonde humanité, qui apaise les blessures  inhérentes à l’existence. Ici rien de tel, même milieu interlope, mais un traitement tout autre. Dans  « Les conditions idéales » la fausse naïveté ne parvient pas à transformer la dureté des relations. Rien d’édifiant dans ce récit. Sans sombrer dans le tragique d’un Genet comédien et martyr, on suit le parcours de Skander, un enfant ballotté entre une mère dépressive et des familles d’accueil habitant dans des quartiers difficiles aux règles impitoyables, royaumes de tous les trafics. Skander n’est ni une victime, ni un bourreau, même s’il cède à des comportements que la justice et la morale réprouvent. Mokhta Amoudi évite le pathos et adopte un style qui le rapproche plutôt (comme l’évoque le nom d’un de ses personnages: Juvénal poète satirique romain de la fin du premier siècle) de la satire sociale et de l’analyse de ce que Balzac a appelé: » la comédie humaine ». – Pascal Hecker


Né en 1988, Mokhtar Amoudi a grandi en banlieue parisienne. Les Conditions idéales est son premier roman.

LE LIVRE

« En quelques trimestres j’avais tourné casaque. Les Français m’évitaient, avertis par leurs parents des risques de mauvaise influence qu’ils couraient à me fréquenter. Pire, mes bulletins scolaires, ombre bien obscure, me qualifiaient de décadent et d’insolent. Devenu inapte à représenter ma classe, je laissai les professeurs m’achever lors du dernier conseil de l’année. On comparait mon apogée scolaire à la Renaissance ; un bon souvenir qui ne reviendrait jamais. »

Placé à l’Aide sociale à l’enfance dès son plus jeune âge, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais son destin bascule lorsqu’il atterrit à Courseine, en banlieue parisienne, chez la redoutable Madame Khadija. Au collège, il est entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, qui abolissent sa boussole morale. La rue devient son royaume, et l’éloigne chaque jour davantage de ses rêves d’enfant…