Editons L’Herbe qui tremble – Rencontre en poésie

Les éditions L’herbe qui tremble présentent Une rencontre en poésie autour de trois ouvrages

Samedi 22 novembre à partir de 14h30 dans l’auditorium de la Halle Saint Pierre


 

 

Elle dit : « Connaissez-vous la mer je vous y mènerai, nous la prendrons ensemble, on prend comme ça la main de nos enfants, oui quand ils pleurent dans la nuit jaune, qu’ils se salissent et se retournent […] Connaissez-vous la mer, fermez les bras sur elle, dans nos silences elle est là tout entière, elle roule dans les moulins du désir qui tournent dans nos reins ».

Toute la mer de Claudine Bohi, ce sont tous les désirs, toutes les enfances, tous les rêves et toutes les chutes, le flux et le reflux de la musique du monde, « le retour en nous de l’espérance », la recherche de soi-même en prenant les sentiers de la poésie.


Au jour le jour est un grand et beau livre de poèmes empreints de mélancolie. « Ces pays perdus / autant que les mots, / ils sont derrière toi. » Le futur, le poète s’en préoccupe : « Te faudra-t-il quitter tes pas sur des chemins sans issue, maintenant que tu as pris note de ton absence future sans trop y croire pourtant ? » Certes sans trop y croire. La vie, le sentiment de vivre toujours, s’imposent irrésistiblement. « Le fleuve n’a pas changé de cours, / même si la nuit s’est épaissie / l’aube ne faillira pas. »
Nous retrouvons dans ce dernier recueil les poèmes courts dont Max Alhau maîtrise si bien l’écriture. Le poème, qu’on lit vite, ouvre d’infinis chemins de pensées.

 

 


 

 

Le 12 mai 2008 à 2 h 28, un tremblement de terre de magnitude 8 a ravagé la province du Sichuan occidental en Chine, jetant des millions de personnes sur les routes et tuant des dizaines de milliers d’autres. Ce fut l’un des séismes les plus meurtriers de l’histoire de l’humanité. Il devint rapidement patent qu’il y avait parmi les victimes un nombre effarant d’écoliers, ensevelis sous les décombres de leurs écoles construites par le gouvernement. Ian Boyden, plasticien, sinologue et poète américain né en 1971, s’est inspiré du travail de l’artiste chinois Ai Weiwei pour évoquer à son tour la mémoire de 108 des enfants disparus lors du séisme de 2008. Chaque poème est un hommage.


https://lherbequitremble.fr/livres/une-foret-de-noms.html

Albert & Kiki Lemant

RENCONTRE-SIGNATURE
avec
Albert Lemant
Nuits blanches, manières noires

Dimanche 24 novembre à 14h – entrée libre
Halle Saint Pierre – 2, rue Ronsard, 75018 Paris
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

Nuits blanches, manières noires est un livre relatant la dernière nuit de la vie de Jacques Callot, illustré d’une cinquantaine de dessins à l’encre reprenant les 48 gravures des Balli gravés par Callot.
Les originaux du livre, dessins à l’encre de chine sur vieux papier, sont exposés à la librairie de la Halle Saint Pierre durant le mois de novembre 2024.

Peintre, graveur, auteur-illustrateur, Albert Lemant est né à Paris en 1953. Taille-doucier de 1972 à 1986 à l’atelier Georges Leblanc à Paris, il se consacre ensuite à sa création personnelle. La recherche de nouveaux supports lui permet d’explorer des techniques aussi différentes que la gravure et les monotypes, l’aquarelle, les fixés sous verre, l’illustration, les installations en papier mâché…
En collaboration avec sa femme Kiki, se rapprochant de plus en plus de ce que celle-ci appelle avec sa verve légendaire « le spectacle mort-vivant », ils organisent depuis 2001 de fréquentes expositions en France et dans le monde entier. Ces installations ludiques et parfois monumentales, destinées à un large public et s’apparentant de plus en plus à des mises en scène, nécessitent les compétences variées de jardiniers, techniciens, vidéastes, comédiens, musiciens, ainsi que celles de petites mains de toute sorte.

« Taille-doucier ? C’est un métier ça ?!… Et ça existe encore ?...
Je me souviendrai toujours de ces mots lancés par le responsable du livre de la DRAC locale lorsqu’innocemment je venais dire que j’allais m’installer dans la région. Pas étonnant qu’il ne m’ait pas pris au sérieux. Je ne payais pas de mine de plomb. Et je ne devais pas avoir l’art. Ni les manières. Ni les blanches, ni les noires.
J’étais pourtant issu d’une longue lignée de tailleurs.
Mais sûrement pas sur cuivre. À peine français et encore moins lorrains.
Ce n’était pas comme l’autre, là, le Jacques Callot…
Lui, le cuivre c’était son truc. Les bains d’acide, c’était sa drogue. Enfant, il était tombé dedans.
Des nuits blanches, il en avait passé toute sa vie, qui fut courte. Faut dire qu’à son époque, troublée son époque, on parle de la guerre de trente ans tout de même, ce n’était pas de la tarte, même pas aux mirabelles de Lorraine, d’être graveur en taille-douce.
La taille-douce, à l’inverse de la taille dite dure, était une technique de gravure à l’eau-forte sur vernis que maître Jacques, de retour d’Italie, avait quasiment « inventé ».
Un cador je vous dis, ce lorrain.
Cette « taille » , c’est celle que je pratique encore aujourd’hui.
Je suis taille-doucier.
Donc, cette nuit blanche, c’est la dernière nuit de Callot sur terre.
Et ces manières noires, ce sont celles des Balli di Sfessania, les personnages de la commedia dell’arte qu’il a gravé, en 1623.
Et qui viennent se rappeler à son bon souvenir. Et au mien. Ils vont boire, danser, rire, pleurer, grincer et s’entrechoquer comme les dents d’un macchabée hilare.
Une sorte de requiem. Une tentative d’hommage.
Une ébauche de testament, si vous voulez.
Et même si vous ne voulez pas.
C’est grave, docteur ?… »
Albert Lemant
Juillet 2023