A L’occasion de la présentation de la collection de Joseph Nosarzewski autour de Hans Bellemer, à la libraire de la Halle Saint Pierre. La Bande à TOTO présentent IN TOTO 7 Revue de la poésie.
Samedi 25 octobre à 14h30 dans la salle de l’auditorium de la Halle Saint Pierre
Les premières interventions seront intercalées par morceaux du CD de poésie sonore inclus dans les premiers exemplaires de IN TOTO 7
Mona Huerta, « De la comète Bernard Requichot ».
Joseph Nosarzewski, « Autour de Hans Bellmer
Virginie di RicciI, lecture de Mistakes, d’Unica Zürn
Denis Moscovici, sur Odilon de Jean Perier
Charles Illouz, Masques Indonésie (vidéo)
Jehan van Langhenhoven, Du surréalisme raconté a Mamadou Slang et sa bande au Rendez-vous des Amis
Arrivez ! Femmes planétaires ! Venez nous délivrer ! Venez sur la terre ! Faites-nous délivrer !
S’il n’avait eu le dessin pour dernier langage, Sylvain Fusco, mort de faim à 37 ans dans un asile psychiatrique français pendant la Seconde Guerre mondiale, aurait pu disparaître dans les interstices de l’Histoire. Mais il laisse une œuvre puissante, indicible, qui parle et fascine encore. Né dans les ombres d’un siècle en crise – cabarets de la nuit, bandes d’Apaches, bagnes coloniaux, asiles… Fusco a vécu dans les marges de l’Histoire. De ces zones liminaires est née une création incandescent et fulgurante : des milliers de figures féminines surgissent dans la nuit, dans une forme parallèle bouleversante, et habitée. Son œuvre finit par intégrer la Collection de l’Art Brut, tout en échappant aux cadres. Fusco reste à la lisière de l’art « savant » et de l’art populaire, de l’institution et de l’art marginal, de la culture et de son affranchissement. Une plongée dans l’univers d’un « exilé » – et dans ce que l’écart, parfois, révèle de plus brut.
Auteurs : Céline Muzelle et Manuel Anceau Préface de Michel Thévoz
Présentation et signature le samedi 27 septembre à 15h dans la salle de l’auditorium de la Halle Saint Pierre en présence de Céline Muzelle et Manuel Anceau.
Présentation des auteurs
Céline Muzelle En parallèle de son métier d’enseignante, Céline Muzelle consacre son écriture critique et biographique à des œuvres et des artistes aux parcours singuliers et aux expressions radicales. L’ouvrage Fusco, L’exilé est notamment issu d’une recherche universitaire inédite. Elle a également co-écrit, aux côtés de Jacqueline Porret-Forel, le catalogue raisonné d’Aloïse Corbaz, et publié divers articles, livres et catalogues d’exposition en France comme à l’international.
Manuel Anceau Entré dans l’art brut il y a trente ans, Manuel Anceau est l’auteur de nombreux articles sur ce sujet pour des publications en France et en République tchèque, que ce soit pour ABCD – Collection Decharme, Galerie Christian Berst (Paris), Musée LaM (Villeneuve-d’Ascq), revue Analogon (Prague), etc. Il a aussi publié trois recueils de contes, parus chez Ab irato.
L’oeil Hanté, l’art en alerte 1919-1983 par Lucia Sagradini
L’ouvrage : Considérer la puissance des images tout en cherchant à échapper à leur pouvoir, à l’asservissement tant de l’image que de celui ou de celle qui regarde. Toujours chercher, alerte, la dimension subversive des images. Tel est le sujet de cet essai. Regarder implique l’action de saisir l’image et de sortir de la passivité et de la contemplation, mêlant nos histoires, savoirs, et mêmes nos ignorances, pour donner un sens. Dans un monde où les modes virtuels construisent et appuient les fantasmagories du capitalisme, et où les images, leurs flux, participent activement à accroître la passivité des êtres, l’atonie, la peur et l’aliénation, la possibilité de comprendre que le regard est une action politique devient essentielle. Le regard comme une puissance agissante – premier pas vers l’émancipation. L’attachement de Walter Benjamin aux images et à leur saisissement, dans une période de basculement, en dit long sur la vivacité du danger. Walter Benjamin pense que les images dialectiques renferment des expériences de liberté actualisables. Ces images reposent sur des formes venues du passé. L’espace du regard est bien celui d’une lutte politique. L’ordre du monde et la capacité de le bouleverser se tiennent « telles la fleur et l’ortie sur la même prairie… » comme le disait Victor Klemperer. Dans le passé se tiennent les sources et ressources de nos gestes futurs. L’œil hanté porte cette dimension de futur antérieur.
L’autrice : Lucia Sagradini est Docteur en sociologie de l’art et de la culture, professeure d’histoire de l’art et de théorie à l’ESAD des Pyrénées depuis 2017. Rédactrice en chef de Variations – revue internationale de théorie critique, elle poursuit un travail de longue haleine en différentes directions : écriture d’articles sur des pratiques artistiques actuelles, et sur les enjeux conceptuels contemporains ; réalisation d’Icônes pour Multitudes ; présentations d’expositions ou de catalogues ; traductions vers différentes langues : Martha Rosler, Gerd Arntz, John Holloway, Gregorio F. Baremblitt etc..
Présentation et signature du livre dans la salle de l’auditorium de la Halle Saint Pierre le dimanche 21 septembre en présence de l’autrice dès 15h.
Présentation par Martine Willot, autrice du livre édité par l’association La vie d’artiste awd. Lecture d’extraits des Nouvelles paysannes d’Existence, éditions Pleins chant, par Frida Morrone de la compagnie Astolfo sulla luna et des journaux de Pierre Roché et de Franz Hessel.
Avec la participation de Bruno Montpied, écrivain et peintre, spécialiste de peinture naïve et d’art brut et de Stéphane Polplimont, responsable librairie de la Halle Saint Pierre.
Première biographie d’Existence (1892-1952), peintre et conteuse, Ce livre édité par l’association La vie d’artiste awd est une chronique de la vie imprévue et mouvementée d’une petite bergère Limousine native de Saint-Léonard de Noblat. Venue travailler à Paris, elle se retrouve à la rue. Un soir de février 1911, par une nuit de demi-lune, sur le boulevard Montmartre, elle fait une rencontre providentielle, celle d’Henri-Pierre Roché (auteur de Jules et Jim) et de son ami, l’écrivain et poète, Franz Hessel qu’elle étonne et ravie par ses qualités rares de conteuse et sa personnalité attachante.
Un visage intelligent, paysan, cabochard, cet air de gosse honnête… Ils la surnomment Existence et ce nouveau nom, si beau, si étrange, l’intéressée le perçoit comme une promesse de bonheur et l’adopte aussitôt. Les deux écrivains vont se déployer pour lui inventer une nouvelle vie, un nouveau métier, modèle à Montparnasse. Elle posera à l’Académie Colarossi et pour Marie Laurencin, qui l’aidera elle-aussi. Existence, emplie de reconnaissance pour Pierre et Franz, ne les écoutera pourtant que d’une oreille, poursuivant un temps sa vie aventureuse et folle avant de s’assagir. Je veux écrire mes mémoires, comme vous, dit-elle à Pierre, cinq ans plus tard. Écrire, oui, mais pas seulement…
La particularité d’Existence, sa différence, c’est de s’être partagée entre écriture et peinture avec le même bonheur. Son œuvre est dédiée à son enfance limousine, à son pays natal, un univers préservé de la modernité et qui avait déjà à moitié disparu lorsqu’elle entreprend de lui redonner vie et couleurs par sa plume et son pinceau.
Ses nouvelles sont parues aux Œuvres libres en 1931 et 1939 et ses tableaux ont été exposés en 1949 à la galerie Cambacérès. Elle disparaît à Paris à l’âge de soixante ans en 1952. Son mari le peintre Maurice Taquoy se suicidera le lendemain matin.
« Existence écrivait mais peignait, et dessinait aussi. Il semble qu’elle ait pratiqué cette seconde discipline dans un second temps par rapport à l’écriture. Le but de l’opération étant en ce qui la concerne de dépeindre le milieu rural du Limousin qu’elle avait bien connu dans son enfance, comme elle l’a fait dans les deux seules nouvelles que l’on connaît d’elle, mais dans une langue visuelle, qui dit autre chose, et qui prolonge. La plupart des peintures recensées par Martine et Bertrand Willot évoquent cette enfance. Sa peinture que l’on peut qualifier de « naïve », ce qui selon moi n’entraîne aucune condescendance ou une quelconque manière de rabaisser cet art, est à connaître. On voit quelques-unes de ses œuvres reproduites dans les deux livres que les Willot ont consacrés à cette amie de « Jules et Jim », de même qu’on peut les découvrir, matériellement parlant, au Musée Cécile Sabourdy à Vicq-sur Breuilh, où elles sont prêtées.
Au cours de l’après-midi que la Halle Saint-Pierre propose pour découvrir un peu mieux Existence, j’ai été chargé de présenter sur écran plusieurs reproductions de ses tableaux et dessins, en les choisissant en fonction de leur valeur esthétique, et en tentant de les mettre en regard avec d’autres peintures dites naïves, extraites de ma collection ou provenant de sources présentant des œuvres analogues en termes de traitement esthétique ou documentaire. Afin de lancer un signe à tous ceux qui n’ont pas abandonné l’idée de continuer de s’intéresser au corpus vaste et hétéroclite de l’art naïf, genre d’art autodidacte qui a été supplanté (injustement) par la vogue de l’art brut depuis quelques décennies. L’art naïf insolite et de qualité (à distinguer de l’art naïf mièvre et gentillet) a toujours quelque chose à nous dire. L’œuvre d’Existence, placée à côté d’autres participants à cette catégorie d’art, ne souffre aucunement ‒ au contraire ‒ d’être associée à des artistes naïfs déjà repérés. »
Bruno Montpied Peintre autodidacte et chercheur indépendant, collectionneur, auteur d’Éloge des Jardins anarchiques et du Gazouillis des éléphants, ouvrages consacrés aux créateurs populaires d’environnements en extérieur.
À l’occasion de la sortie du dernier ouvrage des éditions Le Lampadaire, Le cas Lambert⎻ seconde parution de la collection Curiosités ⎻ Sophie Saulnier, directrice éditoriale de la publication, sera en conversation avec Julie Cheminaud, philosophe, et Vincent Duché, chercheur en art.
« Lambert, fou ! m’écriai-je frappé de stupeur. Et par quel événement ? C’était la plus riche mémoire, la tête la plus fortement organisée, le jugement le plus sagace que j’aie rencontrés ! » Balzac, Louis Lambert
Le Cas Lambert est une réédition du Louis Lambert de Balzac, un texte peu connu du grand public, mais considéré par les balzaciens comme une de ses œuvres les plus importantes. Le roman est suivi d’études composées à partir de documents-textes, documents-images et de textes dits « interpolés ». Le thème est l’aliénation mentale dont un des traits majeurs est la confusion entre fiction et réalité. L’ouvrage reprend les démarches de l’art archiviste.
En 304 pages et 154 images, Le cas Lambert éclaire le texte de Balzac et met en perspective les tentatives des médecins aliénistes pour explorer le cerveau humain et résoudre son énigme.
Le Cabaret Slam du Chat Noir est de retour à la Halle Saint Pierre
Samedi 3 mai à 15h
Halle Saint Pierre – Auditorium
De 15h à 16h, la Scène Cabaret : Un spectacle oratoire, avec une sélection des meilleurs poètes et poétesses de leur Scène de poésie. Une heure intense, vibrante, entre mots ciselés, performances habitées et émotions à fleur de peau.
De 16h à 17h, la Scène Ouverte : L’heure où tout peut arriver. Que vous soyez poète aguerri ou pour la première fois sur scène, venez prendre le micro et partagez vos mots.
Pour retrouver toutes les informations de la première Scène de poésie du Chat Noir à la Halle Saint Pierre : cliquez ici
Samedi 5 avril à partir de 15h Auditorium de la Halle Saint Pierre Entrée libre – Réservation recommandée : 01 42 58 72 89
Pour cette séance consacrée à la poésie, les éditions L’herbe qui tremble proposent la rencontre de 4 poètes : Patricia Castex Menier (autrice de Contre-jours), Isabelle Lévesque (autrice de Passer outre), Laurent Faugeras (auteur de La vie extime) et Arnoldo Feuer (auteur de Le bec de la mésange). Auront lieu une présentation des auteurs, diverses lectures et discussions, suivies d’un moment d’échange avec le public.
LES FEMMES QUI ME RESSEMBLENT Quand la poésie souffle un vent de liberté…
Mise en jeu des poèmes de Maram al-Masri par Marion Privat avec la participation de l’autrice
Dimanche 16 mars à 15h Entrée libre – Réservation recommandée : 01 42 58 72 89
Les poèmes mis en jeu de Maram al-Masri par Marion Privat (metteure en scène et comédienne), avec la complicité d’Emmanuelle Monteil (comédienne), sont extraits de différents recueils : Elle va nue la liberté, Les âmes aux pieds nus, La robe froissée, Le Rapt, Cerise rouge sur carrelage blanc (éd. Bruno Doucey), Le retour de Wallada (éd. Al Manar). Cette lecture sera suivie d’un temps d’échange avec Maram al-Masri et d’une dédicace.
Maram al-Masri passe les vingt premières années de sa vie à Lattaquié (Syrie), ville située au bord de la mer, près de l’île de Chypre. Elle y passe une enfance heureuse avec ses parents, ses trois frères et sa sœur. « Je me souviens tous les matins sur le chemin de l’école le long du port cette route sinueuse à proximité du Café de la Jeunesse où se retrouvaient les vieux du quartier, mon cœur se serre… » (Habitante de la Terre). Après des études de littérature anglaise à l’Université de Damas et en Angleterre, elle s’exile en France en 1982 et s’installe à Paris où elle vit encore. Aujourd’hui, elle se consacre exclusivement à l’écriture, à la poésie et à la traduction. Maram al-Masri écrit en arabe et en français et s’auto-traduit. Ses poésies ont été traduites dans de nombreuses langues (anglais, catalan, corse, espagnol, iranien, italien, macédonien, chinois maltais, serbe, suédois, turc…). La voix féminine de Maram al-Masri est une voix incontournable dans la poésie arabe contemporaine. Avec une simplicité et un lyrisme désarmants et percutants, Maram al-Masri écrit sur des thèmes universels que sont l’amour, la douleur, l’exil, la nostalgie et la liberté. Avec, en ligne de mire, un seul désir : que le monde retrouve la paix, la liberté et la fraternité. Écrire pour Maram al-Masri est un acte militant, une recherche perpétuelle de la vérité et du sacré. « L’acte d’écrire n’est-il pas un acte scandaleux en soi ? Écrire c’est apprendre à se connaître dans ses pensées les plus intimes. Oui, je suis scandaleuse car je montre ma vérité et ma nudité de femme. Oui je suis scandaleuse car je crie ma douleur et mon espoir, mon désir, ma faim et ma soif. Écrire c’est décrire les multiples visages de l’homme, le beau et le laid, le tendre et le cruel. Écrire c’est mourir devant une personne qui te regarde sans bouger. C’est se noyer devant un bateau qui passe tout près sans te voir. Écrire c’est être le bateau qui sauvera les noyés. Écrire c’est vivre sur le bord d’une falaise et s’accrocher à un brin d’herbe » (Le rapt). Elle est Ambassadrice du Secours Populaire et Ambassadrice de la Camera Arte de Reggio Calabria en Italie. Elle est citoyenne d honneur et membre des parlement des écrivaines francophones. Elle s’investit également contre la violence faite aux femmes. Elle a consacré un de ses ouvrages à cette thématique : Les Âmes aux pieds nus paru en 2023 aux éditions Bruno Doucey. Elle participe à de nombreux festivals nationaux et internationaux de littérature et de poésie. En 2017 est créé le prix Maram al-Masri, qui récompense des poésies et des œuvres graphiques.
Le mot de Marion Privat : « Les poèmes de Maram al-Masri résonnent, vibrent ,transforment et bouleversent longtemps après leur lecture. Avec une puissance d’évocation mais sans emphase, Maram al-Masri met en lumière la fragilité de nos existences. Face aux dérives du monde, elle s’accroche au pouvoir des mots pour échapper à la souffrance et éviter le naufrage. Elle porte la voix des femmes, elle nous rassemble. Sa poésie nous invite à penser, dénoncer, résister, oser… à nous libérer. La scène nous permet cet espace de liberté, où l’on peut saisir le monde avec des mots. Faire se rencontrer l’illusion et la réalité pour échapper au fracas. Plus qu’une intention ; J’ai eu le désir de passer du dire au jeu. Ses poèmes sont la scène d’un théâtre où son histoire, ses désillusions, son exil, ses espoirs, ses désirs, ses pensées les plus intimes se mêlent à la grande Histoire. Pour Maram al-Masri : “écrire c’est vivre au bord d’une falaise et s’accrocher à un brin d’herbe“ Jouer c’est se saisir du pouvoir des mots pour créer la réalité, la transgresser, la partager. Amener la vie. Quelle chance ! La rencontre avec Maram al-Masri, une autrice à l’écoute, généreuse et curieuse qui m’a fait confiance et m’a laissé jouer avec ses mots. Je la remercie. »
Yannick Haenel Gérard Titus-Carmel Fouad El-Etr Pierre Cendors lu par Gabriel Dufay
Samedi 23 novembre à partir de 14h – à l’auditorium Réservation recommandée : 01 42 58 72 89
Yannick Haenel est né en 1967 à Rennes. Il a fondé la revue littéraire Ligne de risque, en 1997, qu’il a coanimé avec François Meyronnis. Il publie son premier roman aux éditions de La Table Ronde : Les Petits Soldats (1997), puis de nombreux autres aux éditions Gallimard dans la collection « L’Infini » : Introduction à la mort française (2001), Évoluer parmi les avalanches (2003), Cercle (2007, prix Décembre et prix Roger-Nimier), Jan Karski (2009, prix du roman Fnac et prix Interallié), Les Renard pâles (2013), Tiens ferme ta couronne (prix Médicis, 2017), Papillon noir / Longer à pas de loup (2020), Le Trésorier-payeur (2022). Il est aussi l’auteur de plusieurs essais, dont La Dame à la licorne. À mon seul désir aux éditions Argol (2005), La Solitude Caravage (Fayard, 2019, Prix Méditerranée) et Bleu Bacon aux éditions Stock (2024). Il publie deux volumes d’entretiens, dont Poker avec Philippe Sollers, chez Gallimard (2005). Il a créé il y a peu la revue littéraire Aventures, aux éditions Gallimard. Ses livres interrogent le nihilisme, l’Histoire, mais aussi la possibilité d’un érotisme contemporain. Dans chacun de ses romans, un personnage rompt avec la société et découvre une liberté nouvelle.
Gérard Titus-Carmel est né en 1942. Après des études de gravure à l’école Boulle, il s’affirme comme dessinateur et graveur. Travaillant par série autour d’un objet ou d’un thème, il analyse d’abord les processus de décomposition ou d’usure d’une forme. À partir de 1972-1973, il élabore lui-même le «modèle » que réclame son travail : petit coffret, nœuds, épissures, constructions de branchages sont fabriqués pour satisfaire le plaisir de dessiner, une dialectique inédite se trouvant ainsi instaurée entre la série et son référent. Dans les années 80, Titus-Carmel revient à la peinture, procédant toujours par ensemble : Caparaçons; Extraits & Fragments des Saisons; Forêts, 1995-1996; Nielles; Quartiers d’Hiver, 1999-2000, etc. Il y déploie des ressources techniques s’autorisant toutes les libertés pour épuiser son prétexte avec une assurance formelle et chromatique remarquable. Il a illustré nombre d’ouvrages de poètes et d’écrivains, et il est lui-même auteur d’une cinquantaine de livres : récits, essais, recueil de poèmes, écrits sur l’art.
Franco-irlandais, né en 1968, Pierre Cendors s’attache, de livre en livre, à capter un langage poétique, plus ancien et plus vivifiant que la parole, un langage qui n’est pas seulement humain, mais ouvert à la vie élémentaire, au terrestre, à l’écoute d’une primordialité ardente, qui est à l’homme ce que les espaces sauvages sont à l’animal. Il vit actuellement en Irlande. Il est l’auteur de romans (derniers titres parus: L’Homme-nuit, Quidam, 2023 ; L’Énigmaire, Quidam, 2021 ; Silens Moon, Le Tripode, 2019; Vie posthume d’Edward Markham, Le Tripode, 2018; Minuit en mon silence, Le Tripode, 2017), de récits (L’Invisible dehors, Isolato, 2015), de nouvelles (Exil Exit, La Part commune, 2014) et de poèmes (Les Hauts Bois, Isolato, 2013). Gabriel Dufay est acteur et metteur en scène ; auteur de plusieurs livres : Hors jeu (Les Belles Lettres, 2014) ; Michel Bouquet. Servir la vocation de l’acteur (Klincksieck, 2017) ; Jon Fosse. Écrire c’est écouter (L’Arche, 2023).
Fouad El-Etr, poète et éditeur libanais, né en 1942, est le fondateur de la revue de poésie La Délirante (1967), où les textes d’auteurs aussi prestigieux que Borges, Brodsky, Cioran, Paz, Schéhadé, etc., figurent aux côtés des illustrations des non moins célèbres Bacon, Balthus, Barthélémy, Botero, Rouan, Pelayo ou Szafran. « La Délirante » est également le nom de la maison d’édition dirigée par Fouad El-Etr, où en plus de ses traductions de l’anglais, de l’italien et du japonais, il a publié sa propre production poétique : Comme une pieuvre que son encre efface (1977), Là où finit ton corps (1983), Arraché à la nuit (1987), Entre Vénus et Mars (1993), Le Nuage d’infini (1995). Il a aussi publié un roman aux éditions Gallimard : En mémoire d’une saison des pluies (2021).
Dimanche 10 novembre à 14h – entrée libre Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
Programmation :
Voltes du miroir, poèmes choisis, traduits de l’espagnol (Cuba) et présentés par Alexandra Carrasco – édition bilingue – Collection Xénophilie, coédition Librairie La Brèche, éditions & Pierre Mainard, éditeur.
Évocation du poète José Triana et discussion sur la traduction avec Alexandra Carrasco (traductrice de Voltes du miroir) et Aline Schulman, en présence des éditeurs Joël Cornuault et Stéphane Mirambeau.
Lecture en français de poèmes de José Triana, extraits de Voltes du miroir, par Hanna Schygulla et Yves Llobregat ; en espagnol par Aline Schulman.
De José Triana, Alexandra Carrasco, sa traductrice, écrit dans sa préface informée et chaleureuse : « Cette disponibilité à l’autre, cette curiosité sans frontières qui faisait fi des goûts en vogue, d’une quelconque hiérarchie ou de l’échelle des valeurs dictée par l’establishment intellectuel, étaient le reflet d’une liberté d’esprit et d’une capacité d’étonnement qui transparaissent dans son œuvre ». Elle ajoute : « En toute logique, la recherche du sens incluait chez lui une éthique rigoureuse, et c’est bien en cela aussi qu’il habitait “en poète sur la terre”. »
Les poèmes de Voltes du miroir, traduits avec justesse et implication, se font l’écho de cette conduite, si rare aujourd’hui. Convoquant mythologie, rêves, souvenirs, enjeux de l’existence, ils interrogent et disent avec lyrisme « le métier de vivre », sans complaisance ni lamentation.