Du 6 au 22 décembre Diane Victor expose dans la galerie de la Halle Saint Pierre
Née en 1964 à Witbank en Afrique du Sud, Diane Victor s’est imposée comme une figure majeure de la scène artistique contemporaine internationale. Diplômée de l’Université du Witwatersrand à Johannesburg en 1986, elle séjourne entre 1988 et 1989 à la Cité internationale des Arts à Paris et représente en 2015 l’Afrique du Sud à la Biennale de Venise. À travers une œuvre intensément engagée, elle explore les réalités sociales et politiques de son pays natal, marquées par les séquelles de l’apartheid, les violences systémiques, l’injustice et les tensions identitaires. Son travail se caractérise par une grande maîtrise du trait, nourrie par une tradition figurative classique, qu’elle confronte à des matériaux contemporains et éphémères tels que la suie et la fumée.
Diane Victor sera présente à la Halle Saint Pierre le 6 décembre 2025 à partir de 14h pour une séance de dédicace de l’ouvrage Diane Victor, Estampes, Dessins, Suie.
L’Académie des beaux-arts a décerné, ce mercredi 3 octobre, le 10ème Prix de Gravure Mario Avati – Académie des beaux-arts à l’artiste sud-africaine Diane Victor.
Les œuvres de Diane Victor sont représentées par la Galerie Larock- Granoff,13 Quai de Conti 75006 Paris.
La Halle Saint Pierre est heureuse d’accueillir Escale Nomad
Du 7 septembre au 5 octobre 2025
Philippe Saada – Escale Nomad en 3 actes à la galerie de la Halle Saint Pierre.
ACTE I
Abel Burger artiste autodidacte dont la pratique associe dessin, peinture et écriture. Nourrie par les mythes, la mémoire et le sacré, son œuvre explore les passages entre visible et invisible, intime et universel. Fragments, papiers superposés et traces poétiques composent un langage singulier, inspiré des civilisations anciennes et des rêves. Son travail, régulièrement exposé en Europe et aux États-Unis, figure dans plusieurs collections publiques et muséales.
ET
Pascal Leyder qui explore par le dessin les territoires de l’image imprimée, en associant réinvention visuelle et liberté du tracé. Ses dessins déconstruisent anciens planisphères, affiches et autres motifs iconographiques pour créer de nouveaux récits, où se mêlent écritures cryptographiques, figures et architectures. Il conjugue pratique solitaire et collaborations graphiques notamment avec Pakito Bolino. Son travail a intégré plusieurs collections publiques et muséales, dont le Centre Pompidou et le LAM. Il crée au sein de la « S » Grand Atelier en Belgique.
à suivre …
ACTE II : Art brut Marocain du 7 octobre au 5 novembre 2025
ACTE III : Photo et Outsider Art USA du 7 novembre au 1er décembre 2025
Du 5 juillet au 14 août 2025 à la Galerie (entrée libre)
Né en 1930, Robert Coutelas s’est éteint en juin 1985 à Paris, 226 rue de Vaugirard dans le quinzième arrondissement, dans la pièce au confort plus que rudimentaire, partagée avec des rats et des pigeons, où il s’était installé en 1967, année même où il débuta la série de cartes qui devait le rendre célèbre, mais bien après sa mort. Quasi autodidacte, Coutelas a combattu toute sa vie pour devenir et demeurer artiste, malgré l’opposition totale de ses parents – qui le conduisit par deux fois, adolescent, à attenter à ses jours –, malgré son incapacité à marchander son art – qui le poussa à rompre ses contrats avec des galeries commerciales qui entendaient le promouvoir comme le nouvel Utrillo –, malgré la misère absolue dans laquelle il a constamment vécu.
L’œuvre de Robert Coutelas est riche de plusieurs milliers de peintures sur carton de récupération, miniatures au format de cartes de tarot (dont certaines agencées en des compositions de 3, 5, 6, 8, 9, 12, 15, 16, 18, 20, 24 ou 28, sans raison ou intention décelable, et 469 inséparables réunies dans La Réserve du patron): Mes Nuits, de quelques centaines de gouaches sur envers d’affiches inutilisées: Mes ancêtres, et de quelques dizaines de sculptures, en pierre ou en terre cuite, pour la plupart minuscules.
Grâce à la détermination de son ayant-droit Mariko Molia (auteure d’un livre de souvenirs sur l’artiste, plusieurs fois réimprimé), les œuvres de Coutelas ont été montrées dès 1982 au Japon, où il a progressivement acquis un statut d’artiste culte, exposé dans des musées (Shoto Museum of Art, Tokyo, 2015, Musée Bernard Buff et, Shizuoka et Asahi Beer Oyamazaki Villa Museum of Art, 2016, Mori Museum of Art, Tokyo, 2022…)
Célébré par des artistes et écrivains (Nobuo Hashiba, Toshiyuki Horie, Akira Minagawa, Hiroshi Sugito…), et sujet de livres à succès; ses dessins y décorent des bols en céramique, des magnets ou des pâtisseries, certains s’en ornent même les ongles, ou tatouent ses motifs sur leur peau.
Obsessionnelle sans jamais être répétitive, l’œuvre de Coutelas se place dans la lumière de l’art brut et de l’art populaire, mais dessine son territoire singulier, poétique et universel, hors du temps et de toutes tendances. Tel un compagnon du Moyen-Âge, il ne signe généralement pas ses œuvres; s’il inscrit parfois son nom au centre d’une carte, c’est à la manière d’un blason, quand la composition l’exige, mais bien plus souvent il privilégie VAUGIRARD voire VAUGI, ou ses initiales C.R., parfois accompagnées de H.A. pour ses autres prénoms, Henri et André – mais aussi comme un éclat de rire; de temps à autre il date ses œuvres, de l’année, parfois aussi du mois, et exceptionnellement du jour. Seules une poignée portent un slogan, toujours le même, existentiel et révolutionnaire, absolument coutelassien:
La Liberté ou la mort.
D’une remarquable diversité de motifs, les cartes qui composent Mes Nuits sont pour certaines abstraites, rythmées d’alignements itératifs de points ou de lignes, mais la majorité figurent des personnages, voire des saynètes parfois énigmatiques, ou des écritures illisibles. Si certains de leurs thèmes peuvent référer à l’histoire, aux jeux, au théâtre, aux mythes ou à l’histoire de l’art, comme la Fanny, les maternités, Guignol, Adam et Ève, le Pendu… la plupart témoignent d’obsessions très personnelles – les longues chevelures ondulantes qui enserrent les visages, les têtes au centre d’un tourbillon en spirale, les créatures mi-humaines mi-papillons ou mi-lapins, les vignerons, les alignements d’ossements, les tours en flammes… que l’artiste combine et reconfigure inlassablement. La mort y rôde, mais la vie la submerge, par assauts de tendresse et de cocasserie. On dit que mes cartes sont des symboles, objectait Coutelas, mais qu’est-ce qu’un symbole? Elles sont des êtres vivants qui font la fête dès que je m’absente de chez moi.
Robert Coutelas, Mes Nuits, est disponible à la librairie de la Halle Saint Pierre.
Emelie Östergren, née en 1982, est une dessinatrice suédoise, auteure de livres pour enfants, et pour adultes. Elle a étudié à Konstfack, à Stockholm.
Ses bandes dessinées, ses livres pour enfants et illustrations ont été publiées en Suède et à l’étranger, notamment dans le magazine américain The Believer. À l’automne 2023, elle a publié avec Emma Virke un livre d’images unique, Presenten (un « trois livres en un », sur le pouvoir des contes de fées et de l’imagination), qui a été nominé pour le prix August.
Elle est également connue pour ses bandes dessinées Evil Dress et Duke and His Army- A Dream Revisited, publiées chez Sanatorium Press. En 2023, elle a publié en français Flore & Faune aux éditions Hoochie coochie.
Retrouvez La petite histoire de Franka à la librairie de la Halle Saint Pierre
« C’est l’histoire d’une petite fille qui ne supportait plus d’être considérée comme une enfant. Elle voulait être une maman avec un vrai bébé, loin des poupées que sa mère lui avait laissées. Elle savait d’ailleurs très bien comment s’y prendre : Il suffisait d’enterrer ses poupées dans le jardin et attendre la nouvelle pousse… Mais était-ce vraiment une bonne idée ? »
Shinichi Sawada (1982) vit dans la préfecture de Shiga au Japon. C’est un jeune autiste qui parle très peu. Cependant, très habile de ses doigts, il a toujours fabriqué chez lui des objets, comme des petites voitures en papier. Depuis la fin de ses études secondaires dans un lycée spécialisé, il est employé à la boulangerie de l’établissement pour handicapés mentaux qu’il fréquente. Il pratique régulièrement la céramique dans un atelier à ciel ouvert perdu dans les montagnes verdoyantes de la région de Shiga. Sawada y sculpte des créatures étranges au corps hérissé d’épines. De ses doigts longs, minces et souples il modèle une à une ces pointes qu’il plante ensuite dans une masse tantôt ronde, tantôt cylindrique constituant la base de ses sculptures. Il travaille en silence, sans hésitation, avec toujours les mêmes gestes lents, délicats et réguliers, emporté par un flux créatif vers un monde qui n’appartient qu’à lui. Une fois modelées, ses sculptures sont cuites, suivant une tradition ancestrale, dans un four à bois, ce qui leur donne une couleur brun-rouge.
La galerie de la Halle Saint Pierre présente les dessins d‘Etty Buzyn.
Originaire d’une famille juive ashkénaze de Pologne, Etty Buzyn est une psychologue clinicienne et psychanalyste, ainsi que l’autrice de plusieurs livres spécialisés dans la petite enfance. Depuis toujours, elle écrit et prend des notes à chaque séance, puis de temps à autre, dessine quelques traits sur la chemise en carton du dossier de ses patients. A partir d’un point central, une forme imprévisible se développe au fur et à mesure. Sans intention préalable, elle laisse sa main dessiner au rythme du cheminement du patient, les formes graphiques que son discours singulier lui inspire. Au fil des séances, la parole circule d’inconscient à inconscient pour devenir une œuvre commune, dans le huis-clos du cabinet. Pour les deux partenaires, la communication se métamorphose en création.
L’intérêt majeur d’Etty Buzyn pour les processus de la créativité, l’amène à donner de nombreuses conférences sur le thème de « L’importance du rêve et de l’imaginaire dans le développement psychique de l’individu ».
Le mot de Daniel Besace Riou (éditeur) : « Carnets-Livres est une maison d’édition créée en 2005, dont le but est de publier des ouvrages conçus de manière artisanale. Chaque titre est édité à 300 ou 400 exemplaires, numérotés, conçus au fil du temps, à la demande des libraires et surtout des artistes. Imprimés par nos soins, ils sont reliés et protégés dans une reliure coffret recouverte d’un tissu, la plupart du temps d’origine africaine, mais aussi asiatiques. D’autres sont fabriqués avec des papiers précieux imprimés ou décorés la main.. Il nous faut une heure de travail pour réaliser un livre. Nous fabriquons en moyenne 1000 exemplaires par an. Nous n’avons pas de stock et aucun livre n’est envoyé au pilon. Depuis sa création Carnets-Livres a fabriqué, et donc diffusé, plus de 20 000 livres. Le choix de la lenteur et de la rareté ne sont pas une opposition à notre époque, puisque nous utilisons l’informatique pour la mise en page et l’impression… C’est simplement un temps de patience et de réflexion, différent, lié au désir de faire un bel objet, conçu manuellement, de manière imparfaite, échangé de main à main, pour le plaisir des yeux. Durant cette exposition chaque livre exposé sur un lutrin fixé au mur du café, sera accompagné des œuvres de son auteur. »
Olga CALDAS Le Jardin aux sentiers qui bifurquent* 15 janvier – 16 mars 2025 Vernissage samedi 18 janvier de 15h à 19h Halle Saint Pierre – entrée libre Tous les jours de 11h à 18h – dimanche de 12h à 18h Rencontre avec l’artiste le week-end et sur demande
(*Titre inspiré de la nouvelle de Jorge Luis Borges)
Olga Caldas nous fait cheminer, dans cette exposition personnelle, à travers plusieurs expériences successives qui ont jalonné son travail photographique depuis une décennie. Refusant leur déroulement chronologique en ligne droite, elle choisit de les lier dans une sorte de ronde fraternelle sans commencement ni fin. Car il importe que « les sentiers bifurcants » qui en émanent puissent converger à certains moments et s’entre-regarder. Les fragments de ces chapitres photographiques antérieurs sont très divers sans pour autant se gêner. On trouve des réminiscences d’enfance, comme cette danseuse anonyme, toute légère, qui prend son envol sur sa balançoire, mais aussi des marques plus récentes de blessures, ainsi (dans la série sur l’artiste Marie Morel), ces bras de femme devenus semblables aux cordes qui l’ont meurtrie. On trouve la placidité d’un bain rituel japonais que rien ne peut distraire de sa méditation ludique puis, un peu plus loin, en contrepoint de l’harmonie précédente, une créature indifférenciée qui se débat dans sa chrysalide, en peine de son corps et de son essor perdus. Même s’ils se tiennent dans la même toile de fond, ces sujets ne se mélangent pas et réclament d’être vus séparément. Chacun, qu’il contienne une seule œuvre dans son opus, deux ou plus, est un « sentier qui bifurque » à part entière. Il n’empiète pas sur le chapitre suivant ou sur le précédent, et poursuit seul sa route. Il serait faux cependant d’avancer que, dans cette exposition, Olga Caldas donne la même place à chacun des chainons qui en constituent l’ensemble. C’est surtout par ses inédits et récents portraits de fleurs qu’elle retient toute notre attention. Elle leur accorde une place prépondérante qui les fait littéralement exploser au regard. Ce travail photographique en noir et blanc, maturation de plusieurs années parvenue à son aboutissement, l’emporte par le nombre des œuvres proposées ainsi que par leur dimension. Comme s’il avait valeur de présent et d’avenir au beau milieu des séries passées. Commencé à l’aube du covid, quand la nature, désertée par l’humain, réapparaissait dans sa gloire originelle, il s’est prolongé en réflexion sur le temps, et aux moments de grâce, de beauté inconditionnée, qu’on peut lui arracher dans la surprise d’un pur instant de vie. Les fleurs d’Olga Caldas nous sont aujourd’hui plus offertes que simplement présentées, comme si elles voulaient sortir de leur support photographique pour venir trouver chacun de nous. Et c’est en soi-même que chacun les trouve. Alors qu’aux thèmes de fleurs sont habituellement associées la fugacité, la nostalgie de l’éphémère, voire la vanité des apparences, c’est ici la perception contraire qui prévaut. L’immédiatéité de leur éclat introduit une sensation d’éternité qui tient de la nature sans doute mais aussi, et surtout, de la vision. Telles quelles, elles semblent entraîner l’artiste dans le sillage d’une nouvelle ère créatrice, en se déployant hors du périmètre intimiste qui circonscrivait son travail jusqu’ici. La subjectivité de l’imaginaire se met au service de l’universel.
– Martine Lecoq, écrivaine et critique d’art
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Olga Caldas, née au Portugal, vit et travaille à Paris où elle a fait des études en Histoire de l’Art, Communication et Photographie. Elle a travaillé à la Halle Saint Pierre pendant une vingtaine d’années et a été ainsi en contact à des œuvres hors normes, inclassables, qui l’ont influencée, ouverte à de nouvelles perspectives de création. Elle est directrice et curatrice à l’Immix galerie, émanation du Centre Culturel Jemmapes de la Ville de Paris. Depuis une dizaine d’années elle interroge à travers des mises en scène, des mises en fiction, le rapport au corps, le plus souvent en interaction avec la nature. Son jardin en région parisienne, est son lieu de création de prédilection, son studio à ciel ouvert pour des photographies essentiellement en noir et blanc, argentiques et numériques. Elle a réalisé près d’une cinquantaine d’expositions en France et à l’étranger (USA, Suisse, Belgique, Portugal, Italie) et participé à plusieurs salons d’art (Art Fair au Carreau du Temple à Paris – Art Fair à Bruxelles – Marché de l’Art à San Francisco, USA – Fotofever au Carrousel du Louvre – Art Capital au Grand Palais, Festival Européen de la photo de nu à Arles (Chapelle Saint-Anne) – Frame Basel, Miami et Paris – Les Rencontres photographiques de Paris 10e – Salo à Paris…). Elle expose régulièrement dans des galeries parisiennes, participe à des salons d’art et des résidences d’artistes (France, Italie, Portugal). Son travail a donné lieu à plusieurs publications de livres et de nombreux articles de presse.
A venir
• Un livre est à paraître en janvier 2025, à l’occasion de l’exposition à la Halle Saint Pierre, édité par les éditions Carnets-Livres, sous la direction de Daniel Besace. • Expositions : Casa Régis– Centro per la cultura e l’arte contemporanea – Biella, Italie, septembre 2025. Fórum Cultural das Neves, Portugal, août 2025.