Charles Duits

Performance-conférence
Au pays de l’éclairement de Charles Duits 
avec :
Pablo Cueco, Daniel Mallerin, Christian Le Mellec,
Tristan Rothhut , Pacôme Thiellement
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Projection du film d’Arnaud Baumann : Charles Duits en zone de confusion

Dimanche 12 février 2023, à 15 heures – entrée libre
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
Halle Saint Pierre – à l’auditorium

Une des peintures de Charles Duits retrouvées en 2021. Photo Arnaud Baumann.

Ce pays, c’était le peyotl, une longue initiation pour Charles Duits, une révolution démonique  – rupture radicale ou écart absolu – qui affolait Henri Michaux. Même s’il y a illusion, vous êtes dans le vrai – vous montez à cheval – vous vivez supérieurement.
Le pays de l’éclairement, un livre par quoi une carrière littéraire attendue avait volé en éclats. C’était l’invention d’une nouvelle langue écrite, une prose poétique protéiforme.  Ce fut une cascade d’ouvrages transgenres, des livres fous. C’était un pays à deux lunes, ou le pays de Vénus. C’était l’immense oui. Cela ne suffisait pas. Pour en finir une fois pour toutes avec le nihilisme il manquait l’expérience spirite au long cours. Cela ne suffisait pas, l’écrivain s’initia à la peinture. En plein vol, le cœur éclata.
Ce retour au pays est une exploration polymorphique, un manifeste poétique, une source surréaliste pure, un ré-enchantement de l’histoire littéraire et artistique.

CHARLES DUITS (1925-1991)
Né en France en 1925, de mère américaine et de père juif hollandais, réfugié aux États-Unis au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1942, Charles Duits découvre grâce à VVV, organe du groupe surréaliste en exil, la présence d’André Breton à New York. Poète précoce, épris de Rimbaud et Lautréamont, il lui adresse ses poèmes et bientôt le rencontre.

Charles Duits a 17 ans, André Breton 48ans. Une relation faite d’exaltation s’engage. André Breton : Je ne doute pas un instant que le message essentiel que j’aurai passé ma vraie vie à guetter, à saisir par bribes, que ce message passe actuellement par vous et – j’irai plus loin – peut-être par vous seul. Charles Duits : Tout à coup, je fus jeté dans un espace solaire, auguste, serein, dont le centre était la Rose des vents, la demeure des poètes, ma demeure. Il est impossible d’exprimer la surprise que j’éprouvais, presque la frayeur, lorsque je compris que Breton me considérait spontanément comme son égal et donc comme celui des Olympiens.

Les poésies de Charles Duits seront publiées dans VVV et les principales revues ouverte au surréalisme avant les années 50 ; il participera aux activités du groupe, écrira des textes automatiques avec Breton, se fâchera avec lui, comme tant d’autres, et prendra peu à peu ses distances avec les activités surréalistes. Cependant Breton demeurera pour Charles Duits celui de qui il tient son titre de poète, l’initiateur et le guide ; il ne cessera de se référer à cette figure solaire. (Christian Le Mellec)

La biographie de Charles Duits jusqu’en 1956 est restée plutôt hermétique et mystérieuse, profondément marquée par des crises mystiques. Il écrit beaucoup et publie peu (dans des revues) avant Le Mauvais mari (1954), une chronique acide des mœurs amoureuses. La critique accueille très favorablement ce premier roman, comme elle ne le fera pour aucun autre de ses livres… (Christian Le Mellec). Et pour cause : en 1956, Charles Duits plonge dans le peyotl – un suicide et une renaissance. Maintenant, je sais au moins nommer l’objet de mon ambition. Je sais que je cherche l’illumination.

La vie de Charles Duits, sa conscience, son inspiration, son écriture changent radicalement. Tous les textes qu’il écrira jusqu’au milieu des années 70 portent à un degré ou à un autre la marque de l’expérience répétée des centaines de fois. Et puis, grande affaire mystérieuse et secrète, l’écrivain s’initie à la peinture.

Les années 80 seront funestes, accélérant un processus d’isolement inexorable. Durant dix ans Charles Duits se consacrera, parallèlement à une activité de plus en plus intense de peintre, à l’écriture d’un traité d’érosophie rapportant ses dialogues avec une entité chargée de lui enseigner le sublime : La seule femme vraiment noire. En 1988, l’ouvrage enfin conclu, Charles Duits ne trouvant pas d’éditeur, arrêtera d’écrire et ne se consacrera plus qu’à la peinture.

L’écrivain-peintre meurt d’une crise cardiaque le 4 avril 1991, à 66 ans.

Charles Duits par Kiki Picasso d’après une photo d’Ivan Alechine