John Cowper Powys, l’enchanteur

John Cowper Powys
L’art de résister au malheur

Préface de Denis Grozdanovitch
Traduction de l’anglais (États-Unis) et postface de Judith Coppel
Editions La Baconnière

Intervenants :
Denis Grozdanovitch, Judith Coppel et leurs invités:
Thierry Gillyboeuf, Marcella Henderson-Peal, Goulven Le Brech,
Florence Maris et Lakis Proguidis

Dimanche 19 mars 2023 à 15 h – entrée libre 

Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
Halle Saint Pierre – à l’auditorium

Philosophe, romancier, poète, l’auteur gallois fut également un puissant critique littéraire et, aux dires de ses contemporains, un orateur exceptionnel. Il est considéré comme un esprit majeur par ceux qui sont entrés dans son œuvre. Plusieurs de ses admirateurs – écrivains ou traducteurs – se proposent de partir à la rencontre de cette personnalité singulière, encore trop peu connue du public francophone.

Une rencontre exceptionnelle dans le cadre de l’exposition «La Fabuloserie» », à l’occasion de la parution du livre.

 

LE LIVRE

A-t-on le droit d’être heureux alors qu’il existe tant de souffrances dans le monde? Est-il possible d’être heureux alors que les dogmes de toutes sortes – religions et sciences confondues – imposent plus que jamais leurs «vérités» au détriment de nos illusions personnelles ?  Y a-t-il une place pour des instants de bonheur à l’heure où la compétition pour la sacro-sainte réussite sociale se fait de plus en plus sévère?

C’est à toutes ces questions que tente de répondre John Cowper Powys dans cet essai qui est aussi un bréviaire de résistance aux forces coalisées contre le bonheur de tout un chacun. Alliant une profondeur de vue philosophique à des conseils pragmatiques, John Cowper Powys ne craint pas de s’opposer radicalement à bien des idées reçues qui font le lit du malheur, telle le diktat de «faire face à la réalité» où il décèle un puritanisme masqué. À l’encontre des idéologies, il prône un scepticisme salvateur, le développement de notre intime «illusion vitale» et l’attention à ces instants magiques où certaines circonstances particulières de notre vie se mêlent à des réminiscences de notre passé pour en révéler la poésie.

Car ce texte s’adresse avant tout aux êtres fragiles et sensibles, ceux que les puissants de ce monde méprisent, parce qu’eux seuls peuvent connaître les instants magiques que cet essai nous encourage à cultiver.

L’AUTEUR

John Cowper Powys (1872-1963) naît dans une famille de onze enfants, dans le Derbyshire, au Royaume-Uni. Il est, par sa mère, descendant du poète William Cowper, auquel son second prénom rend hommage. Plusieurs de ses frères et sœurs feront également une carrière artistique remarquée. Professeur, écrivain, critique et poète, il est aussi un excellent orateur et organise plusieurs tournées de conférences en Angleterre et aux États-Unis jusque dans les années 1930. Il publie dès 1915 de la poésie, puis des nouvelles et des essais littéraires et de philosophie, mais c’est en 1929 qu’il connaît le succès critique et financier avec Wolf Solent (traduction française chez Gallimard) et la suite de ses « romans du Wessex ». On le considère volontiers, pour son œuvre fictionnelle, comme un héritier de Thomas Hardy. Après son déménagement dans le Pays de Galles, ses romans sont de plus en plus habités par les paysages et le folklore gallois, dans lesquels il s’immerge et qui lui inspirent des récits historiques remarqués. Engagé, il entretient de nombreuses amitiés avec les figures littéraires et politique de son temps, se définissant lui-même comme un anarchiste, anti-fasciste et anti-staliniste. Il témoignera en faveur de James Joyce et de son Ulysse comme expert littéraire dans le procès pour obscénité qui oppose en 1921 la Société de suppression du vice de New York et The Little Review suite à la publication d’un épisode comportant une scène d’onanisme.

Il publie périodiquement depuis A confession of Two Brothers en 1916 des essais de philosophie, qui abordent sur un ton très personnel, loin de tout académisme, des sujets de sociétés divers comme la sensualité, le bonheur, la moralité ou la culture. Il décrit ce type de travail, en parlant de Philosophie de la solitude (1933), comme d’un « petit manuel des diverses ruses mentales par lesquelles l’âme humaine peut obtenir […] un bonheur relatif sous le fardeau normal du destin humain ». Ces essais sont des best-sellers aux États-Unis et en Angleterre, souvent réédités et traduits en plusieurs langues. John Cowper Powys sera nommé à trois reprises pour le Prix Nobel de Littérature, qu’il ne remportera jamais.

Extraits de presse

L’art de résister au malheur dans Valeurs Actuelles

« Le bonheur, le simple bonheur d’exister, de jouir du présent comme d’un présent, cette bienheureuse « illusion vitale » que nomme John Cowper Powys (1872-1963) comme notre privilège le plus précieux, c’est de cela que la « coalition des puissances hostiles » que représentent les « gens normaux » veut nous dépouiller, au nom des certitudes de la Religion, de la Science, de la Philosophie, masques disparates d’un même ressentiment. Que le bonheur, objet du sens esthétique, « se transforme en véritable organe de la vision », tel est l’objet de ce petit traité, traduit et commenté par Mme Judith Coppel, préfacé avec une gratitude enthousiaste par M. Denis Grozdanovitch.» – Philippe Barthelet

L’art de résister au malheur dans La viduité

Bréviaire de scepticisme sensuel et cosmique, éloge heureux de la perception et de la fuite mentale pour se soustraire aux dogmes, puritanisme et autres culpabilités qui empêchent nos accomodements de moments de fugace bonheur. Entre essai philosophique, où l’auteur pointe les limites tant de l’idéalisme que du matérialisme, essai politique et surtout poétique, L’art de résister au malheur propose une belle apologie de l’invincible faiblesse de ceux qui se confient à l’irrécupérable inutilité de leur perception, des possibilités d’illuminations que l’auteur, dans leur si fine restitution au passage, confie à la nature notre commune capacité à donner une réponse à la vie.