Dite Existence une amie de Jules et Jim

Dite Existence, une amie de Jules et Jim

Présentation par Martine Willot, autrice du livre édité par l’association La vie d’artiste awd. Lecture d’extraits des Nouvelles paysannes d’Existence, éditions Pleins chant, par Frida Morrone de la compagnie Astolfo sulla luna et des journaux de Pierre Roché et de Franz Hessel.

Avec la participation de Bruno Montpied, écrivain et peintre, spécialiste de peinture naïve et d’art brut et de Stéphane Polplimont, responsable librairie de la Halle Saint Pierre.

Première biographie d’Existence (1892-1952), peintre et conteuse,
Ce livre édité par l’association La vie d’artiste awd est une chronique de la vie imprévue
et mouvementée d’une petite bergère Limousine native de Saint-Léonard de Noblat.
Venue travailler à Paris, elle se retrouve à la rue. Un soir de février 1911, par une nuit
de demi-lune, sur le boulevard Montmartre, elle fait une rencontre providentielle, celle
d’Henri-Pierre Roché (auteur de Jules et Jim) et de son ami, l’écrivain et poète, Franz
Hessel qu’elle étonne et ravie par ses qualités rares de conteuse et sa personnalité
attachante.

Un visage intelligent, paysan, cabochard, cet air de gosse honnête…
Ils la surnomment Existence et ce nouveau nom, si beau, si étrange, l’intéressée le
perçoit comme une promesse de bonheur et l’adopte aussitôt. Les deux écrivains vont se déployer pour lui inventer une nouvelle vie, un nouveau métier, modèle à Montparnasse.
Elle posera à l’Académie Colarossi et pour Marie Laurencin, qui l’aidera elle-aussi.
Existence, emplie de reconnaissance pour Pierre et Franz, ne les écoutera pourtant que d’une oreille, poursuivant un temps sa vie aventureuse et folle avant de s’assagir.
Je veux écrire mes mémoires, comme vous, dit-elle à Pierre, cinq ans plus tard.
Écrire, oui, mais pas seulement…

La particularité d’Existence, sa différence, c’est de s’être partagée entre écriture et
peinture avec le même bonheur. Son œuvre est dédiée à son enfance limousine, à son pays natal, un univers préservé de la modernité et qui avait déjà à moitié disparu lorsqu’elle entreprend de lui redonner vie et couleurs par sa plume et son pinceau.

Ses nouvelles sont parues aux Œuvres libres en 1931 et 1939 et ses tableaux ont été exposés en 1949 à la galerie Cambacérès.
Elle disparaît à Paris à l’âge de soixante ans en 1952. Son mari le peintre Maurice
Taquoy se suicidera le lendemain matin.

 

 

« Existence écrivait mais peignait, et dessinait aussi. Il semble qu’elle ait pratiqué cette seconde discipline dans un second temps par rapport à l’écriture. Le but de l’opération étant en ce qui la concerne de dépeindre le milieu rural du Limousin qu’elle avait bien connu dans son enfance, comme elle l’a fait dans les deux seules nouvelles que l’on connaît d’elle, mais dans une langue visuelle, qui dit autre chose, et qui prolonge. La plupart des peintures recensées par Martine et Bertrand Willot évoquent cette enfance.
Sa peinture que l’on peut qualifier de « naïve », ce qui selon moi n’entraîne aucune condescendance ou une quelconque manière de rabaisser cet art, est à connaître. On voit quelques-unes de ses œuvres reproduites dans les deux livres que les Willot ont consacrés à cette amie de « Jules et Jim », de même qu’on peut les découvrir, matériellement parlant, au Musée Cécile Sabourdy à Vicq-sur Breuilh, où elles sont prêtées.

Au cours de l’après-midi que la Halle Saint-Pierre propose pour découvrir un peu mieux Existence, j’ai été chargé de présenter sur écran plusieurs reproductions de ses tableaux et dessins, en les choisissant en fonction de leur valeur esthétique, et en tentant de les mettre en regard avec d’autres peintures dites naïves, extraites de ma collection ou provenant de sources présentant des œuvres analogues en termes de traitement esthétique ou documentaire. Afin de lancer un signe à tous ceux qui n’ont pas abandonné l’idée de continuer de s’intéresser au corpus vaste et hétéroclite de l’art naïf, genre d’art autodidacte qui a été supplanté (injustement) par la vogue de l’art brut depuis quelques décennies.
L’art naïf insolite et de qualité (à distinguer de l’art naïf mièvre et gentillet) a toujours quelque chose à nous dire. L’œuvre d’Existence, placée à côté d’autres participants à cette catégorie d’art, ne souffre aucunement ‒ au contraire ‒ d’être associée à des artistes naïfs déjà repérés. »

Bruno Montpied
Peintre autodidacte et chercheur indépendant, collectionneur, auteur d’Éloge des Jardins anarchiques et du Gazouillis des éléphants, ouvrages consacrés aux créateurs populaires d’environnements en extérieur.

Le cas Lambert, éditions le Lampadaire

Un certain effet mêlé de beauté et d’effroi

Dimanche 18 mai à 15h

 

À l’occasion de la sortie du dernier ouvrage des éditions Le Lampadaire, Le cas Lambert ⎻ seconde parution de la collection Curiosités ⎻ Sophie Saulnier, directrice éditoriale de la publication, sera en conversation avec Julie Cheminaud, philosophe, et Vincent Duché, chercheur en art. 

« Lambert, fou ! m’écriai-je frappé de stupeur. Et par quel événement ? C’était la plus riche mémoire, la tête la plus fortement organisée, le jugement le plus sagace que j’aie rencontrés ! » Balzac, Louis Lambert

Le Cas Lambert est une réédition du Louis Lambert de Balzac, un texte peu connu du grand public, mais considéré par les balzaciens comme une de ses œuvres les plus importantes. Le roman est suivi d’études composées à partir de documents-textes, documents-images et de textes dits « interpolés ». Le thème est l’aliénation mentale dont un des traits majeurs est la confusion entre fiction et réalité. L’ouvrage reprend les démarches de l’art archiviste.

En 304 pages et 154 images, Le cas Lambert éclaire le texte de Balzac et met en perspective les tentatives des médecins aliénistes pour explorer le cerveau humain et résoudre son énigme.

 

 

Dédicace Olga Caldas

DÉDICACE OLGA CALDAS

Dimanche 4 mai de 15h à 18h

”LE JARDIN AUX SENTIERS QUI BIFURQUENT »
Photographies en noir et blanc d’Olga CALDAS, de 2016 à 2025.
Éditions Carnets-Livres, mai 2025.
 
TEXTES
Marc DUVILLIER, historien de l’art : « Accueillir l’invisible »,
Pascal HECKER, artiste, écrivain : « Le miroir du merveilleux »,
Jean-Pierre KLEIN, psychiatre et écrivain : « Le jardin d’Olga Caldas »,
Martine LECOQ, écrivaine et critique d’art : « Fleurs en voyage »,
Laurent QUÉNÉHÉN, critique d’art et commissaire d’exposition :
« La beauté sauvera le monde ».
Poèmes de Daniel BESACE, Patrick NAVAÏ.
Entretien d’Olga CALDAS par Patrick NAVAÏ.
Éditions CARNETS-LIVRES

Couverture entièrement cousue et reliée à la main par l’éditeur Daniel Besace.
Parution le 4 mai 2025.
 
« Chez Olga Caldas, l’érotisme omniprésent n’est jamais ostentatoire, il est vulnérable, soumis à des métamorphoses, il se cache, dans une cérémonie rituelle d’un bain japonais, dans la corolle d’une fleur, dans un “Rolleiflex” négligemment posé à l’emplacement du sexe et qui devient un œil ouvert sur le monde (…) »

– Pascal HECKER, artiste et écrivain
 
 
 
 

La Cabaret Slam du Chat Noir

Le Cabaret Slam du Chat Noir est de retour à la Halle Saint Pierre

Halle Saint Pierre – Auditorium

De 15h à 16h, la Scène Cabaret :
Un spectacle oratoire, avec une sélection des meilleurs poètes et poétesses de leur Scène de poésie. Une heure intense, vibrante, entre mots ciselés, performances habitées et émotions à fleur de peau.

De 16h à 17h, la Scène Ouverte :
L’heure où tout peut arriver. Que vous soyez poète aguerri ou pour la première fois sur scène, venez prendre le micro et partagez vos mots.

Pour retrouver toutes les informations de la première Scène de poésie du Chat Noir à la Halle Saint Pierre : cliquez ici