Editions Maurice Nadeau

A l’occasion de nouvelles parutions

Hommage à Christian DUFOURQUET
Flamboyants au crépuscule  (mai 2023) 
&
Rencontre avec ERVÉ, écrivain en marge pour
Morsures de nuit (septembre 2023)
Prix spécial du jury du Prix du Roman de la Nuit 2024

Organisés par les éditions Maurice NADEAU

Samedi 2 mars 2024 à 15 heures – entrée libre

Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

*
Christian DUFOURQUET
(1947 – 2023)

Christian Dufourquet né en 1947, ingénieur de formation, poète et écrivain, a passé 25 ans de sa vie en Afrique. Il a publié chez Maurice Nadeau quatre ouvrages : Nous ne cessons de dire adieu (2000) ; Mourir dormir tuer peut-être – (2003) ; Franz et Mania (2005) ; Un chapeau dans la neige (2011) et aux éditions Soupirail, À la cave comme au ciel (2015). Il vient de disparaître le 15 juillet 2023.

Flamboyants au crépuscule  (mai 2023)
Le narrateur, au crépuscule de son existence, se souvient des moments de fulgurance de son passé amoureux, de ses voyages lointains en terre d’Afrique, de ses rencontres avec la littérature qui ont pour noms, Artaud, Rilke, Lautréamont, Kafka ou Proust. Il fait le compte et le décompte des grands moments vécus, hantés de visions bouleversantes ou acides. Une langue poétique, remarquable, passionnée et visionnaire, évoque des visages, des bribes de souvenirs et de paysages, esquisse le contour d’un monde qui s’écroule, dedans, dehors. 

Extrait : 
« Tant d’années ont passé et la nuit africaine continue de le hanter, avec ses rares loupiotes éparses, qui, contrairement à celles qui délimitent une piste d’atterrissage, n’éclairent rien au dehors et vacillent en dedans quand la musique et les corps et pourquoi pas les tueries et les meurtres parfois entrent en résonance. C’est comme une voix de poussière qui s’élève sur un arc musical, le tam tam bat un rythme qui rassemble les vivants peu nombreux et les morts innombrables, les corps s’enlacent s’évitent se heurtent, la piste est une aire de terre battue où les hommes les femmes et les enfants secoués dans leur dos dansent la vie les ancêtres la misère constante et la mort, et aussi la douceur de respirer un temps ensemble, même si tout ça ne dure pas. Un jour, rien ne restera, pas même les cases sur les murs desquelles des mains anonymes auront laissé leurs empreintes de kaolin pour dire leur passage en ces villages où les anciens règnent de moins en moins, car les jeunes vont vers les villes, se foutent des vieux des cases et des fétiches. Les villes grossissent en ce continent qui bientôt débordera sur le nôtre, et où sa jeunesse retrouvera dans les zoos d’Europe les animaux que leurs pères auront vu disparaître de leur vivant… »

Un film, Un pas, un mot
Ed. Le Soupirail, 2016
Portrait réalisé par Vanya Chokrollahi – coll. L’Aube des mots dirigée par Mahmoud Chokrollahi.


E R V É

 Ervé a vécu jusqu’à cinquante ans dans la rue. Il a trouvé un toit pour s’abriter et une « maison » pour être édité. Il continue ce qu’il a toujours su faire, écrire. Morsures de nuit est sa deuxième publication. 

Morsures de nuit
Prix spécial du jury du Prix du Roman de la Nuit 2024.

« L’infini des nuits se compte en continents qu’on arpente en songe quand on sommeille à peine ».

Après les « Écritures carnassières » qui narraient par bribes des moments de sa vie, Ervé explore ses errances nocturnes, les nuits kaléidoscopiques qui auraient pu l’emporter ou celles qui l’ont sauvée, cet espace autre où la solitude se fait ouatée, où il peut se cacher et dessiner un destin secret. Ces nuits sont peuplées de leur cortège d’âmes brisées, des femmes fugaces et disparues qui reviennent le hanter, tout comme des silhouettes fantomatiques de toutes sortes qui glissent à ses côtés. Dans ces Morsures de nuit, le regard d’Ervé « toujours un peu au bord du monde », pose un regard singulier à la fois bienveillant et extraordinairement acéré sur notre réalité.

EXTRAIT

« Comme à l’accoutumée, j’ai droit aux questions à la con. Qui je suis. D’où je viens. Pourquoi je suis là. Réponse à la con à questions tout autant : Je suis, je viens de loin, je vis là. Sa moue perplexe me fait sourire. Je la trouve belle cette moue. Je lui explique que je suis SDF, qu’ici c’est mon bout de trottoir et que je n’ai pour horizon que ce qui ne m’empêche à rien. Tout en riant, elle m’avoue qu’elle n’a rien compris à la fin en me proposant le joint. La rue est vide, même les terrasses. Tout autour, les rideaux baissent. Enfin. Quelques murmures des appartements tout au plus viennent à mes oreilles. Elle me tend un gobelet et y sert une très large vodka. Elle tremble un peu. Ses mains tremblent un peu. Et ce n’est pas de froid puisque la nuit est douce. (…) Elle habite non loin et m’y invite. Je refuse. Trop jolie et bien trop éméchée. Je lui explique mon refus par le «?demain, tu regretteras.?» Elle boude. Je la trouve encore plus attirante et tire sur le joint.

Elle veut visiter la cave. Je lui réponds souris et rats. Elle veut comprendre ma détresse, je lui réponds «?morsures?» et «?flottements?». Ses yeux du noir des filles du Maghreb m’envoûtent, aidés par les lueurs sourdes du lampadaire au loin. Dieu que cette femme est divine. Et morsure.

Elle insiste pour que l’on aille au bord du canal «?se finir?». Je flotte.

Elle finit par vomir sa mauvaise boisson et je la raccompagne jusqu’au pas de chez elle. Tu es gentil vampire. Entre. »

 

« Absurde immobilité dans la nuit. Carcasse de pluie. Ses pieds tremblent juste un peu. Son cerveau résonne encore mais ne peut pousser cri. À peine du sanglot. Son cœur cesse. Il sourit. Il veut bien partir enfin. Plus de lourd à porter se dit-il. Ses larmes se mélangent au jaune-gris des réverbérations dans les flaques. Il part de chez nulle-part. Mais…

Une gamine espagnole a posé sa bouche sur la mienne et ses mains sur ma poitrine. Elle m’a réveillé. Quand les pompiers sont arrivés, je ne cherchais qu’elle. Elle était nulle-part. On me croyait fou. J’ai refusé l’hôpital. Je voulais rester là. Pour la recroiser. Palpite en moi, souvent, le souffle d’une autre personne qui me parle…

J’ai fait une troisième alerte cardiaque à ce moment-là. J’étais en état de mort quand une jeune femme a pratiqué les soins en attendant les gyrophares. Je ne sais ni son prénom ni son âge. Elle m’a réinsufflé. Elle était touriste espagnole. »

EN SAVOIR PLUS …

Voici une très belle émission sur « Morsures de nuit » diffusée sur France Bleu RCFM
 « Des livres et délire » : https://www.francebleu.fr/emissions/des-livres-et-delires/rcfm

« Morsures de Nuit » : la littérature sans toit ni loi selon Ervé par Jérôme Garcin dans L’Obs du 12 décembre 2023

A 50 ans et des poussières, Ervé publie la suite d’« Ecritures carnassières » et continue, incisif et tranchant, le récit de sa vie de SDF. Un livre d’une poésie folle, écrit au ras du sol et à ciel ouvert.

Noël approche et, pour Ervé, ça reste une « merde de joyeux Noël » . Car, durant plus de vingt ans, il a passé le glacial 24 décembre dans la rue. « Mes pas sur vos chaussées humides me renvoient les lumières de vos néons de Noël décoratifs et futiles tandis que vous dormez. Le sommeil ne veut pas de moi, alors il faut que je me fatigue » Combien de fois, cette nuit-là, n’a-t-il pas pensé à se « foutre en l’air » ?

La probabilité d’apercevoir au pied du sapin ses deux petites filles, ses deux « poumons » , comme il les appelle, l’en a toujours dissuadé. Et puis écrire l’aide à ne pas abdiquer. Pour chasser ses idées noires, il noircit des pages sous les réverbères. Il les a rassemblées l’an passé dans un premier livre, « Ecritures carnassières ». Avec « Morsures de nuit », voici, incisive et tranchante, la suite. Et la preuve qu’Ervé a désormais un domicile

Juliette Einhorn consacre sa chronique du Monde des livres du 17 novembre 2023 à Morsures de nuit sous le titre Ervé ou la poésie du tombeau des nuits. L’écrivain et SDF ajoute un tome vibrant à son journal de rue.

« Malgré la tristesse et la colère, l’âpreté sans nom de cette existence à ciel ouvert, la poésie fait valoir son urgence. Pour relire Rimbaud, nul besoin pour Ervé d’ouvrir ses livres :il se récite ses poèmes de mémoire. Avec ses propres mots hantés, qu’il dédicace à ses deux filles (ses «deux poumons»), il transforme ce qu’on pensait être un mausolée en un recueil vibrant, où la morsure devient baiser… »

 Filmé par Delphine Chaume, son éditrice, il s’exprime aussi sur notre chaîne Youtube

 

Blandine Ponet

Rencontre / Signature
A l’occasion de la parution du livre de 
Blandine Ponet
Guillaume Pujolle — La peinture, un lieu d’être

Editions L’atelier Contemporain, 19 janvier 2024
François-Marie Deyrolle

Dimanche 24 mars 2024 à 15 heures – entrée libre
Réservation recommandée : 01 42 58 72 89

Le livre

Sur les traces de Guillaume Pujolle, Blandine Ponet nous fait découvrir un singulier personnage, qui fut menuisier, douanier, peintre, et fut interné une partie de sa vie à l’asile de Braqueville, à Toulouse. Ce lieu, devenu l’hôpital Gérard Marchant, où Blandine Ponet elle-même a travaillé comme infirmière, est au commencement du récit. En partant de là, elle déroule la complexe destinée de l’artiste, en convoquant au gré de ses découvertes l’histoire de la psychiatrie, du surréalisme, de l’Art Brut ou des deux guerres mondiales. Manière, dit-elle, de lutter contre « l’oubli, l’immobilisme, l’absence d’histoire, l’ordre et la routine ».

L’histoire de Guillaume Pujolle secoue cette torpeur. Chez lui, une force secrète semble résister étrangement aux logiques de destruction intérieures et extérieures. Face à la violence des combats de la première guerre mondiale, qui « provoque des blessures inconnues jusqu’alors », charnelles et mentales, comme face aux assauts de la maladie, la peinture devient un lieu d’être. « Lieu d’être qu’il s’agit de construire-reconstruire parce qu’on en a été exilé à la fois par la guerre et par la maladie qui s’est déclenchée quelques années plus tard. Un double exil. Pour répondre à cette expulsion de soi-même, cette mise hors de soi – dont il ne faut pas oublier qu’elle est la conséquence de ce qui était exigé des soldats au front sous peine de condamnation à mort –, c’est une réponse concrète qu’il faut fabriquer. Opposer quelque chose à l’effondrement du monde. » Ce quelque chose, ce sera la peinture.

L’artiste

Guillaume Pujolle, né en 1893 à Saint-Gaudens et mort en 1971 à Toulouse, fut menuisier, douanier, mais aussi peintre. Après avoir travaillé comme ébéniste dans l’atelier de son père, il s’engagea comme soldat en 1913, et traversa la Grande Guerre aux premières lignes. À partir de 1926, il fut interné une grande partie de sa vie à l’asile de Braqueville, à Toulouse.

Il commence à peindre en 1935 avec des outils qu’il fabrique lui-même et des couleurs tirées de produits pharmaceutiques : teinture d’iode, bleu de méthylène, mercurochrome. Au sein de l’asile, il troquait parfois ses peintures contre un paquet de tabac. En 1948, Jean Dequeker, alors interne de Gaston Ferdière à l’hôpital de Rodez, consacre une thèse de médecine à son cas, et à ses dessins. À cette époque, sa renommée s’étend aussi dans les milieux du surréalisme et de l’Art Brut. Ses œuvres se trouvent aujourd’hui dans les Collections de l’Art brut à Lausanne, du LaM à Lille et au Musée de l’Hôpital Sainte-Anne à Paris.

L’auteure

Blandine Ponet est infirmière en psychiatrie à Toulouse, titulaire d’un DESS de psychopathologie clinique. Elle anime des ateliers de lecture de poésie, participe au Collectif Rencontres qui organise les Rencontres de Psychothérapie institutionnelle de Saint-Alban, et est membre du comité de rédaction de la revue Empan.

Aux éditions Érès, elle a publié plusieurs livres entremêlant questions thérapeutiques et esthétiques : L’ordinaire de la folie. Une infirmière engagée en psychiatrie (2006) ; puis Folie, leçon de choses. Journal d’une infirmière en psychiatrie (2011) et Les fracassés de vivre. Tentative pour une poétique de la folie (2014). Elle fait partie, comme dirait Emmanuel Venet, de « tous ceux que la folie d’autrui empoigne assez aux tripes pour qu’ils en refusent le scandale ou la fatalité ».

 

Aux frontières de la psychanalyse et de l’art

CONFERENCE
Par trois psychanalystes spécialisées dans la petite enfance
Etty BUZYN
Psychanalyste, écrivaine et artiste dont les œuvres sont montrées dans l’exposition 
AUX FRONTIERES DE L’ART BRUT
à la Halle Saint Pierre jusqu’au 25 février 2024
&
Eva-Marie GOLDER
Psychanalyste et écrivaine

Nicole YVERT
Psychanalyste et écrivaine

Dimanche 4 février 2024 à 15 heures, entrée libre

Halle Saint Pierre – à l’auditorium
Réservation conseillée : 01 42 58 72 86

 

Etty Buzyn, dessins 

 

Notices biographiques

Etty Buzyn

Etty Buzyn est une psychologue clinicienne et psychanalyste, formée  entre autres à la prise en charge des problèmes relationnels mère /bébé, par Françoise Dolto. Elle est également l’autrice de plusieurs livres spécialisés dans la petite enfance. Depuis toujours, elle écrit et prend des notes à chaque séance, puis de temps à autre, dessine quelques traits sur la chemise en carton du dossier de ses patients. Pendant que le patient en analyse déroule le fil de sa pensée, sur laquelle Etty Buzyn se concentre, elle trace sans préméditation des lignes, des formes, une expression graphique que le discours singulier du patient lui inspire. Au fil des séances, la parole circule d’Inconscient à Inconscient pour devenir une « œuvre commune » dont témoigne le dessin.
Elle a travaillé dans les services hospitaliers de Paris, en maternité, néonatalogie, pédiatrie et  a supervisé des services de périnatalité en Province. Elle a donné de nombreuses conférences en France et à l’étranger (Chine, Canada …), sur le thème de la  » La relation précoce mère / bebé » et sur celui de « La  créativité ».

Elle est l’auteur notamment de  Papa, maman, laissez-moi le temps de rêver, Albin Michel, 1999 ; Éduquer à la confiance; en soi, en l’autre, aux autres. À l’école, en famille et dans tout lieu de la vie sociale, avec Denis Gobry, éd. Chronique Sociale, 1999 ; Me débrouiller, oui, mais pas tout seul, Albin Michel, 2001; La Nounou, nos enfants et nous; le guide, Albin Michel, 2005 ; Je t’aime donc je ne céderai pas !, Albin Michel, 2009 ; Quand l’enfant nous délivre du passé, Odile Jacob, 2011.

Eva-Marie Golder

Elle est docteur en psychologie et psychanalyste. Élève de Françoise Dolto et de Marcel Czermak, elle exerce en cabinet libéral à Paris et anime des formations à la psychopathologie infantile à Paris et en province. Elle a enseigné à l’université de Strasbourg, a travaillé en Action Éducative en Milieu Ouvert et en psychiatrie infantile. Elle est notamment l’auteur d’Au seuil de l’inconscient, le premier entretien, Payot et d’Au seuil de la clinique infantile, Erès, Un temps pour apprendre, un espace pour penser, Retz
Elle a travaillé en séminaire avec Etty Buzyn pendant plusieurs années sur la question de cette production picturale insolite au sein des séances d’analyse et continue toujours à explorer la question de la construction de la pensée durant la petite enfance et le destin des psychopathologies précoces.

Nicole Yvert

L’expérience de Nicole Yvert s’est trouvée beaucoup enrichie par sa pratique psychanalytique auprès de bébés traumatisés, mobilisant tous ses sens pour fabriquer de la pensée. Aussi a-t-elle été particulièrement sensible aux productions graphiques d’Etty Buzyn, productions témoignant de son écoute intense, avec tout son corps.

Elle est l’auteure aux éditions des crépuscules de : Accomplir la promesse de l’aube, 2016, Vous qui savez ce qu’est l’amour, 2020, et de Macha dans les pas d’Antigone, 2024.

 

AILLEURS

 

EXPOSITION A LA LIBRAIRIE  
Du 3 au 31janvier 2024
Livre d’artistes avec 24 gravures de 

Martine BESOMBES
Olivier BESSON
MUZO
Sylvain SALOMOVITZ
+
SIGNATURE 
Samedi 13 janvier 2024 à partir de 15 heures

A la librairie de la Halle Saint Pierre – entrée libre

PRESENTATION

Cet « Ailleurs » ne vient pas de nulle part.

Ce livre d’artistes à été imaginé pendant les confinements de la Grande Pandémie et réalisé dès la liberté retrouvée.
En effet, quoi de plus urgent et agréable que de pouvoir réunir à nouveau des amis afin de réaliser un travail en commun après cette longue période de sinistre isolement.
En toute logique et évidence s’est imposé à nous  ce thème « Ailleurs », car c’est tout ce qui nous avait manqué pendant ce terrible épisode, être ailleurs.
Pas très loin pourtant, c’est aux Lilas que la typographie et le façonnage de ce recueil ont été faits.
Un peu partout sur nos presses les 24 gravures qui composent ce recueil ont été imprimées à huit mains.
Voici donc le résultat de cette association de rêveurs, et une rêveuse, d’Ailleurs.

  • Olivier Besson

Olivier BESSON,  Ailleurs Saint Sulpice

Martine BESOMBES, derrière la superette 

Sylvain SALOMOVITZ, La cour des miracles

NOTICES BIOGRAPHIQUES

Olivier Besson
Graveur, illustrateur, auteur de livres pour la jeunesse et aussi parfois pour les grandes personnes.

Derniers livres parus : Bêtes Insatisfaites, Poursuite Aquatique. Ed. Thierry Magnier

Livres d’artiste :

Voyage en queue de poisson
Deux silences et une apostrophe de Balbutiar XI ( d’après Antoine Volodine).

Martine Besombes
Depuis les années 80 j’ai tout d’abord travaillé dans les décors despectacles et d’intérieurs, et parallèlement des expositions depuis 1991 de peintures, de sculptures en bois, de dessins et de tableaux en papiers découpés.
Depuis 2015 cette dernière technique m’a mené vers la gravure sur cuivre, bois et lino. Dernièrement cette aventure m’a envoyé dans Ailleurs, livre d’artistes prochainement exposé à la Halle Saint Pierre.

https://www.instagram.com/martine.besombe

Sylvain Salomovitz
Je fabrique des images depuis l’adolescence, j’ai commencé par la photographie, puis j’ai croisé le chemin d’une presse dans une école de dessin de la ville de Paris, et plus tard je suis entré au beaux-arts dans l’atelier de gravure de maître Lagrange ou j’ai pratiqué les techniques du bois et de l’eau  forte.

Je n’ai cessé depuis de dessiner et de graver, et de peindre aussi; ça m’est indispensable bien que ça soit aussi une manie j’en ai peur! Mais enfin c’est extrêmement amusant de représenter la vie telle qu’elle apparait devant mes yeux, de la fixer sur le papier  grâce a toutes ces techniques qui m’ont été données.

http://sylvain.salomovitz.free.fr/sylvain.salomovitz/eaux-_fortes.html

 

 

 

Expositions à venir

Gilbert PEYRE
L’électromécanomaniaque
10 septembre 2024 – 20 juillet 2025

Le monde de Gilbert Peyre est un monde de machines extravagantes, inventives, poétiques. Opérant simultanément sur les terrains de l’installation, du spectacle vivant et de l’art contemporain, cet artiste électromécanomaniaque livre ses sculptures animées dans une ambiance de fête foraine autant visuelle que sonore.

+

Malcolm de CHAZAL
10 septembre 2024 – 19 janvier 2025

Célébré par André Breton et Jean Dubuffet, Malcom de Chazal a produit une œuvre littéraire et plastique nourrie d’un éternel besoin de poésie, de regard neuf et enchanté.

 

 

 

 

 

Erdeven Djess

Erdeven Djess, 1963 (France)

Erdeven Djess est un artiste dessinateur et autodidacte d’origine française. Ses œuvres rendent hommage aux milieux marginalisés et à leur excentricité. Elles détournent une variété d’images sociales, culturelles et traditionnelles du passé et du présent, observant la façon dont les stéréotypes esthétiques se rencontrent et se heurtent. L’artiste puise intuitivement dans l’histoire de l’art, l’industrie du divertissement et ses souvenirs de vie pour produire des récits ambitieux, énigmatiques et stimulants, qui interrogent le monde polarisé du 21e siècle. Le plus souvent exécutées sur de grands formats, ses scènes et personnages proposent une nouvelle qualité de formes baroques et maniéristes, où se lit un vif intérêt pour la représentationgender fluid. « C’est autour de la figure, des désordres humains, des désirs aussi, que se structurent mes dessins, comme autant d’images et de chaos ; elles ont ainsi la farouche ambition de se présenter « bellement » au monde  les panoplies et accessoires qu’absorbent mes personnages permettent cela. Je ne les veux ni totalement « hommes » ou « femmes », ni vraiment « enfants », ce sont mes créatures hybrides sorties d’un théâtre burlesque. » L’artiste expose ses oeuvres depuis 2009, dessinant depuis l’enfance à la mine de plomb, troquée des années plus tard contre le stylo bille, devenu l’outil exclusif de sa création. Erdeven Djess est représenté par HEY! modern art & pop culture.

Erdeven Djess is a French-born, self-taught drawing artist. His works pay homage to marginalized environments and their eccentricity. They hijack a variety of social, cultural and traditional images from the past and present, observing how aesthetic stereotypes meet and collide. The artist intuitively draws on Art History, the entertainment industry and life memories to produce ambitious, enigmatic and thought-provoking narratives that interrogate the polarized world of the 21st century. Most often executed on large formats, his scenes and figures offer a new quality of baroque, mannerist form, with a keen interest in gender fluid representation: « My drawings are structured around the figure, human disorders and desires, like so many images and chaos; they have the fierce ambition of presenting themselves ‘beautifully’ to the world – the panoplies and accessories my characters absorb allow this. I don’t want them to be totally ‘men’ or ‘women’, or really ‘children’; they’re hybrid creatures out of a burlesque theater. » The artist has been exhibiting his art since 2009, and has been drawing since childhood with graphite, swapping it years later for the ballpoint pen, which has become the exclusive tool of his creation. Erdeven Djess is represented by HEY! modern art & pop culture.

L’ESPRIT SINGULIER

EXPOSITION EN COURS

L’ESPRIT SINGULIER
COLLECTION TREGER SAINT SILVESTRE
du 12 mars au 14 aout 2024

Dossier de Presse


L’ESPRIT SINGULIER, présente du 12 mars au 14 août 2024 la collection Treger Saint Silvestre abritée au Centro de Arte Oliva à Porto au Portugal.

Les deux fondateurs, Richard Treger et Antonio Saint Silvestre, conduits par leur désir, leur intuition et leurs émotions, ont réuni en quatre décennies une collection qui porte la marque de leur goût passionné pour l’art brut. Profondément touchés par le pouvoir de décentrement, par la radicalité subversive de cet art collectionné et pensé par Jean Dubuffet, ils n’ont eu de cesse d’en actualiser l’héritage. Leur collection en porte l’empreinte et les créateurs qu’ils ont rassemblés témoignent d’une troublante faculté d’indépendance et comme le disait Dubuffet du désir « d’explorer, d’expérimenter, d’adopter des véhicules autres que celui que la culture nous a imposé (je veux dire : un autre regard sur le monde, une autre interprétation de celui-ci, un autre vocabulaire et, par suite, une autre forme de manipulation de ce vocabulaire, donc une autre pensée) ».


Si leur collection réunit les grandes figures historiques de l’art brut, elle s’est aussi ouverte sur de nouvelles pratiques, de nouveaux médias, autant que sur des ailleurs géographiques. Nul doute que leur rapport intime à la création ainsi que leurs racines africaines, le Zimbabwe pour Richard, pianiste, le Mozambique pour Antonio, sculpteur, ont influé leur manière d’arpenter le territoire de l’art brut et nourri leur regard porté sur ces productions nées dans l’altérité sociale ou mentale.

Les 1500 œuvres qu’ils ont réunies au fil des ans ne sont pas esclaves d’une doctrine esthétique ou d’un parti-pris formel et si la parenté est manifeste entre elles, il ne s’agit pas d’une parenté d’école et de mouvement propre à l’art culturel mais plutôt une parenté originelle : l’instinct créateur. Leurs auteurs dessinent, peignent, sculptent, collectent des objets de rebuts ou puisent dans la nature traces et empreintes, ils assemblent, collent, photographient. Explorateurs de langages archaïques ou magiciens du matériau brut, expérimentateurs primitifs ou raffinés d’un grand art, ou bien même artistes professionnels volontiers libertaires, ils créent pour réparer le monde ou le rendre plus habitable. Préférant la liberté des chemins insolites à toute intégration esthétique et sociale, ils n’ont eu de cesse de rendre compte de l’homme, de sa passion et de son désespoir, de sa raison et de sa folie, de ses rêves et de sa révolte. Loin de reproduire ce qui est déjà au monde, leurs œuvres chargées et habitées, porteuses d’excès mais aussi de poésie, sont le lieu d’un véritable théâtre privé, le support d’un récit profondément personnel, où l’angoisse de la mort n’est nullement incompatible avec la joie d’exister quand il s’agit de répondre à l’inacceptable condition humaine. 

La collection Treger Saint Silvestre nous entraine vers la magie d’un entremonde à la fois familier et inconnu, là où se célèbrent les noces de l’art et de la folie, de la vie et de la mort, où se jouent les multiples passages de l’originaire à la culture, de l’intime à l’universel, un monde sans lequel les pouvoirs de l’imaginaire et du symbolique seraient définitivement perdus et la découverte d’horizons inconnus impossibles. 

Martine Lusardy, directrice de la Halle Saint Pierre


LES ARTISTES

A.C.M.
Baillon  Agnès
Bascoulard Marcel  
Bellucci Franco
Berlanda Marco
Botkine Kostia
Braz Albino
Buchmann Ida   
Burles Michèle
Cadi Jorge Alberto
Coard Derrick Alexis
Corbaz Aloïse
Crystiano Jesuys
Dado (Miodrag Djuric)
Darger Henry
Deal Jacques
Deeds James  
Demlczuk Barbara
DePrie Gerald
Deux Fred
Dial Thornton 
Dufrène Gaël  
Erró (Guðmundur Guðmundsson)
Fengyi Guo
Fernandes Jaime   
Galli Giovanni  
Garcia Revuelta Alfredo
Ghizzardi Pietro
Giai-Miniet Marc
Godie Lee
Goesch Paul

Grünenwaldt Martha
Hauser Johann
Hawkins William
Held Margarethe    
Houis David
Janke Karl Hans
Jaremtschuk Foma  
Leonardini Raphaël
Lesage Augustin
Lobanov Alexander

Lonné Raphaël  
Lorestani Gorgali  
Machado Mónica
Machciński Thomasz
Mackintosh Dwight  
Menichetti Eudes   
Mettraux
Molinier Pierre
Monichon Ergasto  
Monsiel Edmund  
Moreira Artur
Nyamainasche Dexter  
Paule Michail
Pedroso Castillo Misleidys Francisca 
Pelosi Marilena  

Plný Luboš  
Podestà Giovanni Battista  
Pons Louis
Robertson Prophet Royal
 Schley Charles
Schröder-Sonnenstern Friedrich
Smit Carolein
Smith Mary Tillman
Speller Henry
Stek Johannes
Sudduth Jimmy Lee
Tassani Pascal
Tichý  Miroslav
Tolliver Mose
Toney John Henry
Turrell Terry
Valdés Dilla Damián
Vieira Tomás
Von Bruenchenhein Eugene
Wagemann Théodore dit Theo
Walla August  
Widener  George
Wilson Scottie
Wittlich Josef   
Wölfli  Adolph
Zemánková Anna
Zinelli Carlo
&
Anonymes Angola, Brésil, USA

 

 

 

VISITES DE GROUPES

VISITES POUR GROUPES CONSTITUES

Nos visites sont libres, pas de visites guidées

Vous pouvez préparer la visite avec le dossier de presse téléchargeable sur notre site :

AUX FRONTIERES DE L’ART BRUT

HEY ! Céramique.s

TARIFS

Le tarif pour les scolaires et étudiants :  6€ 
Gratuit pour 1 ou 2 accompagnateurs
Tarif adulte : 7€

Nous ne prenons pas pas de bon de commande. Le règlement s’effectue sur place le jour même. Nous vous remettrons une facture.

La visite le matin à l’ouverture à 11h est recommandée.

Joseph KURHAJEC

RENCONTRE & SIGNATURE
Joseph KURHAJEC
et ses créations ludiques

DU 14 AU 17 DECEMBRE 2023 DE 11H A 17H, RDC- ENTREE LIBRE

Ses œuvres sont également à découvrir dans l’exposition HEY!CERAMIQUE.S

Joseph Kurhajec / États-Unis (1938)
Joseph Kurhajec a grandi dans un ranch d’élevage de visons dans le Wisconsin, au sein d’une famille catholique pratiquante. Il vit à New York de 1963 à 1971 où il fréquente les mêmes cercles qu’Andy Warhol ou Frank Stella. Lors de cette période, il crée des sculptures enveloppées dans du cuir, de la corde et de la fourrure. Kurhajec utilise le métal, puis élabore des œuvres mêlant divers matériaux tels la céramique, la pierre, la corne, les ossements animaux, et réalise de la gravure, de la peinture et des collages. Le monde animal y est omniscient, et constitue le plus direct transformateur de ses idées. Ses œuvres qu’il a appelées un temps « art momifié » sont chargées, à la manière de fétiches.

Daniel Besace

EXPOSITION

Il me semble que l’art est une porte d’entrée dans le monde. En se glissant dans la solitude pour peindre, il se peut que le monde retrouve de la couleur et de la beauté, que cela pose des pansements sur des visions déchirantes diffusées en ce moment, où la politique, l’argent et les religions ne font plus qu’un amas de chairs et de métal.
L’avantage de la peinture sur l’écriture c’est qu’elle n’est pas parcourue par la parole, elle ne peut être intelligible, tout discours est une interprétation. La peinture ne contient aucune vérité, seulement des désirs.
L’acte de peindre est plus proche de la méditation contemplative que du discours.
Il n’y a pas le flot du dialogue intérieur et en cela, la peinture est très éloignée des livres.
L’apparition du monde sous le pinceau est si proche de la pensée préhistorique, que le monde secret de la grotte devient une découverte de l’esprit.

Extraits du catalogue :

 » Peut-être un tableau nait-il d’une impossibilité de faire un pas de plus dans l’intelligible?
Peut-être une peinture nait-elle d’un besoin absolu de s’isoler du monde ?
En peinture, la lumière ne m’intéresse pas beaucoup, elle est trop mécanique et je la pense indépendante de la couleur, car trop focalisante.
Un tableau me semble une surface sans dimension où seul l’esprit est une réalité.
La peinture serait une réflexion entre les regards détournés.
La profondeur du monde est un va et vient entre le contour et l’indécis.
Toute collection, tout musée, est peut-être une accumulation de ce qui ne fut pas jeté, détruit.
Peut-être les œuvres d’art devrait-elle être exposées dans des sacs plastics transparents, prêtes à être jetées, dans l’indifférence d’une époque ?
Dans toute peinture affleure l’enfance, à la surface des couleurs, dans l’intention de peindre, le conflit entre la nature et l’humain.
Quel est le regard des animaux sur l’humain abandonné dans la nature ?
Le voient-ils humain ou animal ?
Et s’il est paré comme Icare ayant chuté dans l’eau encore garni de quelques plumes élimées ? «